17 novembre 2023 | Temps de lecture : 12 minutes

Dans l’enfer du wokisme avec Sylvie Perez

Le wokisme ! Haaa… la presse d’extrême droite n’en peut plus de nous parler de wokisme à toutes les sauces. Nous en avions déjà parlé sous le prisme des marques. Cette fois, nous allons plutôt nous intéresser au wokisme sous l’angle des narratifs utilisés. Et nous allons donc passer en revue une de ces énièmes interviews et la considérer comme un point d’étape.

Mais tout d’abord, commençons par introduire notre propos en rappelant quelques définitions.

  • Un narratif est un motif récurrent dans un discours. On peut parler de « pattern » (ou motif), également. L’ensemble des narratifs permettent de dresser les contours d’une idée politique.
  • Le wokisme est un terme issu des USA que l’ont pourrait traduire par « être éveillé » dans le sens « être conscient [des rapports de domination] ». Concrètement, il n’y a pas en France de mouvement se revendiquant « woke ».

Une fois ces bases posées, nous avons choisi une vidéo tournée par Valeurs actuelles et diffusée sur Youtube. Nous allons donc reprendre son sommaire et vous en faire une recension, C’est parti pour un voyage dans l’enfer du wokisme !

illustration enfer du wokisme - debunkers
Dans l’enfer du wokisme !

La riposte anti wokes

Nous avons choisi parmi l’offre pléthorique de vidéos sur le sujet, celle de VA+, la chaîne Youtube Valeurs Actuelles. La journaliste Anne-Lorraine Rousseau reçoit la journaliste et essayiste Sylvie Perez.

Et maintenant, passons aux choses sérieuses, c’est quoi la riposte anti-woke.

  • 0:00 Introduction
  • 0:44 Présentation du livre « En finir avec le wokisme »
  • 1:35 Un livre plein d’espoir
  • 3:08 Jordan Peterson, le pionnier de l’anti-wokisme
  • 6:08 Comment s’organise la riposte anglo-saxonne ? (L’exemple de Free Speech Union et des Principes de Chicago)
  • 12:14 Les initiatives françaises
  • 13:56 En fait-on trop sur le wokisme ?
  • 17:41 Le langage woke
  • 25:59 Ne serait-ce pas nous les fous ?
  • 28:06 FIRE, préserver la liberté d’expression
  • 29:13 Le racisme : tout sur le ressenti
  • 32:14 « Le wokisme a quelque chose de moche », ou comment le wokisme cultive la haine de soi
  • 35:25 La France à l’écoute des maîtres anglais et américains
  • 37:37 Est-ce trop tard pour se battre ?

Introduction

Comment se passe la dissidence face au wokisme ? Parce que tout est question de définition, et de point de vue, il serait pas mal de savoir de quoi on parle. Notre invité, Sylvie Perez (SP) nous explique que le wokisme est une sorte d’idéologie qui est déjà partout MAIS elle s’insinue. Ça veut dire dominante mais pas hégémonique. Ça va pas être simple…

attention ce flim n'est pas un flim sur le wokimse
On prend les mêmes et on recommence…

Heureusement, on a 20 ans de retard en France. Ou plutôt, disons que les USA et l’Angleterre ont 20 ans d’avance. Ce qui signifie 20 ans d’expérience dans la lutte contre le wokisme. On dirait un clip de pub pour un exterminateur de cafard.

Jordan Peterson

Et…. tadam ! Pour situer la lutte contre le wokisme il faut poser des repères. Donc, comme Pionnier, SP désigne Jordan Peterson comme première personnalité à s’être monté contre le wokisme, et lui, on le connait, c’est une icône masculiniste. Autant dire que déjà, vu le pédigrée du personnage, la démonstration a du plomb dans l’aile.

Ici, une notion très intéressante va émerger : la base scientifique. En l’occurrence, son premier exemple est celui du « spectre de genre » qui n’aurait aucune base scientifique (Vous pensiez que c’est aussi simple qu’une analyse binaire ? Détrompez-vous ! ).

Bref, Peterson, ce pauvre bougre s’est heurté à une « chape de plomb ».

Dave Rubin

Le second exemple de pionnier est Dave Rubin. Pour SP, Rubin est le parfait exemple de victime du wokisme. Un homme de gauche, gay et marié, décide d’un coup de faire ses adieux à son camp politique en mettant les pieds dans le plat.

Et cet acte salutaire (selon ses critères bien entendu), c’est la réalisation d’une vidéo : Why i left the left. Une vidéo vue 15 millions de fois, c’est dire que c’est bien.

Son cheval de bataille, c’est le « free speech », qui serait la clé du progressisme. Sauf qu’à force de Trigger Warning, cette liberté d’expression, pilier de la culture américaine est en train de pervertir la lutte et va à l’encontre du progrès social. Il en conclut :

« La gauche démocrate fait qu’il n’y a plus de liberté d’expression »

En partant de la figure de Rubin, Sylvie Perez se sent assez à l’aise pour affirmer que s’élever contre le wokisme (mais au nom du progrès, parce que pourquoi pas..), c’est

« Faire son coming out anti-woke »

Comment s’organise la riposte ?

Parce que finalement, c’est bien joli tout ça, mais que faire concrètement ? Pour illustrer le champ des possibles de la lutte (à mort) contre le wokisme, SP nous propose de nous inspirer de plusieurs exemples :

Couverture livre lénine que faire
Alors on fait quoi ?
  • Le syndicat de la liberté d’expression (the free speech union) fondé par Toby young
    L’organisation anglaise vole au secours des « victimes de cancel culture » en faisant des procès, des pétitions, en écrivant des courriers, des pétitions. En gros, du lobbying.
    Toby Young s’est illustré par des positions eugénistes et suprémacistes.
  • Kathleen Stock, enseignante-chercheuse à l’université du Sussex sur les questions de féminisme et de classe ouvrière, elle défraie la chronique par des positions transphobes.
  • Selina Todd, enseignante à Oxfort se fait connaître pour des propos transphobes.
  • Une petite anecdote assez fraiche :
    à la fin du confinement, un chauffeur de bus à propos de la réouverture des pubs : « on est pas un califat, on va enfin pouvoir reboire de l’alcool ». Son employeur le licencie.
  • Nick Buckley, gérant d’une association caritative de Manchester critique « l’agenda néo-marxiste de BLM ». Il est limogé.
capture l'incorrect toby young sylvie perez
What a small world…

On voit pas bien comment ces exemples illustrent une riposte de masse. Le seul levier ici est celui de la conception anglo-saxonne de la liberté d’expression. C’est le sens des « principes de Chicago » rédigés en 2014, conçus pour protéger les libertés académiques à l’université.

Hélas, les moyens de défense face au péril woke, même avec 20 ans d’expérience, semblent être assez réduit.

C’est pénible d’être accusé de racisme !

Risquer sa situation pour une bête sortie homophobe ou raciste en public, quel calvaire. Ainsi, les anti-woke en sont réduits à devoir se défendre en groupe, de créer des liens de solidarité. A ce rythme là, ces victimes d’oppressions vont créer le wokisme…

La riposte en France

Alors qui va sauver la France du péril woke ? Qui incarne la riposte dans un pays qui n’envisage pas la liberté d’expression de la même façon que le monde anglo-saxon ? On retrouve les deux paniques morales autour du wokisme : les transgenres et l’antiracisme.

  • L’Observatoire de la petite sirène est un groupe de pression autour des personnes transgenres. L’ « observatoire » s’investit également en Belgique contre l’éducation sexuelle à l’école, se retrouvant de fait aux côtés de l’extrême droite.
  • L’Observatoire du décolonialisme est fondé en 2021 par des universitaires qui voient l’université noyautée par l’islamo-gauchisme. S’y joignent des journalistes et personnalités, et on retrouve des publications de l’OD dans des médias comme L’Express, l’Obs et Le Point.
capture observatoire décolonialisme sylvie perez
Bah dites donc, mais quel hasard

On note surtout l’importance pour Sylvie Perez d’avoir une caution scientifique. Universitaires et spécialistes sont donc largement invoqués. Même quand ils sont sujets à caution dans leur propre champ disciplinaire.

En fait-on trop sur le wokisme ?

Pour Sylvie Perez, l’anti-wokisme doit être abordé autrement, il faut en parler d’une autre façon. Et surtout de prendre la mesure des choses. Le wokisme n’est pas chose anecdotique, le wokisme a intégré l’administration. Et de citer Emmanuel Macron, relais insoupçonné du wokisme : « celles et ceux, toutes et tous », signe que l’écriture inclusive en est au passage à l’oral.

Mais là encore on reste sur des terrains bien connus. Après l’écriture inclusive, on en revient un peu toujours à la question de la transition. SP est saisi d’une très grosse inquiétude face à la loi de janvier 2022 interdisant les thérapies de conversion. Elle salue la décision législative sur ce point, mais s’inquiète d’y voir intégrées les psychothérapies des jeunes transgenres.

capture figaro christian flavigny

Elle implore donc la mise en place d’un « accompagnement thérapeutique » qui ne serait pas une thérapie de conversion. On comprend que l’objet est quand même de pousser les jeunes à changer d’avis.

Le wokisme est donc tellement institutionnalisé aujourd’hui qu’il est… entré à l’université (encore ?). SP cite ici Eric Kaufman, politologue canadien qui consacre son travail à expliquer pourquoi l’homme blanc perd de son pouvoir aux USA. Ce dernier a créé un master sur le wokisme.

C’est bien la preuve que le sujet est pris au sérieux, il est « domestiqué » par l’université, « ce n’est plus une chose hirsute ». Et ainsi de conclure ce chapitre par un appel à revenir à « des valeurs fondatrices ».

Le langage woke

Le wokisme est donc passé dans la langue par ce jargon qui énerve tant les anti-woke. Sur la forme encore, l’écriture inclusive agace, s’insinuant jusque dans des sujets d’examen et des communiqués de presse.

Voir ce que l’ont dit, et non dire ce que l’on voit.

Et même se risque à éculer un poncif :

1984 n’est plus un avertissement, mais est devenu un guide.

Comment lutter contre le wokisme des mots ?

Parce qu’il y a « quelque chose de terrible d’être obligé d’utiliser un langage ». Comme le français qu’on apprend à l’école ? Bon, ce n’est pas très clair tout ça. Toujours est-il que SP a une solution. Une fois qu’on a cerné le mot, il faut… l’effacer. La cancel culture du coup ?

Comme nous ne sommes plus à une contradiction près, elle conclue que l’utilisation de ce terme est finalement assez juste :

« Ça regroupe le décolonialisme le transgenrisme, l’antiracisme, des doctrines différentes mais qui reposent sur le même socle. »

Encore des exemples

On est reparti pour quelques exemples :

  • Christopher Ferguson Rufo est un activiste conservateur qui a « révélé l’intrusion du wokisme dans l’administration ». Trump et les républicains ont adoré son discours.
  • James Lindsay a publié une encyclopédie de la terminologie woke où il reprend à sa façon ce qu’il qualifie de « jargon woke »
  • Don’t Divide Us se veut une réaction à Black Lives Matter, avec une ligne politique qu’on pourrait comparer à celle du Printemps Républicain.
  • L’association FIRE, fondée aux USA en 1999, dont le crédo est « Attention à ceux qui veulent s’attaquer à la liberté d’expression ».

Encore une fois, l’importance de la réponse collective semble être la seule solution. Ce qui, de manière générale, est tout de même un peu léger, .

Jamais à une contradiction près

Ironie du sort, c’est le ressenti de chacun (sentiment de solitude et de folie) qui sert de moteur à l’anti-wokisme. Curieusement, il nous semblait que le ressenti n’était pas très… scientifique.

Mais finalement, à force de chercher une histoire au wokisme, on retombe sur la panique morale précédente.

meme cri de munch
Panique morale à l’horizon

Le wokisme est l’enfant du politiquement correct, mais puissance dix.

Encore une fois, au fil de la démonstration, des contradictions apparaissent.

« Des mots qu’on avait jamais entendu avant qui sortent des départements de sciences sociales, et ont été repris par des revues scientifiques donc se retrouvent dans le langage courant »

Faut savoir ! Du coup, c’est scientifique ou pas ? Les revues scientifiques c’est du solide, non ?

Le racisme : tout sur le ressenti

Heureusement, la raison reprend très vite le dessus et on retombe sur les fondamentaux : le racisme est une question de ressenti. Enfin, non pas vraiment. Parce que pour être crédible, SP ne peut pas évacuer tout le racisme.

En fait c’est l’anti-racisme d’aujourd’hui qui pose problème quand il dénonce « le racisme systémique » et les « micro-agressions ». Faut croire que les militants antiracistes d’aujourd’hui ont tort de ne pas être Rosa Parks.

En effet, le wokisme c’est de mener des batailles déjà victorieuses (droit des femmes, homosexuels, esclavagisme, condamnation du colonialisme). Sauf qu’en fait non, puisque le combat contre les questions de genre est déjà gagné par la science !? Allons bon, encore une contradiction…

Finalement, comme le dit Sylvie Perez à propos des droits des femmes « c’est déjà bien ». La preuve, si on s’attaque à la misogynie dans l’écriture (avec l’écriture inclusive) c’est bien que tout le reste est acquis, non ? Les wokistes, ces enfants gâtés…

La haine de soi

Du coup, on en revient encore à cette question, comment bien lutter contre le wokisme ? Il faut « être fier de ce qu’ont fait nos aïeux ». Lesquels ? Les colons tortionnaires ou les soixante-huitards qui ont lutté pour leurs droits ?

En fin de compte, c’est simple comme un principe de développement personnel ; le wokisme est une forme de haine de soi. Il s’agit de jouer sur la culpabilité, sur la réduction de son histoire à des maux.

Sylvie Perez a même dégoté un nom pour ça : l’oïcophobie. En revanche, il semblerait que le terme ait plus à voir avec l’angoisse des tâches ménagères qu’avec la haine de soi.

Quoi qu’il en soit, le wokisme est « une chose moche qui voit dans l’humain quelque chose d’épouvantable ».

L’influence anglo-saxonne

Déloger le wokisme des institutions est un enjeu primordial dans la démonstration de SP. Elle précise d’ailleurs qu’il faut préserver ce qui préexiste, soit la définition même du conservatisme. Et ça va s’avérer compliqué, pas parce qu’elle raconte n’importe quoi et que le wokisme (selon sa définition) n’est même pas hégémonique, mais à cause de la terrible pression sociale. C’est une véritable chape de plomb woke à laquelle il est très difficile de s’opposer.

Alleluia, le monde anglo-saxon à la rescousse !!!

Grâce au monde merveilleux d’internet et des réseaux sociaux, la riposte peut s’organiser. Le wokisme aura beau bétonner le littoral normand, rien n’y fera, un second 6 juin se prépare. Quelques exemples (rebelote et dix de der) :

  • Claire Lehman, une journaliste australienne qui a fondé un magazine en ligne, Quillette (dont une partie est traduit par Peggy Sastre pour Le Point)
  • L’Intellectual Dark Web est est un cercle d’intellectuels créé par les frères Bret et Eric Weinstein dans le sillage de l’affaire Evergreen. Un cercle qui dont les principes sont encore que le sexe est une notion biologique et que les politiques identitaires sont le problème.

Une gentille mythologie qui repose sur la citation apocryphe de Voltaire, des gens pas d’accord, mais assez pour réfléchir pour les mêmes sujets…

Est-ce trop tard pour se battre ?

On commence à en voir le bout. Bien entendu, le message d’espoir délivré ici est qu’il n’est pas trop tard pour se battre contre le wokisme. L’occasion de présenter la sortie de son livre ainsi que celui de Samuel Fitoussi (Woke fiction – Comment l’idéologie change nos films et nos séries), membre actif de l’Observatoire du décolonialisme.

La fin de l’ère woke est proche, « il y a des signes qui ne trompent pas ». Ces signes, par exemple, c’est l’arrêt de la cour suprême sur les quotas, victoire décisive. Signe que la société change !? Ou que la Cour suprême a basculé sous l’influence de Trump ?

Là encore, des exemples à profusion :

  • Keira Bell, un cas spectaculaire de détransition érigé en cas d’école par les détracteurs des transitions de genre.
  • Ibram x kendy, un antiraciste mauvais gestionnaire qui a mené à la faillite le centre qu’il a créé .
  • Le projet de réparations, voté par quelques villes, n’a pas fonctionné à cause d’un système éminemment compliqué et injuste.
  • Le mouvement Defund the Police n’a pas percé. (Aux USA, la police est municipale ou régionale et est financée par l’impôt)

L’analyse

Cette vidéo est très intéressante. En extraire les grands axes permet de resituer plusieurs choses :

  • D’où vient la panique morale du wokisme
  • Qui porte la riposte à la menace imaginaire
  • Quelques narratifs très à la mode sur lesquels nous reviendrons.

Qui est Sylvie Perez

Regardons d’abord l’autrice. Sylvie Perez est journaliste et connait plusieurs rédactions, L’Express, France Inter, Europe1. En parallèle, elle écrit. Des entretiens, puis un premier roman.

Mais c’est surtout son dernier livre qui nous intéresse ici :

couverture sylvie perez en finir avec le wokisme
Son dernier bouquin…

Un engagement dans l’air du temps. Elle est également invitée à collaborer avec L’Incorrect, Causeur et Atlantico. Pour la promotion de son dernier livre, elle fait la tournée des popotes (un peu comme Gérard Fauré, par exemple -on retrouve les mêmes canaux).

capture google saearch sylvie perez vidéos
TVL, le crayon, Sud Radio, Ligne droite...

Nous pouvons donc situer Sylvie Perez dans le champ politique.

Les narratifs

  • Le premier axe identifié est la révolution conservatrice. En tous cas, un appel à une réaction vers le retour à un état antérieur, le fameux « c’était mieux avant ». L’impérative nécessité de s’organiser et de sonner le rappel est motivée par l’idée que le wokisme serait devenue une idéologie dominante.
  • Le second axe est plus subtile, le wokisme est donc une idéologie dominante mais pas hégémonique. Sa domination passe par les institutions, défiant alors « la majorité silencieuse » (à ce tarif là, on peut assurer que la majorité silencieuse a surtout l’ambition de porter au pouvoir des licornes arc-en-ciel, facile de faire parler ceux qui ne parlent pas). La critique semble un peu branlante, reposant sur des principes vaguement marxistes (l’idéologie tenant grâce à la superstructure).
  • Le troisième axe est une réflexion hémiplégique : dénoncer la pression sociale, les rapports de force, l’idéologie et la position sociale de la cible de son courroux, en faisant abstraction de sa propre idéologie, de ses relais médiatiques et de sa position sociale.
  • Le quatrième axe est très courant : il repose sur l’intention de légitimer son discours, et donc d’invoquer la caution la plus indiscutable, à savoir la science. Ainsi, la qualité de chaque intervenant, les publications, le nombre d’études sont toujours invoqués. Pour autant, les idées défendues par ce courant ne font pas consensus dans leur propre champ scientifique. Il est donc tout à fait normal de voir que l’université est un enjeu stratégique, quitte à en passer par quelques contradictions.
  • Le cinquième axe est l’importance donnée au Free Speech (la liberté d’expression), comme valeur ultime, garante de la démocratie. Dimension typiquement américaine d’une confondante naïveté reposant sur le principe de débats où la meilleure idée l’emporte toujours (ce que la pop culture américaine informe à tour de bras, mais passons…).

Conclusion

Ces différents axes créent un socle idéologique qui admet toutes les contradictions. Nous avons donc une alliance objective entre des masculinistes (anti-féministes) et des féministes transphobes (TERF), ou encore des suprémacistes, personnes issus des minorités qui ont fait de la liberté d’expression un fétiche.

Iront-ils jusqu’à mourir pour que les néo-nazis puissent s’exprimer librement?

Tout ce petit monde intellectuel se retrouve soutenu par des relais d’opinion à grand tirage (de la presse de centre droit –L’Obs, Le Point, L’Express– aux médias franchement d’extrême droite –VA, TV Liberté, etc., et sur tous les supports. La meilleure façon d’asséner quotidiennement à des millions de personnes qu’ils ne peuvent plus rien dire.

Nota Bene

Nous ajouterons que nous sommes ici confrontés à une lecture réductionniste de la catégorisation des sexes biologiques, démontrant par là qu’il est donc « contre nature » de parler d’identité de genre (autre que celle attribuée à la naissance en particulier).
Les choses sont plus complexes que cette bi-catégorisation, et pour ça, nous laissons la parole à une biologiste :

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