23 avril 2013 | Temps de lecture : 3 minutes

« Après les homos, les pédophiles réclament le droit au mariage » : gros bobard

‘extrême droite entretient une véritable obsession pour les pédophiles, alors les associer aux homos et au mariage pour tous…

Les droites, toujours vent debout contre le mariage gay (mais surtout contre l’existence de tout gouvernement de gauche,  même très très modéré… ) usent de n’importe quel argument, « une loi qui va assassiner des enfants » . Et fabriquent des intox à tour de bras.

Obsession du mariage pour tous

  •  Ainsi le maire UMP du 8e arrondissement de Paris, François Lebel, qui osait écrire dans  son journal municipal,  Le Monde, 3 octobre 2012 :  « … comment s’opposer demain à la polygamie en France, principe qui n’est tabou que dans la civilisation occidentale ? Pourquoi l’âge légal des mariés serait-il maintenu ? Et pourquoi interdire plus avant les mariages consanguins, la pédophilie, l’inceste qui sont encore monnaie courante dans le monde ? …. »
  • Ainsi encore cet autre  prétendu « scoop »  nous « révélant » que le CFCM (Conseil Français du Culte Musulman) réclamait, dans la foulée du droit au mariage homo, le  mariage polygame : un faux communiqué  fabriqué  par les anti-mariage eux-mêmes.

Ces jours-ci, tourne en boucle sur les pages facebook et les sites de la facho/droito-sphère une autre prétendue « révélation » : « voilà à présent qu’on réclame le droit au mariage pédophile !  »

Une source américaine très douteuse.

A l’appui de leurs affirmations farfelues, un article  qu’ils sont allés dénicher sur un site états-uniens, publié en octobre 2011.

Cet article en provenance des USA  incrimine « l’American Psychiatric Association » qui fait la pluie et le beau temps dans le petit monde de la psychiatrie.

C’est elle qui détermine les symptômes et diagnostics des maladies mentales en les publiant dans  un recueil ; le « DSM » (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders ou Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) qui est la « bible » des psychiatres du monde entier.

Et en particulier il accuse cette association de travailler à une banalisation des troubles pédophiles, afin que ceux-ci puissent réclamer les mêmes droits que les homosexuels (sic).

 

Passons sur la mise en parallèle des homosexuels et pédophiles qui relèvent de la pure technique propagandiste d’extrême droite. Du même style que Le Pen comparant en France l’immigration et l’occupation nazie…

 

L’auteur accuse de façon virulente un symposium qui s’est déroulé il y a quelques années. Le «B4U-ACT Holds Scientific Symposium on Pedophilia and the DSM » dont on peut trouver les actes ici.

Dépénalisation de la pédophilie ?

Et c’est là que cela devient intéressant.

  1. Les actes présentent le but de ce symposium comme tel : “The purpose of the meeting was to promote a more comprehensive and accurate DSM.” Soit “le dessein de ce symposium est de présenter un diagnostic plus compréhensible et précis. (Sous entendu des troubles mentaux concernant la pédophilie). Jusque là rien de bien folichon.
  2. Ensuite les actes décrivent la façon dont le diagnostic doivent être posés, dans un climat de compréhension envers la personne et non de rejet. Pourquoi ?
  3. Les actes expliquent qu’en cas de rejet, les pédophiles n’auront pas la même sincérité dans leurs déclarations et que de jeunes adultes souffrant de prodromes (premiers symptômes) de tels troubles pourraient ne pas se déclarer, dissimuler leurs troubles afin de ne pas souffrir de la stigmatisation que ces troubles entrainent. Et bien sûr par manque de soins et de prise en charge jeunes passer à l’acte plus tard.
  4. Tout ceci afin également d’améliorer les statistiques prédictives du comportement des pédophiles ou des personnes souffrant de tels prodromes.
  5. Les actes insistent sur le fait de bien séparer l’aspect psychiatrique de l’aspect criminel afin justement de mieux prendre en charge ces patients.
  6. Le but est finalement de trouver des définitions strictement médicales sans reprendre les définitions que peuvent en donner les médias, la philosophie, le droit, etc…
  7. Par ailleurs, les traductions françaises sont farcies d’erreurs : par ex., le « Rep. Alcee Hastings » qui signifie le REPrésentant  est  devenu  le REPublicain alors qu’il est démocrate).

 

L’article entretient volontairement une confusion supplémentaire avec la loi américaine dite « loi contre les crimes de haine » ou « loi Sheppard -Byrd » qui stipule :
 » Un crime de haine est l’acte résultant d’un parti pris et qui porte tort à une personne – ou à des biens lui appartenant – en raison de sa race, de sa couleur, de sa religion, de son origine nationale, de son ethnie, de son sexe, de son handicap ou de son orientation sexuelle. »
En réalité,  il ne s’agit aucunement d’une dépénalisation de la pédophilie, qui n’est absolument pas reconnue par la loi  américaine comme une « orientation sexuelle » .

Conclusion

On est donc loin, très loin,  d’une dépénalisation de la pédophilie et d’un « mariage pédophile ».

On est bien plus certainement en présence d’un trucage propagandiste contre l’homosexualité en l’assimilant  abusivement avec la pédophilie. Bien loin d’un manifeste contre la pédophilie.

Debunked !!

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