27 novembre 2025 | Temps de lecture : 11 minutes

Zyed et Bouna, l’effroyable gâchis

« Je ne donne pas cher de leur peau. » La phrase est d’un policier qui poursuivait des gamins le 27 octobre 2005 et sera déterminante dans le procès qui suivra dix ans plus tard. Cette phrase seule démontre que les fonctionnaires sur place étaient conscients du danger qu’encouraient ceux qu’ils poursuivaient. Les deux policiers mis en examen seront relaxés laissant une certaine amertume. D’abord un gâchis humain, la mort de deux enfants. Mais ce qui reste aussi ce sont des perceptions si différentes, si éloignées, inconciliables. Ce sont deux récits qui se font face. 

Il ne s’agira pas ici de raconter la tragédie. Beaucoup l’ont déjà fait. Le déroulé des faits est connu. Ce mois de novembre 2025 marque les vingt ans d’une affaire qui, dans le fond, n’a pas changé grand-chose. Ici, nous parlerons plutôt des discours et des perceptions qui se sont opposées. 

photo banderole Théo et Adama nous rappellent pourquoi Zyed et Bouna courraient.

Une grammaire

Tout commence par un coup de fil, celui d’un voisin d’un chantier qui voit des gamins y pénétrer. Il appelle le 17. Ses motivations, comme il racontera au procès, sont surtout de mettre en sécurité des enfants qui entrent dans un endroit dangereux. Quand la BAC se déplace, elle annonce la couleur, elle vient pour un cambriolage. La suite, nous la connaissons, les jeunes courent, les flics les poursuivent, la fin est tragique, deux morts et un blessé grave.

L’immédiate réaction du ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, est alors de blanchir ses effectifs dont la parole est d’or. Juge et partie, l’exécutif fait bloc. Avant même le début de l’enquête, dès le lendemain des évènements, le ministre annonce la couleur « Les policiers ne poursuivaient pas ces jeunes. ».  Cambriolage et vandalisme, la version du premier ministre est à l’époque la même et fait les titres des JT. Zyed et Bouna, à peine décédés, sont déjà suspects. De quoi ? Pas de quoi mourir de toute façon.

Le scénario qui suit est habituel. Il y a assez de bavures policières pour établir une temporalité. 4 jours ou la durée de la colère. Décès, colère, marche blanche, chagrin, enquête, justice. Un pattern bien connu depuis 1979 et les émeutes de Vaulx-en-velin.

Le schéma est le même à Clichy. Une marche blanche est organisée, le dimanche qui suit, avec la présence des élus locaux et du monde associatif. Le soir même, une grenade lacrymogène est lancée dans la mosquée. Problème, seule la police possède ce type d’armement. Cet incident redonne un souffle à la colère et la propage, très vite, partout en France.

Il y a une grammaire de l’émeute : l’expression de la colère, la répression. La mort d’un jeune du quartier cristallise autant de sentiments que d’habitants. La tragédie sert de catalyseur. En face, la police, déjà incriminée dans la bavure, se charge de la répression. Deux jours plus tôt à Argenteuil, le ministre Nicolas Sarkozy venait de lâcher ces mots « vous en avez marre de cette racaille ? Hé bien on va vous en débarrasser ». Sur la dalle d’Argenteuil, il avait été copieusement insulté par des habitants. Avec ses mots, ses discours guerriers, Sarkozy avait posé les bases de ce qui allait être les plus grandes émeutes contemporaines, des émeutes loin des centres villes.

Les discours de Sarkozy venaient s’inscrire dans le prolongement d’une tradition, reposaient sur une grammaire, celle de la confrontation. Une confrontation entre deux récits.

Deux récits, un carambolage

Quand on a 17 ans, on est parfois un peu couillon, quitte à se mettre en danger. Ceci étant dit, cette réponse ne peut expliquer pourquoi Zyed et Bouna courraient. Et cette question amène à opposer deux logiciels, celui de la police et celui de ceux qui côtoient la police au quotidien ; et ce, en 2005 comme aujourd’hui. Deux mondes qui ne se comprennent pas, mais qui existent dans le même espace.

Il est nécessaire de rappeler des éléments de contexte.

Le ministre de l’Intérieur est donc Nicolas Sarkozy, chantre de la politique sécuritaire, celui qui voulait passer les banlieues au Karcher (juin 2005). Le terme « nettoyer » avait été vécu comme une insulte. Celui qui veut détrôner Chirac et a déjà des ambitions présidentielles pour 2007 est sur le pont depuis 2002 avec une succession de provocations constantes.

Au plus fort de ces « nuits rouges », il affirme à l’assemblée :

Mesdames et messieurs les Députés,
Pourquoi, cette révolte urbaine ?
Plusieurs facteurs, notamment économiques et sociaux, l’expliquent et dont il nous faut prendre toute la mesure, sans pour autant la justifier, ni l’excuser. Vivre dans un quartier populaire ou être le fils de parents ou grands-parents immigrés, n’autorise nullement à fabriquer des cocktails molotov, ni à lancer des pierres sur la police et les pompiers. Prétendre le contraire, c’est insulter toutes celles et tous ceux qui, dans des conditions d’existences identiques, se comportent en citoyens et non en voyous !Au-delà donc des facteurs économiques et sociaux, il y a un autre facteur, un facteur central : c’est la volonté de ceux qui ont fait de la délinquance leur activité principale de résister à l’ambition de la République de réinstaller son ordre, celui de ses lois, dans leur territoire. A cet égard, il n’est pas indifférent de noter que 75 à 80% des personnes interpellées ces derniers jours pour des faits de violences urbaines sont déjà connus pour de nombreux méfaits, que les fauteurs de troubles appartiennent aux milieux de la délinquance.
Depuis trois ans, nous avons fait de la lutte contre les violences une priorité politique comme aucun autre gouvernement ne l’avait fait auparavant.
[…]
Cette restauration de la sécurité, nous l’avons engagée sur tout le territoire national, y compris dans les cités qualifiées de « zones de non droit ».
Intervention de Nicolas Sarkozy à l’Assemblée Nationale – 15 novembre 2005

Nous avons vu qu’avant même l’enquête, il affirmait à tort que les jeunes n’étaient pas poursuivis. Devant les députés, il lâche une autre contrevérité, les trois quarts au moins seraient déjà connus des services de police. Plusieurs études montreront que ces chiffres sortaient de nulle part. Le ministre parlait vite, fort et faux. Pire, avec ses affirmations gratuites et populistes, il créait le cadre pour un univers de rumeurs.

Jeudi, le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, avait assuré que ces émeutes étaient « parfaitement organisées ». Hier, le syndicat Synergie, par la voix de son secrétaire général, a évoqué des « islamistes radicaux » qui auraient « manipulé des jeunes ».
Le vrai visage des émeutiers – Le Parisien – 5 novembre 2005

L’accusation de manipulation par des islamistes sera invalidée par… les renseignements généraux dans un rapport qui donnera aussi tort à la rumeur d’une révolte organisée. Dans tous les quartiers, dans les DROM et même dans certaines zones rurales, la police se comporte mal, est violente, raciste et les jeunes le vivent comme du mépris. Quelle surprise !

L’irruption dans l’actualité de cette violence urbaine d’une échelle inédite a eu deux types d’effets, fort surprenants. Le premier est la sidération des médias : brutalement, les « grands prêtres de l’information » (je veux parler des journalistes qui « font l’opinion », dans les journaux et grandes émissions télévisées, ainsi que dans les news magazines) ont pris conscience que le schéma d’explication devenu dominant qui leur tenait lieu de vérité depuis si longtemps ne leur était d’aucun secours pour comprendre les ressorts de cette révolte. En effet, comme l’a bien montré Thomas Deltombe dans son étude fouillée sur la « construction médiatique de l’islamophobie en France » [3], c’est d’abord la « poussée islamiste » (puis son excroissance logique, la « menace terroriste ») qui a servi, depuis la fin des années 1980, de grille d’analyse matricielle pour traiter tout phénomène relatif à ces terres étrangères, les « banlieues ». Or, très vite, il est apparu évident qu’aucun « réseau islamiste », aucun « chef d’orchestre clandestin » du terrorisme ne se cachait derrière la colère destructrice des « nuits rouges » de novembre.
Et là, miracle, on a eu (un temps) l’impression que la France avait « changé d’intellectuels » : ce n’étaient plus les pseudos experts ès terrorisme (comme Xavier Raufer, Roland Jaccard ou autres Antoine Sfeir) ou les habituels essayistes et militants islamophobes de droite ou de gauche que l’on voyait et entendait à la télévision et à la radio. Non, c’était les « sociologues des banlieues » (comme Laurent Mucchielli, Patrick Simon, Stéphane Beaud, Fabien Jobard…), qui travaillaient depuis des années sur le terrain et dont les analyses « dissidentes » étaient jusque-là confinées, au mieux, aux audiences de France Culture.
Les « intégristes de la République » et les émeutes de novembre ou les effets de la mutation médiatique de la figure de l’intellectuel – François Gèze

Nicolas Sarkozy n’est que la face émergée d’un iceberg. Il agrège les discours sécuritaires sur lesquels il fait son beurre, et par effet ricochet, étirant la fenêtre d’Overton, permet à des intellectuels de droite d’imposer leurs discours. Xavier Raufer, criminologue et ancien du mouvement politique d’extrême droite Occident incarne particulièrement bien ce basculement. S’il ne goute pas la thèse de l’islamisme, il s’engouffre dans la brèche de la lutte contre le narcotrafic (déjà !) et décrit un tableau à mille lieues de la réalité.

– Que pensez-vous de la fatwa lancée par l’UOIF pour appeler au calme, cette volonté de communautariser le problème n’est -elle pas à terme dangereuse ?
Ce n’est qu’un pur affichage médiatique. L’UOIF ne contrôle pas ces bandes. Les casseurs et les trafiquants sont loin d’être des islamistes, ce qu’ils désirent c’est gagner beaucoup d’argent, conduire de grosses voitures, et se fournir en drogue. Ils fument du hasch et se saoulent ! Ils sont loin des moines soldats !
En Afghanistan, j’ai rencontré de véritables islamistes. Ils sont très différents. Le dogmatisme est finalement une histoire d’intellectuel. A ce propos, il est bon de rappeler que Ben Laden n’a jamais vécu en banlieue, loin de là !
http://dvkq.free.fr/saintdenis93/fr_emeutes2005.htm

L’heure est à la dénonciation. Alexandre Del Valle parle de nouvelle intifada, Alain Finkelkraut parle « d’ennemis de notre monde ».

Les casseurs ne réclament pas plus d’écoles, plus de crèches, plus de gymnases, plus d’autobus : ils les brûlent. Et ils s’acharnent ainsi contre les institutions et toutes les médiations, tous les détours, tous les délais qui s’interposent entre eux et les objets de leur désir. Enfants de la télécommande, ils veulent tout, tout de suite. Et ce tout, c’est la «thune», les marques vestimentaires et les «meufs». Paradoxe terminal : les ennemis de notre monde en sont aussi l’ultime caricature. Et ce qu’il faudrait pouvoir réinstaurer, c’est un autre système de valeurs, un autre rapport au temps. Mais ce pouvoir-là n’est pas au pouvoir des politiques.
http://dvkq.free.fr/saintdenis93/fr_emeutes2005.htm

Entre 2002 et 2005, ces intellectuels ont achevé de supplanter ceux de gauche. Trop vieux, de moins en moins accessibles, après le 11 septembre, ces derniers disparaissent ou changent de bord.

Ces discours servent de légitimation à une pratique policière, fruit d’une mutation profonde des services, la fin de police secours au profit des BAC. Une autre philosophie s’impose, le contrôle d’identité y est central, la façon de faire violente. Et depuis des années, les quartiers populaires sont l’espace où sont mutés les jeunes fonctionnaires inexpérimentés, avec comme mission de faire du chiffre, pas de rugby, pour paraphraser leur ministre de tutelle qui avait supprimé le dispositif de police de proximité.

L’autre récit

Et puis il y a les habitants des quartiers, ceux qui se font contrôler. Et surtout, cette voix-là, personne ne l’écoute, elle n’existe pas dans le même champ. Autant dire que dans le débat public, elle n’existe pas tout court. Quelques films ont montré une certaine réalité, mais il est facile de disqualifier ce qui relèverait de la fiction. Pareil pour le rap, invalidé sur la forme, valorisé parfois comme poésie urbaine. Même la voix des sociologues spécialisés peine à percer.

Didier Fassin par exemple, sera en immersion pendant plus d’un an avec la BAC. Son travail va participer à poser ouvertement la question du contrôle au faciès. Cette enquête aura été rendue possible aussi parce que les émeutes ont eu lieu.

« Discours racistes », « pratiques discriminatoires », « scènes d’humiliation », « contrôles d’identité abusifs » et au faciès, « culture du chiffre »: dans « La Force de l’ordre » (Ed. Seuil, parution cette semaine), se voulant une « anthropologie de la police des quartiers », il n’y va pas par quatre chemins pour décrire le quotidien d’une « Bac » qui oeuvre apparemment en grande banlieue parisienne mais que l’auteur ne situe jamais.
On y croise des policiers roulant à près de 200 km/h quasiment pour le plaisir, des « blacks » contrôlés pour rien ou des peccadilles – le fils de l’auteur en ayant fait l’expérience, ce qu’il raconte – mais rarement comme auteurs d’infractions. Y sont décrits des comportements de « cow-boys », tutoiement de rigueur et insultes racistes, avec les jeunes des cités HLM.
« C’est un travail d’observation », plaide-t-il. « Après avoir enquêté auprès des jeunes, j’ai voulu comprendre ce qui se passe du côté des institutions » et « ai eu la chance d’obtenir une autorisation pour suivre 15 mois une Bac » entre 2005, au moment des émeutes auxquelles il n’a pas assisté, et 2007.
La charge contre la police d’un anthropologue immergé dans une brigade anticriminalité – Le Point – 29 novembre 2011

Les évènements qui suivent la mort de Zyed et Bouna vont permettre d’entendre ces voix nouvelles, celles des animateurs, des associatifs, des militants, des habitants des quartiers. Le contraste est vertigineux quand ces derniers se heurtent, en témoigne cet article d’Acrimed, sur cette émission qui sera reprise dans chaque document sur les émeutes.

L’expérience du Bondyblog est intéressante. Le projet est lancé pendant les émeutes, depuis les quartiers. Le site existe toujours et traite toujours des violences policières, mais aussi d’autres sujets, par et pour les habitants de ces mêmes quartiers. Car ce qui saute aux yeux, et malgré  une disparité de lieu, c’est l’homogénéité de ces quartiers dans l’imaginaire collectif. La cité est la cité, avec des points communs : relégation sociale et géographique, défaut de services publics, précarité, taux de chômage élevé, etc.

Dans ces quartiers habite une population souvent immigrée. Tout le monde y est suspect, suspect de trafic, de connaître quelqu’un qui trafique, d’être le parent d’un enfant qui trafique. Tout y est trafic, et la politique récente de Gérald Darmanin n’a fait que le démontrer.

Les médiateurs, ou grands frères, sont méprisés par la police. Les habitants sont largement instrumentalisés par les médias. Quand l’un deux apostrophe un journaliste pour sa voiture brûlée, il passe de suspect à victime.

Et finalement, le jour où Dominique De Villepin, premier ministre, décrète l’état d’urgence, c’est tout un imaginaire hérité de la guerre d’Algérie qui se déploie pour beaucoup. Le geste symbolique, alors que le calme commençait à revenir, est une blessure.

Il faut l’avoir vécu pour le comprendre, l’ambiance était lourde pendant plusieurs semaines. Au bout de presque trois semaines de violence, le calme revient. Le bilan est difficile à estimer. Outre la casse à proprement parler, assez colossaux, il y a surtout eu 2 morts en plus de Zyed et Bouna. Le bilan humain parle de 149 policiers blessés, pas de chiffres du côté des habitants, comme si ça ne comptait pas.

Lors de la marche blanche, de nombreux clichois portaient des t-shirts « morts pour rien ». Difficile de soutenir le contraire. Néanmoins, pendant quelques temps, la voix des quartiers portera d’une manière inédite.

Zyed Benna et Bouna Traoré ne seront jamais reconnus victimes, le poids de la suspicion est colossal et l’emporte encore dans les discussions. Mais pourquoi ont-ils couru ? Question qui revient régulièrement quand un jeune fait le choix du délit de fuite au lieu de se laisser contrôler. La réponse est simple : présumé coupable de quelque chose, le contrôle se déroulera de façon violente, avec le risque de finir au poste, en plus de subir une punition en famille. Zyed craignait d’être renvoyé en Tunisie s’il se faisait attraper.

2005, année charnière

L’année 2005 aura été un moment important. L’impact politique est considérable, Sarkozy deviendra président de la République deux ans plus tard, nous montrant que la violence de l’émeute ne fait pas gagner des voix progressistes. Le FN revendiquera 12000 adhésions à la suite des évènements.

Cette année-là aura été celle de l’apparition du mot « salafisme » dans le débat public. Finkelkraut lancera une tribune contre le racisme anti-blanc et une loi fut promulgué pour que l’école enseigne les aspects positifs de la colonisation. En octobre est lancée la première chaîne d’info continue gratuite, BFM.

Les années qui vont suivre ne vont pas réparer les blessures. La puissance médiatique se fait toujours relais de la politique du chiffre. Le champ politique avait commencé à se polariser, en témoigne le succès du libre Les territoires perdus de la République. Les émeutes de 2005 ne sont qu’un jalon. Nicolas Sarkozy continuera dans la surenchère, en particulier avec un discours prohibitionniste qui stigmatisera encore les quartiers.

Des années après, un véritable checkpoint se mettait en place avenue Jean Moulin à Clichy, la nuit, où la police filtrait et contrôlait les voitures. Une dichotomie étrange, pour des quartiers où la police ne va plus mais est omniprésente. Les pratiques mises en lumière pendant les émeutes ont perduré.

rennes, tag la police tue
Juste avant le procès, un slogan apparaît en face du tribunal de Rennes.

Les jeunes de 2005 ont grandi, ils sont désormais parents. Les émeutes ont continué de succéder aux tragédies. De Villiers-le-Bel à l’affaire Nahel en 2023. En 2015 s’est tenu le procès des policiers à Rennes. Face au tribunal, un slogan peint au rouleau « la police tue », ces trois mots qui hérissent la classe politique, et pourtant. Entre le procès et l’appel en 2016, la bac rennaise abattra Babacar Gueye. Ce jeune, manifestement dans un état psychotique, se mettait en danger. Un ami à lui appela les pompiers, c’est la BAC qui est intervenue. « En légitime défense », elle le tue de 5 balles. Les fonctionnaires bénéficieront eux aussi d’un non-lieu.

L’année 2006 commencera par des violences, contre le CPE, en plein Paris, des émeutes, encore ! Les émeutes de 2005 ne sont pas un tournant dans la violence. Mais politiquement, la fin de l’année 2005 est un moment charnière, où les discours sécuritaires s’inscrivent dans une lignée réactionnaire, identitaire, et trouvent du répondant venant des quartiers. Pour cela, il aura fallu une violence inédite sous cette forme.

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