22 janvier 2022 | Temps de lecture : 49 minutes

Offensive des identitaires de « Breizh Info » sur le QI et l’inégalité des races : Richard Lynn, le savant qui sert à tout.

Papa, maman, le QI, les fafs et moi. (2)

Le QI, les races, la génétique, Richard Lynn… Pourquoi cette obsession de Breizh Info ?

Il y a 4 ans, suite à la publication d’un article de Riposte Laïque, nous publiions un fact checking répondant point par point à celui ci, c’est à dire aux assertions sur « l’effet Flynn« , c’est à dire une étude tendant à montrer une régression du QI dans les pays occidentaux.
Immédiatement et sans aucune analyse sérieuse, la fachosphère attribuait cette baisse de QI évidemment au « métissage » résultant du « Grand Remplacement ». De théories du complot en théories du complot, les mensonges servaient déjà de justification à de nouveaux mensonges. On retrouvait là ce tropisme habituel qui est d’attribuer immédiatement une responsabilité de tous les événements négatifs à leur bouc émissaire favori. Et peut importe le raisonnement tortueux et spécieux qui y mène. Ils ont une conclusion, il faut que les faits collent avec cette conclusion.

Le QI génétique ou l’obsession de la race.

Et ces histoires de QI « génétique » connaissent une popularité grandissante dans les fachosphères. Pourquoi? Et bien pour une raison très simple comme nous l’écrivions dans notre précédent article:

Depuis la « révolution intellectuelle » de la « nouvelle droite« , l’extrême droite fait -en général- bien attention à ne plus évoquer « d’infériorité biologique », mais nous parle « d’ethnodifférentialisme » . Elle a remplacé -dans le discours- le bon vieux racisme biologique, par un racisme culturel, qui passe mieux.

Cependant, le racisme à la Gobineau affleure en permanence et ne demande qu’à resurgir dans les discours, que ce soit sous forme de lapsus ou même carrément d’article.

En fait, depuis 2017, on ne peut que le constater, ce racisme biologique que l’on croyait définitivement effacé, revient en force à la faveur de la montée des extrêmes droites, du suprémacisme blanc. Que ce soit dans l’Amérique nativiste de Trump ou chez Zemmour/Le Pen, le vernis de dédiabolisation est mince et au final les extrêmes droites n’ont jamais abandonné les vieilles thèses racialistes qui ont mené à la seconde guerre mondiale. Excusez nous du peu.

Et nous ne sommes pas seuls à le constater. Julien Pain, journaliste a diffusé une séquence vidéo dans « l’Instant Détox », sur la « fameuse » carte des QI comparés qui fait führer sur les sites d’extrême droite:

Fureur chez les identitaires de « Breizh Info » qui comptent manifestement en leur sein un raciste à la Gobineau qui a rédigé un article particulièrement goutu pour les Debunkers que nous sommes:

Le retour du racisme biologique

C’est même chez eux une véritable obsession, puisque Breizh Info ne consacre pas moins de 22 ARTICLES sur Richard Lynn…
Mais une fureur avec retard puisque la vidéo de Julien pain date de février 2020, tandis que la réponse des « zids » ne s’est faite connaitre que le 15 novembre 2021. N’ayant repéré celui-ci qu’assez récemment, voici notre « fact checking » de ce pitoyable pensum de propagande.

1)Le QI et toutes ces sortes de choses

Commençons par reproduire le contenu de l’article ici même afin que vous puissiez en juger et y réfléchir, sans pour autant aller vous salir sur un site fascisant et surtout ne pas le faire monter dans les charts google. Comme à notre habitude.

Fact-checking. Carte des QI, races, intelligence : Les mensonges de Julien Pain

Julien Pain est journaliste à France Info. Orienté très à gauche, il anime “Instant Détox”. Il s’est récemment penché sur la fameuse “carte des QI” pour tenter de discréditer sa validité scientifique, ignorant probablement dans quoi il mettait les pieds…

Les mensonges de Julien Pain

Parce qu’il s’agit de sujets sensibles qui contreviennent à son idéologie égalitaire, le journaliste adopte d’emblée une attitude extrêmement partiale et hostile, aux antipodes de l’analyse froide et sérieuse des données. Un véritable cas d’école de manipulation de l’information, nous analyserons la vidéo point par point.

On le sait depuis longtemps maintenant, les variations d’intelligence inter-individuelles et inter-raciales sont essentiellement dues à des variations dans les gènes. Ces informations ont toujours été très mal reçues par une partie de la gauche politique qui y perçoit une menace à ses aspirations d’égalité.

Genome-wide association studies establish that human intelligence is highly heritable and polygenic

– Nature, 2011.

Ceux qui connaissent un peu la littérature scientifique sur les différences raciales d’intelligence savent que cela fait l’unanimité chez les spécialistes: une part des différences d’intelligence entre les races est attribuable aux variations génétiques entre ces races. L’ensemble des arguments se trouvent de façon plus exhaustive ici.[Suit une liste de liens vers le site de l’auteur-que nous avons retiré-pour ne pas favoriser une montée dans les charts google-NDLR]

Les études d’opinion des experts de l’intelligence montrent que la très grosse majorité des chercheurs qui ont travaillé sur la question considèrent que les gènes sont au moins en partie responsables des différences raciales.

La plus récente étude a été publiée dans la revue internationale Intelligence. Rindermann et al. (2020) “Survey of expert opinion on intelligence: Intelligence research, experts’ background, controversial issues, and the media” Intelligence, Volume 78, January–February.

Cette étude reprend l’opinion de 102 experts de l’intelligence (individus ayant publiés récemment sur le sujet dans des revues à comité de lecture).
Elle se penche essentiellement sur la différence de QI entre afro-américains et Européens aux USA.

On retrouve de façon systématique, dans des dizaines de milliers d’études (depuis 1900), une différence de 15 points de QI entre euro et afro-américains (une déviation standard ou un peu plus de 2 ans d’âge mental). Cette différence d’intelligence est acceptée par les spécialistes de l’intelligence et ne fait pas l’objet de débat dans la littérature scientifique. La question porte sur la cause de cette différence d’intelligence observée.

L’étude d’opinion (Rindermann, 2020) répond clairement:

Seuls 16% des experts de l’intelligence considèrent que cette différence d’intelligence est d’origine entièrement environnementale. 84% des experts considèrent que cette différence est au moins partiellement génétique (de 10 à 100% génétique).

Rindermann a également interrogé les chercheurs sur leur orientation politique. Les 102 experts de l’intelligence sont « davantage de gauche et les 16% d’environnementalistes extrêmes se situent (eux-mêmes) le plus à gauche du spectre politique »

Concernant la différence de QI entre afro-américains et Européens, 84% des experts considèrent que la différence d’intelligence est au moins en partie génétique.

Une seconde étude d’opinions, plus globale, sur la cause des différences internationales de QI, a été publiée en 2016.

Rindermann et al. (2016) “Survey of Expert Opinion on Intelligence: Causes of International Differences in Cognitive Ability Tests” Front Psychol. 2016;

L’information essentielle est celle-ci:

“Only 5 of 71 experts (7%) thought that genes had no influence (in cause of international differences in cognitive ability tests)”

93% des experts de l’intelligence considèrent que les différences internationales de QI sont au moins partiellement d’origine génétiques.

Analysons maintenant la vidéo de Julien Pain

Le ton est donné d’emblée, l’étiquette est accolée: Julien Pain se plaint d’être “attaqué par des gens d’extrême droite qui lui auraient envoyée une carte des QI”.

Ne s’agit-il pas plus simplement d’individus qui connaissent la littérature scientifique sur les différences raciales d’intelligence et qui ne supportent pas trop que le sujet soit présenté de façon aussi idéologiquement tronquée… ?

Julien Pain explique avoir “mené son enquête” et commence par un micro-trottoir, interrogeant les badauds ça et là. A cela on peut faire plusieurs remarques:

  • Cela n’a pas un intérêt fondamental de connaitre l’opinion de quidams sur un sujet aussi pointu.
  • Le sujet est extrêmement sensible. Quand bien même Julien Pain serait tombé sur un individu expliquant que oui, évidemment, les races diffèrent (en capacité crânienne, respiratoire, en intelligence, épaisseur et disposition du cortex, vitesse de maturation, fréquence des gènes…) que ce dernier s’exposerait en réalité à de lourdes poursuites légales en France et risquerait son emploi voire sa vie… cela ne favorise pas véritablement le débat. De toute façon Julien Pain aurait tout le loisir de ne pas diffuser une telle opinion scientifiquement avisée.

Julien Pain se penche ensuite sur la carte proprement dite et tente de discréditer un de ses auteurs: Richard Lynn.

Quoique Julien Pain s’efforce de le faire passer pour un excentrique, Richard Lynn est un immense scientifique. Il a gagné le Passingham Prize comme meilleur étudiant de Cambridge, et les US Mensa awards 3 fois pour l’ensemble de son travail sur l’intelligence. Pour ses 80 ans une dizaine d’articles ont été publiés par des scientifiques éminents pour le remercier et rendre justice aux nombreuses avancées qu’il a permises. A noter que Lynn n’a jamais été licencié par son université contrairement à ce que Julien Pain explique, son titre honoris causa a été suspendu suite à la pression d’activistes antiracistes, ce n’est pas la même chose.

Ceci étant dit, c’est encore une fois un argument des plus fallacieux et sournois que de prétendre que Lynn serait isolé scientifiquement. Il fait partie de l’immense majorité des spécialistes de l’intelligence à considérer les éléments que vous niez comme un acquis. Il suffit de jeter un oeil aux études d’opinions des experts de l’intelligence que j’ai citées ci-dessus.

Cette carte, issus de “IQ and the Wealth of Nations” (2002, Richard Lynn et Tatu Vanhanen) n’est qu’une méta-analyse. Autrement dit il s’agit d’une compilation de dizaines de milliers d’études, réalisées par des dizaines de milliers de chercheurs de par le monde !

Voici par exemple les centaines d’études réalisées sur des populations africaines… elles sont réalisées par chercheurs Européens, Asiatiques, Indiens et même Africains.

Notez que “IQ and the Wealth of Nations” est co-écrit en 2001 avec le docteur en science politique et fils du premier ministre finlandais Tatu Vanhanen, mais Julien Pain ne croit pas utile de le préciser.

Cet ouvrage de 2001 a devant lui près de 20 ans de recherche en intelligence qui viennent corroborer les résultats initiaux et les scores moyens par pays.

“Richard Lynn disait aussi que les femmes avaient un QI inférieur aux hommes”

Effectivement, mais c’est le cas. A l’âge adulte les hommes ont un QI moyen très légèrement supérieur de 3 à 5 points.

Richard Lynn publie en 2006 dans Nature un article dans lequel il explique que les femmes maturent plus rapidement que les hommes, mais plafonnent plus tôt et un peu plus bas, parallèlement à leur croissance physique. A l’âge adulte, les hommes ont, à taille égale, un cerveau légèrement plus volumineux.

https://www.nature.com/articles/nature04966

La théorie de la maturation différentielle de Lynn a depuis été corroborée par de nombreuses autres études. Deary et al. confirme que les hommes ont également un temps de réaction simple légèrement plus rapide, conséquence de la corrélation entre QI et temps de réaction simple.

  •  « Age and sex differences in reaction time in adulthood, results from the United Kingdom health and lifestyle survey », Psychology and aging (2006), Ian J. Deary.
  • Van Der Linden D., Curtis S.D. et Madison G. (2017) « Sex differences in brain size and general intelligence (g) », Intelligence.
  • Lynn R., Irwing P. (2006) “Intelligence: Is there a sex difference in IQ scores ?” Nature 442, E1, doi:10.1038/nature04966.
  • Arribas D., Aguilaa F. et al. (2019) « Testing the developmental theory of sex differences in intelligence using latent modeling: Evidence from the TEA Ability Battery (BAT-7) »
  • Lynn R. (2017) Sex Differences in Intelligence. Reply to Comments. Mankind Quarterly 58:1145-156.

Richard Lynn a été le premier à découvrir le haut QI des est-asiatiques. Il publie un article dans Nature sur la haute intelligence des est-asiatiques en 1983. Ca a constitué un problème pour le mouvement antiracistes qui avait coutume d’expliquer les différences d’intelligence par le fait que les tests étaient culturellement biaisés pour favoriser les Européens.

Les experts de l’intelligence savent que les est-asiatiques ont en moyenne une intelligence légèrement supérieure aux européens, ils ont un cerveau plus volumineux, une vitesse de conduction nerveuse plus rapide (le transit de l’information sensorielle vers le cortex est plus rapide). Génétiquement, les est-asiatiques ont une plus haute fréquence d’allèles augmentant l’intelligence (Intelligence, Piffer, 2015).

Leur plus courts temps de réaction les rendent plus performants dans des sports comme le tennis de table. Leur pelvis est plus large que celui des européens, car ils donnent naissance à des nouveau-nés avec un cerveau plus volumineux.

Les ashkénazes ont un Q.I moyen encore supérieur à 110. Ils représentent moins de 10 millions de personne à travers le monde (moins que la population belge) mais constituent 50% des champions d’échecs mondiaux, 50% des champions de bridge et au moins 25% des prix Nobel mondiaux.

Mais revenons à la carte du QI et à son origine initiale: une méta-analyse des scores d’intelligence réalisée dans l’ouvrage “IQ and the Wealth of Nations” datant de 2001.

Sauf que nous sommes en 2020. En près de 20 ans, la recherche sur la question s’est considérablement étoffée.

Il ne fait plus l’ombre d’un doute aujourd’hui que les différences raciales d’intelligence sont en partie causées par des différences génétiques.

En 2006 le prix Nobel de médecine James Watson avait déjà défrayé la chronique en expliquant qu’il était “pessimiste pour l’avenir de l’Afrique car nos postulats d’aide au développement se basent sur l’hypothèse selon laquelle les Africains auraient la même intelligence que les Européens, alors que les données scientifiques disent le contraire”

Les gènes impliqués sont même en partie connus et ils diffèrent, en fréquence, d’une race à l’autre.

Les principaux systèmes biologiques impliqués dans les différences génotypiques d’intelligence (Nature, 2019) sont les suivants:

-Neurogenèse : génération de neurones à partir de cellules souches neuronales
-Gènes exprimés dans la synapse (rôle dans la plasticité synaptique)
-Gènes impliqués dans le développement du système nerveux
-Gènes impliqués dans la projection et la différentiation neuronale
-Gènes impliqués dans la différentiation des oligodendrocytes (myélinisation du système nerveux central)

Les études GWAS sur l’intelligence (2015, 2018, 2019) ont été récemment été réalisée par plusieurs chercheurs. Ces études se penchent sur l’ensemble des variations génétiques augmentant l’intelligence découvertes à ce jour, mises en évidence par GWAS (Genome Wide Association Study, permettant la mise en lumière de nombreux variants génétiques différents impliqués dans un même trait phénotypique).

Ces études ont évalué ensuite les différences raciales dans la fréquence de ces allèles, et ont montré qu’elles étaient strictement parallèles aux différences de Q.I entre populations; En d’autres termes, les races à Q.I plus élevé ont effectivement une fréquence supérieure d’allèles augmentant l’intelligence dans leur patrimoine génétique (tableau ci-dessous).

D. Piffer « A review of intelligence GWAS hits: Their relationship to country IQ and the issue of spatial autocorrelation » Intelligence 53 (2015) 43–50.

Piffer D. (2019) « Evidence for recent polygenic selection on educational attainment and intelligence inferred from GWAS hits: a replication of previous findings using recent data »

En 2019, Dunkel et al. montrent que les ashkénazes ont un plus haut score polygénique pour une haute intelligence.

Dunkel, Kirkegaard et al. (2019) « Polygenic scores mediate the jewish phenotypic advantage in educational attainment and cognitive ability compared with Catholics and Lutherans » Evolutionary Behavioral Sciences.

Cette étude vient corroborer les hauts scores polygéniques des ashkénazes obtenus par Piffer D. dans une toute récente étude (2019).

Ci-dessous, tableau des scores génétiques d’éducabilité (educability genetic scores) basés sur plus de 2400 variations alléliques. Ces scores sont hautement corrélés à l’intelligence, ils seraient même actuellement de meilleurs estimateurs de l’intelligence que les scores purement intellectuels, car les études réalisées ont été faites sur de plus larges échantillons (Plomin, 2018).

Comme on peut le voir, ces scores génétiques d’éducabilité sont parallèles au Q.I.
Les est-asiatiques ont les plus hautes fréquences d’allèles favorables, suivis par les européens. Les africains ont les plus basses fréquences de ces allèles.

Pour vous pencher sur l’ensemble des arguments pointant la causalité hautement génétique des variations raciales, voyez [Suit une liste de liens vers le site de l’auteur-que nous avons retiré-pour ne pas favoriser une montée dans les charts google-NDLR]

 

Pour terminer, Julien Pain donne la parole à Franck Ramus et Angela Saini.

Une réponse complète à Franck Ramus a été réalisée ici. A noter que Franck Ramus affirme que “le haut QI moyen de la Chine vient des grandes villes et ignorerait la Chine rurale“. C’est un mensonge. @FranckRamus connait bien la littérature scientifique sur la question et sait que c’est inexact. C’est là un mensonge délibéré qui lui épargne simplement d’avoir à reconnaître le haut QI est-asiatique (qui se retrouve au Japon, Singapour, Corée, Taïwan ainsi que chez les est-asiatiques d’Europe ou d’Amérique…).

Voici par exemple une étude analysant le QI moyen dans les 31 provinces de Chine (Franck Ramus connait évidemment cette littérature) pointant la haute intelligence des est-asiatique et en aucun cas un “artefact géographique”.

Angela Saïni est une activiste antiraciste, connue comme telle. Elle n’a publié aucune étude sur l’intelligence. Julien Pain lui donne la parole car il sait qu’elle portera un réquisitoire à charge. Comme celle-ci ne développe pas d’argument scientifique, il n’est pas utile d’apporter une réponse.

Parce qu’elles sont en confrontation frontale avec un des pilier du post-modernisme, ces informations sur les différences raciales d’intelligence d’origine génétique déchaînent une bonne part de la gauche qui y voit une menace à ses aspirations d’égalité.

Scientifiquement cependant, les données sont claires et indéniables. L’arbre idéologique égalitaire ne cachera plus très longtemps une forêt scientifique chaque jour plus fournie et univoque.

Après avoir tenté de discuter avec lui du sujet, @JulienPain m’a immédiatement bloqué sur Twitter.

La raison est simple, les données que je lui fournissais invalidaient les hypothèses auxquelles il désirait croire.

Il est assez triste et pour le moins ironique qu’un individu affichant si fièrement “facts matter” (les faits comptent) soit en réalité tout à fait imperméable aux faits quand ceux-ci ne vont pas dans le sens de son idéologie.

Jean HANSEN, biologiste et webmaster de intelligence-humaine.com (fr) et human-intelligence.org (en)

Cet article est déjà une rareté en soit, une tentative de fact checking venant de l’extrême droite LE bord politique qui représente à lui seul 99% des infocs politiques… Las, ce n’est pas un fact checking réel, et il est entaché de biais politiques majeurs.
Sa technique est très simple: affirmer, affirmer, affirmer. Sans jamais donner aucune source. Et quand c’est le cas la source est carrément fausse ou affreusement biaisée. A un point que l’on se demande si il les a lues…

Mais pour commencer, nous ne saurions trop vous conseiller de lire notre 1er article sur le QI et les extrêmes droites car en définitive le premier biais à propos des tests de QI…ce sont les tests de QI eux mêmes!
En effet, le hoaxeur de Breizh info semble tenir pour acquis que c’est une mesure infaillible ce qui est loin d’être le cas. Deuxièmement ce même article vous rendra familier avec la fameuse carte mondiale des QIs et vous montrera pourquoi ces mesures sont éminemment biaisées également sans compter leur traitement.

L’auteur de l’article se prénomme « Jean Hansen » et prétend être biologiste. Et disons le c’est un inconnu. Son seul fait est d’écrire pour des sites d’extrêmes droites et de tenir deux sites sur ce sujet précis des QI, des races, et de la dégradation inéluctable de la race blanche conséquente au métissage. On peut douter de l’existence réelle du personnage. Les deux sites qu’il anime sont construits de la même manière que l’article lui même: une succession d’affirmations, parfois basées sur l’argument d’autorité -même pas sourcé- , de diverses études déjà démontées, etc… Nous y avons trouvé par exemple cette affirmation:
« Stephen Pinker, professeur de psychologie à Harvard, dénonçait il y a peu la censure de ces informations. “Des individus très éduqués peuvent avoir un sévère contrecoup lorsqu’ils s’aperçoivent qu’on leur a menti des années, durant tout leur cursus éventuellement, sur les différences raciales”.
Problème. Où Pinker a t’il sorti cette phrase? Mystère. Pinker dont les affirmations sur l’intelligence supérieure des séfarades a été complètement démoli ces dernières années.
Le premier souci de cet article (et des deux sites associés) c’est qu’il ignore délibérément les autres explications liées aux différences de QI entre groupes.
Bref un travail de gribouille.
Quand à Breizh info, le messager n’est guère propre. Un site de propagande fascisant dissimulé sous les habits respectables d’un site d’info régionale. Bref de la propagande à jeter aux cochons.

Le tout relevant des classiques thèses du racisme scientifique dont la fausseté n’est plus à démontrer.

Nous allons reprendre l’article dans son ensemble et traiter les sujets qui y sont détaillés:

  • L’étude d’opinion de Rindermann en 2020
  • La validité des travaux de Richard Lynn
  • Les allèles de l’intelligence

Nous reprendrons au début de chaque chapitre la partie de l’article de BI qui reprend les arguments de « Hansen ».

2) L’étude d’opinion de Rindermann en 2020

Parce qu’il s’agit de sujets sensibles qui contreviennent à son idéologie égalitaire, le journaliste adopte d’emblée une attitude extrêmement partiale et hostile, aux antipodes de l’analyse froide et sérieuse des données. Un véritable cas d’école de manipulation de l’information, nous analyserons la vidéo point par point.

On le sait depuis longtemps maintenant, les variations d’intelligence inter-individuelles et inter-raciales sont essentiellement dues à des variations dans les gènes. Ces informations ont toujours été très mal reçues par une partie de la gauche politique qui y perçoit une menace à ses aspirations d’égalité.

Genome-wide association studies establish that human intelligence is highly heritable and polygenic

– Nature, 2011.

Ceux qui connaissent un peu la littérature scientifique sur les différences raciales d’intelligence savent que cela fait l’unanimité chez les spécialistes: une part des différences d’intelligence entre les races est attribuable aux variations génétiques entre ces races. L’ensemble des arguments se trouvent de façon plus exhaustive ici.[Suit une liste de liens vers le site de l’auteur-que nous avons retiré-pour ne pas favoriser une montée dans les charts google-NDLR]

Les études d’opinion des experts de l’intelligence montrent que la très grosse majorité des chercheurs qui ont travaillé sur la question considèrent que les gènes sont au moins en partie responsables des différences raciales.

La plus récente étude a été publiée dans la revue internationale Intelligence. Rindermann et al. (2020) “Survey of expert opinion on intelligence: Intelligence research, experts’ background, controversial issues, and the media” Intelligence, Volume 78, January–February.

Cette étude reprend l’opinion de 102 experts de l’intelligence (individus ayant publiés récemment sur le sujet dans des revues à comité de lecture).
Elle se penche essentiellement sur la différence de QI entre afro-américains et Européens aux USA.

On retrouve de façon systématique, dans des dizaines de milliers d’études (depuis 1900), une différence de 15 points de QI entre euro et afro-américains (une déviation standard ou un peu plus de 2 ans d’âge mental). Cette différence d’intelligence est acceptée par les spécialistes de l’intelligence et ne fait pas l’objet de débat dans la littérature scientifique. La question porte sur la cause de cette différence d’intelligence observée.

L’étude d’opinion (Rindermann, 2020) répond clairement:

Seuls 16% des experts de l’intelligence considèrent que cette différence d’intelligence est d’origine entièrement environnementale. 84% des experts considèrent que cette différence est au moins partiellement génétique (de 10 à 100% génétique).

Rindermann a également interrogé les chercheurs sur leur orientation politique. Les 102 experts de l’intelligence sont « davantage de gauche et les 16% d’environnementalistes extrêmes se situent (eux-mêmes) le plus à gauche du spectre politique »

Concernant la différence de QI entre afro-américains et Européens, 84% des experts considèrent que la différence d’intelligence est au moins en partie génétique.

Une seconde étude d’opinions, plus globale, sur la cause des différences internationales de QI, a été publiée en 2016.

Rindermann et al. (2016) “Survey of Expert Opinion on Intelligence: Causes of International Differences in Cognitive Ability Tests” Front Psychol. 2016;

L’information essentielle est celle-ci:

“Only 5 of 71 experts (7%) thought that genes had no influence (in cause of international differences in cognitive ability tests)”

93% des experts de l’intelligence considèrent que les différences internationales de QI sont au moins partiellement d’origine génétiques.

Analysons maintenant la vidéo de Julien Pain

Le ton est donné d’emblée, l’étiquette est accolée: Julien Pain se plaint d’être “attaqué par des gens d’extrême droite qui lui auraient envoyée une carte des QI”.

Ne s’agit-il pas plus simplement d’individus qui connaissent la littérature scientifique sur les différences raciales d’intelligence et qui ne supportent pas trop que le sujet soit présenté de façon aussi idéologiquement tronquée… ?

Julien Pain explique avoir “mené son enquête” et commence par un micro-trottoir, interrogeant les badauds ça et là. A cela on peut faire plusieurs remarques:

  • Cela n’a pas un intérêt fondamental de connaitre l’opinion de quidams sur un sujet aussi pointu.
  • Le sujet est extrêmement sensible. Quand bien même Julien Pain serait tombé sur un individu expliquant que oui, évidemment, les races diffèrent (en capacité crânienne, respiratoire, en intelligence, épaisseur et disposition du cortex, vitesse de maturation, fréquence des gènes…) que ce dernier s’exposerait en réalité à de lourdes poursuites légales en France et risquerait son emploi voire sa vie… cela ne favorise pas véritablement le débat. De toute façon Julien Pain aurait tout le loisir de ne pas diffuser une telle opinion scientifiquement avisée.

C’est à notre avis le coeur du problème. En effet, « Hansen », que ce soit dans cet article ou d’autres dans divers sites de la fachosphère, ou même ses propres sites affirme sans trembler que cette étude prouve INDUBITABLEMENT que la majorité des « experts de l’intelligence » partagent ses options (et donc celles de Flynn).
Et toujours sans trembler, il semble enfoncer des clous les uns après les autres en assénant:

  • Ne s’agit-il pas plus simplement d’individus qui connaissent la littérature scientifique sur les différences raciales d’intelligence et qui ne supportent pas trop que le sujet soit présenté de façon aussi idéologiquement tronquée… ?
  • Ceux qui connaissent un peu la littérature scientifique sur les différences raciales d’intelligence savent que cela fait l’unanimité chez les spécialistes: une part des différences d’intelligence entre les races est attribuable aux variations génétiques entre ces races.
  • Les études d’opinion des experts de l’intelligence montrent que la très grosse majorité des chercheurs qui ont travaillé sur la question considèrent que les gènes sont au moins en partie responsables des différences raciales.
  • On retrouve de façon systématique, dans des dizaines de milliers d’études (depuis 1900), une différence de 15 points de QI entre euro et afro-américains (une déviation standard ou un peu plus de 2 ans d’âge mental). Cette différence d’intelligence est acceptée par les spécialistes de l’intelligence et ne fait pas l’objet de débat dans la littérature scientifique.

Sauf que ces clous sont ceux de son propre cercueil. Car vous allez le voir, il n’a manifestement pas lu la fameuse étude de Rindermann!

a) Premier point, qui est Rindermann

Et bien c’est un scientifique défavorablement connu pour s’être associé à une conférence en 2017 qui a fait beaucoup de bruit à l’époque, la London Conference on Intelligence (LCI). Non seulement elle a été accusée de tenir des thèses eugénistes, mais aussi d’accueillir des néo nazis ou un intervenant ayant promu le viol d’enfants… Il a aussi été un contributeur assidu d’une revue dénommée « l’Humanité trimestrielle« , une revue promouvant le racisme scientifique, le suprémacisme blanc et est dirigé par le fameux Richard Lynn. Une paille. Mais sans doute une référence acceptable pour « Jean Hansen »…

b) Deuxièmement le lien qu’il donne ne mène pas directement vers l’étude elle-même.

Mais c’est un détail. Sauf que « Der Teufel steckt in detail » Nietzsche (« Le diable se cache dans le détail »). Ne serait ce pas un moyen pour « Hansen » « d’éviter » à ses lecteurs crédules d’aller chercher trop loin?

c) Troisièmement « Jean Hansen » ne parle pas des trois biais fondamentaux de cette étude.

E effet nous avons trouvé une publication complémentaire de Rindermann qui remet complètement en cause la justesse de l’étude elle même, mais aussi et surtout les conclusions qu’en tire « Jean Hansen ».

  • Le premier est déjà détaillé dans notre précédent article sur le même sujet, il remet en cause la validité des comparaisons de QI et la validité des tests eux mêmes:

mais même la simple description des différences de capacités internationales a été controversée (par exemple, Hunt, 2012 ; Coyle et al., 2013 ; Sternberg, 2013 ).

Une gamme aussi large a soulevé des questions sur la validité, la mesure et les causes des différences (par exemple, Hopmann et al., 2007 ; Wicherts et al., 2010 ).

  • Le deuxième est évidemment la causalité des relations prétendument « indubitables » qu’affirment « Hansen »:

Différents facteurs ont été soulignés pour différentes régions, nations et cultures. Ces facteurs incluent la qualité des systèmes éducatifs et de soutien (par exemple, les soins de santé scolaires, les familles) en Finlande ( Döbert et al., 2004 ), les faibles niveaux d’éducation dans les pays arabes (PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement) Fonds arabe pour le développement économique et social , 2003 ), une culture de l’effort et de la réussite en Asie de l’Est ( Helmke et Hesse, 2002 ), les problèmes de santé en Afrique subsaharienne ( Glewwe et Kremer, 2006 ) et les facteurs génétiques évolutifs en Afrique subsaharienne et en Afrique de l’Est. Asie (ex. Lynn, 1990 ; Kanazawa, 2004 ; Rushton, 2004).

Or une des conclusions de l’article remet complètement en cause « Jean Hansen »:

Les experts ont évalué les deux facteurs éducatifs ensemble (quantité et qualité) comme la cause la plus importante des différences internationales dans les capacités cognitives (international : 21,64 %, moyenne d’un seul pays : 28,29 %). Des notes plus faibles ont été attribuées aux facteurs environnementaux tels que la santé (international : 10,88 %, un seul pays : 7,32 %), la richesse (international : 8,96 %, un seul pays : 7,28 %), la modernisation (international : 7,19 %, pays uniques : 4,91 %), et politique (international : 4,77 %, pays uniques : 5,56 %). La somme de tous ces facteurs environnementaux expliquait plus de la moitié des différences d’aptitudes internationales (internationale : 53,44 % ; moyenne par pays : 53,36 %).

Même si effectivement:

L’importance relative des facteurs environnementaux ne signifie pas que les facteurs génétiques étaient considérés comme non pertinents.

Ce qui semble emporter l’affaire…Sauf que pas du tout. L’auteur explique un peu plus loin que:

Une troisième limite concernait la mesure des facteurs à l’origine des différences d’aptitudes internationales. Différents facteurs ont été mesurés avec différents nombres d’items. L’éducation a été mesurée avec deux éléments, les facteurs environnementaux avec 11 éléments et la génétique avec un élément. Pour mieux estimer l’importance de la nature et de l’acquis, une seule question binaire pourrait être ajoutée aux futures enquêtes (par exemple, « Quel est le plus influent, les facteurs génétiques ou environnementaux ? »). De plus, l’enquête n’a pas évalué les influences indirectes. De plus, les effets génétiques peuvent être inclus dans les aspects environnementaux évalués santé, richesse, caractéristiques institutionnelles et migration ou dans les aspects non évalués de la personnalité ( Dawkins, 2008/1982 ; Spolaore et Wacziarg, 2013 ; Woodley et al., 2014). Enfin, la culture peut influencer la génétique via les mariages consanguins (par exemple, Tadmouri et al., 2009 ).

Patatras! Non seulement les facteurs génétiques ont été étudiés comme des buses, mais même ceux ci peuvent être intégrés aux différences éducationnelles. On entend déjà « Jean Hansen » boire ses larmes.

Mais le pire est le troisième biais qui remet en cause les fondations même de l’étude:

Au total, 1345 personnes ont reçu une invitation par courriel. Un expert était défini comme une personne qui avait publié des articles sur les capacités cognitives ou qui avait assisté à des conférences sur le renseignement et présenté des recherches. Par rapport à Snyderman et Rothman (1988, pp. 46-49), nos critères de sélection reposaient davantage sur les publications dans des revues scientifiques spécifiques et moins sur l’appartenance à des organisations scientifiques. En outre,

Nous avons reçu un total de 265 réponses de mai 2013 à mars 2014, date à laquelle l’enquête a été clôturée. Le taux de réponse a été de 20 % de toutes les invitations. Le présent article s’est concentré sur les différences transnationales et a porté sur des questions vers la fin de l’enquête. Ces questions ont été répondues par 71 répondants. En comparaison, il y avait 1020 invitations et 661 participants (65%) dans l’étude de Snyderman et Rothman.

Non non vous ne rêvez pas:

Le taux de réponse a été de 20 % de toutes les invitations.

20%… Et l’auteur d’enfoncer le clou:

Une limitation connexe est l’auto-sélection. Seul un petit nombre d’experts ont répondu à l’invitation, et les réponses de ces experts peuvent être non représentatives et biaisées. Ces problèmes sont communs aux enquêtes, mais pourraient être moins pertinents dans la présente étude, qui a été conçue pour attirer des experts dans un domaine restreint. (Il n’y a peut-être pas plus de 50 experts dans le monde qui se spécialisent dans les différences internationales de capacité.) Les experts qui ont répondu à l’enquête ont déclaré qu’ils avaient une expertise en matière d’intelligence et de différences de groupe. Cela suggère que les experts se sont auto-sélectionnés dans l’enquête sur la base de l’expertise pertinente, ce qui devrait augmenter la validité des opinions. Sur la base de notre expérience, nous suggérons que les futures enquêtes présélectionnent plus soigneusement les personnes invitées à participer. Dans la présente étude, notre objectif était de recruter un large échantillon d’experts, y compris les experts qui pourraient être réticents à répondre pour diverses raisons, mais sans exclure quiconque se perçoit comme un expert. Rétrospectivement, notre procédure de recrutement était probablement trop large, générant de nombreuses invitations mais peu de réponses, ce qui a fait baisser les taux de réponse.

Bref une étude au taux de réponse ridiculement bas dont les termes ont certainement influencés les participants à s’auto sélectionner…Des termes qui montrent que personne ne peut en tirer quoique ce soit. Et enfin un auteur sulfureux. Combien de scientifiques ont refusé de se commettre avec Rindermann en raison de ses associations?

Si toutes les sources de « Hansen » sont de cet acabit… [#Spoiler: elles le sont] 

Racism, racism everywhere

 

2) La validité des travaux de Richard Lynn

Julien Pain se penche ensuite sur la carte proprement dite et tente de discréditer un de ses auteurs: Richard Lynn.

Quoique Julien Pain s’efforce de le faire passer pour un excentrique, Richard Lynn est un immense scientifique. Il a gagné le Passingham Prize comme meilleur étudiant de Cambridge, et les US Mensa awards 3 fois pour l’ensemble de son travail sur l’intelligence. Pour ses 80 ans une dizaine d’articles ont été publiés par des scientifiques éminents pour le remercier et rendre justice aux nombreuses avancées qu’il a permises. A noter que Lynn n’a jamais été licencié par son université contrairement à ce que Julien Pain explique, son titre honoris causa a été suspendu suite à la pression d’activistes antiracistes, ce n’est pas la même chose.

Ceci étant dit, c’est encore une fois un argument des plus fallacieux et sournois que de prétendre que Lynn serait isolé scientifiquement. Il fait partie de l’immense majorité des spécialistes de l’intelligence à considérer les éléments que vous niez comme un acquis. Il suffit de jeter un oeil aux études d’opinions des experts de l’intelligence que j’ai citées ci-dessus.

Cette carte, issus de “IQ and the Wealth of Nations” (2002, Richard Lynn et Tatu Vanhanen) n’est qu’une méta-analyse. Autrement dit il s’agit d’une compilation de dizaines de milliers d’études, réalisées par des dizaines de milliers de chercheurs de par le monde !

Voici par exemple les centaines d’études réalisées sur des populations africaines… elles sont réalisées par chercheurs Européens, Asiatiques, Indiens et même Africains.[Suit une liste de liens vers le site de l’auteur-que nous avons retiré-pour ne pas favoriser une montée dans les charts google-NDLR]

Notez que “IQ and the Wealth of Nations” est co-écrit en 2001 avec le docteur en science politique et fils du premier ministre finlandais Tatu Vanhanen, mais Julien Pain ne croit pas utile de le préciser.

Cet ouvrage de 2001 a devant lui près de 20 ans de recherche en intelligence qui viennent corroborer les résultats initiaux et les scores moyens par pays.

“Richard Lynn disait aussi que les femmes avaient un QI inférieur aux hommes”

Effectivement, mais c’est le cas. A l’âge adulte les hommes ont un QI moyen très légèrement supérieur de 3 à 5 points.

Richard Lynn publie en 2006 dans Nature un article dans lequel il explique que les femmes maturent plus rapidement que les hommes, mais plafonnent plus tôt et un peu plus bas, parallèlement à leur croissance physique. A l’âge adulte, les hommes ont, à taille égale, un cerveau légèrement plus volumineux.

https://www.nature.com/articles/nature04966

La théorie de la maturation différentielle de Lynn a depuis été corroborée par de nombreuses autres études. Deary et al. confirme que les hommes ont également un temps de réaction simple légèrement plus rapide, conséquence de la corrélation entre QI et temps de réaction simple.

  •  « Age and sex differences in reaction time in adulthood, results from the United Kingdom health and lifestyle survey », Psychology and aging (2006), Ian J. Deary.
  • Van Der Linden D., Curtis S.D. et Madison G. (2017) « Sex differences in brain size and general intelligence (g) », Intelligence.
  • Lynn R., Irwing P. (2006) “Intelligence: Is there a sex difference in IQ scores ?” Nature 442, E1, doi:10.1038/nature04966.
  • Arribas D., Aguilaa F. et al. (2019) « Testing the developmental theory of sex differences in intelligence using latent modeling: Evidence from the TEA Ability Battery (BAT-7) »
  • Lynn R. (2017) Sex Differences in Intelligence. Reply to Comments. Mankind Quarterly 58:1145-156.

Richard Lynn a été le premier à découvrir le haut QI des est-asiatiques. Il publie un article dans Nature sur la haute intelligence des est-asiatiques en 1983. Ca a constitué un problème pour le mouvement antiracistes qui avait coutume d’expliquer les différences d’intelligence par le fait que les tests étaient culturellement biaisés pour favoriser les Européens.

Débroussaillons un peu le tout.
Richard Lynn, né en 1930, a fait ses études à la Bristol Grammar School et à l’ Université de Cambridge en Angleterre. Il a travaillé comme chargé de cours en psychologie à l’Université d’Exeter et comme professeur de psychologie à l’ Institut de recherche économique et sociale de Dublin et à l’Université d’Ulster. Lynn a cité le travail de Raymond Cattell et Cyril Burt comme des influences importantes sur sa propre pensée. Lynn siège actuellement au conseil d’administration du « Pioneer Fund » et fait également partie du comité de rédaction de la revue Mankind Quarterly , soutenue par Pioneer, qui ont toutes deux fait l’objet de controverses pour leur traitement de la race, de l’intelligence et de l’eugénisme et ont été accusées de racisme.

En 1974, Lynn a publié une critique positive de  » A New Morality from Science: Beyondism » de Raymond Cattell , dans laquelle il exprimait l’opinion que:

« les sociétés incompétentes doivent être autorisées à aller dans le mur » et que

« l’aide étrangère que nous donnons au monde sous-développé est une erreur, semblable à celle de maintenir des espèces incompétentes comme les dinosaures qui ne sont pas aptes à la lutte compétitive pour l’existence ».

L’article de Lynn de 1983 dans Nature a joué un certain rôle en attirant l’attention générale sur le phénomène des gains massifs de scores aux tests d’intelligence standardisés au fil du temps.  Ce phénomène a été appelé « l’ effet Flynn  » dans le livre de Richard Herrstein et Charles Murray, The Bell Curve , publié en 1994.  Le terme « effet Flynn » est désormais standard dans la littérature psychologique pour désigner les augmentations séculaires du QI. Certains auteurs se réfèrent au phénomène sous le nom « d’effet Lynn-Flynn ». Même si Flynn s’est désolidarisé des explications de Lynn.

À la fin des années 1970, Lynn a écrit qu’il avait trouvé que le QI moyen des Japonais était de 106,6 et que celui des Chinois vivant à Singapour était de 110. Dans son article, « Skin color and intelligence in African Americans », publié en 2002 dans Population and Environment , Lynn a conclu que la clarté de la couleur de la peau chez les Afro-Américains est positivement corrélée au QI, qui, selon lui, découle de la proportion plus élevée de « mélange caucasien ».

Lynn a proposé la «théorie des hivers froids» de l’évolution de l’intelligence humaine, qui postule que l’intelligence a évolué à des degrés supérieurs en tant qu’adaptation évolutive à des environnements plus froids.  Selon cette théorie, les environnements froids produisent une pression sélective pour une intelligence supérieure car ils présentent des exigences cognitives que l’on ne trouve pas dans des environnements plus chauds, comme la nécessité de trouver des moyens de se réchauffer et le stockage de nourriture pour l’hiver.

Dans IQ and the Wealth of Nations (2002), Lynn et Vanhanen ont fait valoir que les différences de produit intérieur brut (PIB) par habitant des nations sont en partie causées par des différences de QI, ce qui signifie que certaines nations sont en partie plus riches parce que leurs citoyens sont plus intelligents.

Lynn’s 2006 Race Differences in Intelligence est le plus grand examen des données mondiales sur les capacités cognitives. Le livre organise les données par dix groupes de population et (dans l’édition 2015) couvre plus de 500 articles publiés.

La méta-analyse de Lynn répertorie les scores de QI moyens des Asiatiques de l’Est (105), des Européens (99), des Inuits (91), des Asiatiques du Sud-Est et des peuples autochtones des Amériques (87), des insulaires du Pacifique (85), des Moyen-Orientaux (y compris Sud-Asiatiques et Nord-Africains ) (84), Africains de l’Est et de l’Ouest (67), Aborigènes d’Australie (62) et Bushmen et Pygmées (54).

Lynn a précédemment soutenu que la nutrition est l’explication environnementale la mieux étayée pour la variation dans la fourchette inférieure,  et un certain nombre d’autres explications environnementales ont été avancées. Dans son livre de 2011 The Chosen People , Lynn propose des explications largement génétiques pour l’intelligence juive ashkénaze (généralement estimée à 107-115 QI).

Les recherches de Lynn établissant une corrélation entre la taille du cerveau et le temps de réaction avec l’intelligence mesurée l’ont amené au problème selon lequel les hommes et les femmes ont des cerveaux de tailles différentes proportionnellement à leur corps. En 2004, Lynn et Irwing ont mené une méta-analyse et ont rapporté qu’une différence de QI d’environ 5 points apparaît à partir de 15 ans sur les matrices progressives.

Dans Dysgenics: Genetic Deterioration in Modern Populations , Lynn a passé en revue  l’histoire de l’eugénisme, depuis les premiers écrits de Bénédict Morel et Francis Galton jusqu’à la montée de l’eugénisme au début du XXe siècle et son effondrement ultérieur. Il identifie trois principales préoccupations des eugénistes comme lui : la détérioration de la santé, de l’intelligence et de la conscience. Lynn affirme que la sélection naturelle dans les sociétés préindustrielles favorisait des traits tels que l’intelligence et le caractère, mais ne le fait plus dans les sociétés modernes. Il soutient qu’en raison des progrès de la médecine, la sélection contre ceux qui ont de mauvais gènes a été assouplie grâce aux progrès de la santé.

a) Les thèses de Richard Lynn, qui est il?

On peut penser que comme l’affirme « Jean Hansen », la carrière de Lynn est un sans faute et que ses études sont un modèle pour la communauté scientifique. D’ailleurs il l’affirme:

Richard Lynn est un immense scientifique.

(…)

Ceci étant dit, c’est encore une fois un argument des plus fallacieux et sournois que de prétendre que Lynn serait isolé scientifiquement. Il fait partie de l’immense majorité des spécialistes de l’intelligence à considérer les éléments que vous niez comme un acquis.

Et bien en fait: non.

Lynn a une très sale réputation, et pour plusieurs raisons.
Tout d’abord pour bien aimer les suprémacistes blancs et autres néo nazis et à leur servir de couverture scientifique.
Mais aussi et surtout à travailler comme un sagouin!

  • Faire du cherry picking de données.
  • Bricoler les relations entre données.
  • Confondre allègrement cause et corrélation.
  • Ignorer tout ce qui peut contredire toutes ses interprétations.

Mais commençons par ce que « Hansen » dit des affirmations de Julien Pain.

Lynn a effectivement obtenu le Passingham Prize de Cambridge. Soit. Mais on ne trouve nulle part la notion que Lynn ait obtenu des prix Mensa. A part sur des sites d’extrême droite…
Pire sur le site de Mensa on n’en trouve pas trace et Lynn lui même dit dans une interview (Lynn, R. (2019). Reflections on Sixty-Eight Years of Research on Race and Intelligence. Psych, 1(1), 123–131. doi:10.3390/psych1010009 que:

Mes propres expériences d’attaques de la part d’Égalitariens ont été assez modestes. Lorsque mon livre Race Differences in Intelligence a été publié en 2006, Bill Regnery en a envoyé une publicité au Mensa Bulletin, publié par American Mensa, mais l’éditeur a refusé de le prendre. Il a écrit à Bill Regnery « Comme je l’ai expliqué au téléphone il y a quelques minutes, et conformément aux politiques publicitaires publiées dans chaque numéro du Mensa Bulletin, tout matériel publicitaire et tout texte publicitaire sont sujets à approbation ou rejet par l’éditeur. Après avoir examiné le contenu de votre annonce pour le livre Race Differences in Intelligence de Richard Lynn, des extraits du livre et des sites Web connexes, nous avons décidé de ne pas accepter cette annonce pour publication dans le Mensa Bulletin. » Il s’agit là d’un exemple de la censure informelle des études montrant que les différences raciales sont de plus en plus répandues.

« Mensa » aurait donc attribué trois prix à Lynn qui n’en ferait pas mention et aurait dans le même temps refusé de publier ses travaux?
Peu probable.
La mention du retrait de son titre Honoris causa est par contre exacte.

Plus comique est l’assertion suivante:

Notez que “IQ and the Wealth of Nations” est co-écrit en 2001 avec le docteur en science politique et fils du premier ministre finlandais Tatu Vanhanen, mais Julien Pain ne croit pas utile de le préciser.

Non. Pas vraiment. Oui, cet ouvrage a bien été écrit avec Tatu Vanhanen. Mais celui ci était sociologue/politologue. C’est un de ses fils Matti Vanhanen qui deviendra premier ministre de la Finlande de 2003 à 2010.

Voyons maintenant ce qu’il en est des compétences scientifiques de Lynn.

b) « IQ and the wealth of nations » et la « carte du QI »

Et en premier lieu la fameuse « carte du QI » que les comptes d’extrême droite ont balancé en tendance twitter en 2019. Problème, en fait cette carte n’a pas été rédigé par Flynn mais récupère les données de son livre « IQ and the wealth of nations » (« le QI et la richesse des nations »). Croyez nous on a vu mieux comme travail scientifique. N’importe quel livre des Bogdanov semble plus sérieux que cette bouse.

« Le QI et la Richesse des Nations » est un ouvrage controversé de 2002. Les auteurs sont donc Richard Lynn, Professor Emeritus of Psychology at the University of Ulster, Irlande du Nord, et Dr. _Tatu Vanhanen, Professor Emeritus of Political Science at the University of Tampere, Tampere, Finlande.

Le livre soutient que les différences de revenu national ( sous la forme de par habitant produit intérieur brut) sont corrélées avec des différences  dans la moyenne nationale du quotient intellectuel ( QI ). Les auteurs interprètent cette corrélation comme montrant que le QI est un facteur important contribuant aux différences de richesse nationale et de taux de croissance économique , mais qu’il n’est pas le seul déterminant de ces différences . Les données , la méthodologie et les conclusions ont été critiqués.

Le livre comprend le calcul par les auteurs des scores moyens de QI pour 81 pays , sur la base de leur analyse des rapports publiés . Il rapporte leur observation selon laquelle le QI national est en corrélation avec produit intérieur brut par habitant à 0 . 82 , et avec un taux de croissance économique de 1950 à 1990 à 0 . 64 .

Les auteurs pensent que les différences de QI moyen entre les nations sont dues à la fois génétiques et aux facteurs économiques . Ils croient également qu’un faible PIB peut entraîner un faible QI , tout comme un faible QI peut entraîner un faible PIB .

 

  • La récolte des données

Au centre de la thèse du livre se trouve un tableau de ce que Lynn et Vanhanen pensent être le QI moyen des nations du monde. Plutôt que de faire leurs propres études sur le QI, les auteurs font la moyenne et ajustent les études existantes et utilisent d’autres méthodes pour créer des estimations.

Pour 104 des 185 nations, aucune étude n’était disponible. Dans ces cas, les auteurs ont utilisé une valeur estimée en prenant des moyennes des QI de nations voisines ou comparables.

Youpi youpla, prenons des choux, ajoutons les à des pommes et multiplions le tout par des bananes!

Par exemple, les auteurs sont arrivés au chiffre de 84 pour El Salvador en faisant la moyenne de leurs calculs de 79 pour le Guatemala et de 88 pour la Colombie. En incluant ces QI estimés, la corrélation entre le QI et le PIB est de 0,62.

Pour obtenir un chiffre pour l’Afrique du Sud, les auteurs ont fait la moyenne des études de QI effectuées sur différents groupes ethniques, ce qui a donné un chiffre de 72. Les chiffres pour la Colombie, le Pérou et Singapour ont été obtenus de la même manière.

La donnée que Lynn et Vanhanen ont utilisée pour l’estimation de QI la plus basse, la Guinée équatoriale , a été prise à partir d’un groupe d’enfants dans un foyer pour handicapés du développement en Espagne.

Pour obtenir le QI de l’Éthiopie, il a testé le QI de Juifs éthiopiens analphabètes qui venaient d’immigrer en Israël (qui ont connu une transition brutale de l’Éthiopie rurale à l’urbaine). Avec tous les effets qui l’accompagnent tels que traumatisme, dislocation et choc culturel), et pour obtenir le QI de la Somalie, il a testé des réfugiés somaliens pauvres vivant dans des bidonvilles au Kenya et en Éthiopie.

Dans certains cas, le QI d’un pays est estimé en faisant la moyenne des QI de pays qui ne sont pas réellement voisins du pays en question. Par exemple, le QI du Kirghizistan est estimé en faisant la moyenne des QI de l’Iran et de la Turquie, dont aucun n’est proche du Kirghizistan – la Chine, qui est un voisin géographique, n’est pas comptée comme telle par Lynn et Vanhanen. En effet, l’origine ethnique est supposée être plus importante que la proximité avec d’autres nations lors de la détermination du QI national.
Un bel exemple de conclusion qui sert d’hypothèse… Un raisonnement cyclique totalement nullissime en matière de sciences…

Pour tenir compte de l’ effet Flynn , les auteurs ont ajusté les résultats d’études plus anciennes à la hausse d’un certain nombre de points.
Quand à des pays comme la Corée du Nord vous imaginerez vous même les acrobaties intellectuelles réalisées pour créer des résultats. Attention ces cascades sont réalisées par des professionnels, vous ne devez pas les réaliser chez vous!

  • Les nanalyses de données

Dans plusieurs cas, le PIB réel ne correspondait pas à celui prédit par IQ. Dans ces cas, les auteurs ont fait valoir que les différences de PIB étaient causées par des différences dans les ressources naturelles et si la nation utilisait une économie planifiée ou de marché .
En résumé, pile je gagne, face tu perd!

Un exemple de cela était le Qatar , dont le QI a été estimé par Lynn et Vanhanen à environ 78, mais qui avait un PIB par habitant disproportionnellement élevé d’environ 17 000 $ US. Les auteurs expliquent le PIB disproportionnellement élevé du Qatar par ses importantes ressources pétrolières . De même, les auteurs pensent que d’importantes ressources en diamants expliquent la croissance économique de la nation africaine , le Botswana , la plus rapide au monde depuis plusieurs décennies.

Les auteurs ont fait valoir que le PIB par habitant de la République populaire de Chine d’environ 4 500 dollars américains à l’époque pouvait s’expliquer par son utilisation d’un système économique communiste pendant une grande partie de son histoire récente . Les auteurs ont également prédit que les nations communistes qui, selon eux, ont un QI relativement plus élevé, y compris la Chine et la Corée du Nord , devraient rapidement augmenter la croissance du PIB en passant d’économies planifiées à des systèmes économiques plus capitalistes , tout en prédisant la poursuite de la pauvreté pour l’Afrique subsaharienne. nations africaines, quels que soient les systèmes économiques utilisés.

La Corée du Sud a un QI moyen plus élevé et une économie de marché. Cependant, la Corée du Sud a toujours un PIB/habitant inférieur à celui de nombreux pays occidentaux (mais relativement élevé dans l’ ensemble). Pourtant, la Corée du Sud est passée de l’ un des pays les plus pauvres du monde à une économie avancée en enregistrant l’un des taux de croissance les plus rapides au monde. Malgré un QI moyen supposé plus élevé et une économie de marché depuis le Restauration Meiji dans 1867, le Japon a toujours un PIB/habitant inférieur à celui de nombreux pays occidentaux. De plus, l’Afrique sub-saharienne connaît désormais une croissance plus rapide que l’Amérique latine et le Moyen-Orient, ce qui semble contredire les prévisions .

A nouveau un raisonnement cyclique de toute beauté où la conclusion sert d’hypothèse.

« IQ and the Wealth of Nations » n’a pas fait l’objet d’un examen par les pairs avant sa publication, mais a été publié par un éditeur de littérature universitaire. Des articles évalués par des pairs ont utilisé les scores de QI présentés dans le livre et certains ont également commenté/critiqué les affirmations du livre.

K. Richardson écrit dans « Nature » à propos de ce livre:

C’est une erreur répandue de traiter les QI comme des valeurs sur un simple trait biométrique, comme le font ces auteurs. Il n’y a aucune base scientifique pour cela. Le Parisien Alfred Binet a conçu à l’origine le test de QI pour dépister les difficultés scolaires des enfants et a précisé ses fondements conceptuels : « Les psychologues ne mesurent pas… nous classons », a-t-il déclaré (cité par Zenderland, 1998, page 96). En effet, les tests de QI ne sont construits sur la base d’aucun modèle scientifique d’intelligence : ils sont simplement créés (par manipulation statistique du contenu des items) pour identifier les individus qui ont déjà été jugés « intelligents » par d’autres critères plus subjectifs.

(…)

En d’autres termes, le QI moyen d’une population est simplement un indice de la taille de sa classe moyenne, tous deux résultantdu développement industriel. Ainsi, une association entre QI et richesse nationale n’est guère surprenante, bien que sa direction causale soit à l’opposé de celle supposée par L&V. Mais je ne prendrais pas les « preuves » présentées dans ce livre pour servir des arguments dans un sens ou dans l’autre. Sur les 185 pays de l’échantillon, la « preuve directe » du « QI national » n’est disponible que pour 81 ! Les QI nationaux pour 101 pays sont simplement estimés à partir des « pays voisins les plus appropriés », c’est-à-dire les « QI connus » (sic) de leurs « groupes raciaux » (p 72). Mais, même pour la plupart des autres, les «preuves directes» le disent fortement, comme le montre même un coup d’œil rapide sur les tests hétéroclites, les dates, les âges, les échantillons non représentatifs, les estimations et les corrections. Un test de 108 9-15 ans à la Barbade, de 50 13-16 ans en Colombie, de 104 5-17 ans en Équateur,

Richard Nisbett dans « Intelligence et comment l’obtenir. »2009 p. 215 critique l’utilisation de petits échantillons et aléatoires et pour ignorer les données qui n’étayaient pas les conclusions.

Le géographe de l’Université de Reading , Stephen Morse, a également critiqué le livre (ainsi que IQ and the Wealth of Nations ), arguant que l’hypothèse des auteurs repose sur de « graves défauts ». Morse a également fait valoir:

« Le dilemme central de l’affaire Lynn et Vanhanen repose sur leur hypothèse selon laquelle les données nationales de QI sont principalement (pas entièrement) une fonction de la capacité innée, qui à son tour est au moins en partie générée par les gènes. Il existe de nombreuses hypothèses de cause à effet ici, et certains d’entre eux impliquent des sauts de foi substantiels. »

Dans l’article de 2010 « Une revue systématique de la littérature sur le QI moyen des Africains subsahariens », également publié dans Intelligence , Jelte M. Wicherts et ses collègues ont déclaré:

« Par exemple, Lynn et Vanhanen (2006) ont accordé un QI national de 69 au Nigeria sur la base de trois échantillons (Fahrmeier, 1975 ; Ferron, 1965 ; Wober, 1969), mais ils n’ont pas pris en compte d’autres études publiées pertinentes indiquant que le QI moyen au Nigeria est considérablement supérieur à 70 (Maqsud, 1980a, b ; Nenty & Dinero, 1981 ; Okunrotifa, 1976 ) . implique de faire beaucoup de choix. Néanmoins, un inconvénient important des revues de la littérature de Lynn (et Vanhanen) est qu’elles ne sont pas systématiques .

Lynn et Gerhard Meisenberg ont répondu que:

« l’évaluation critique des études présentées par WDM montre que beaucoup d’entre elles sont basées sur des échantillons d’élite non représentatifs »

et qu’une revue de la littérature plus poussée, incluant la prise en compte des résultats en mathématiques, en sciences et en lecture, a donné « une QI de 68 comme la meilleure lecture du QI en Afrique sub-saharienne ». Wicherts et ses collègues dans une autre réponse ont déclaré :

« À la lumière de toutes les données de QI disponibles de plus de 37 000 candidats africains, seule l’utilisation de méthodes non systématiques pour exclure la grande majorité des données pourrait entraîner un QI moyen proche de 70. Sur la base de méthodes solides, le QI moyen reste proche de 80. Bien que ce QI moyen soit nettement inférieur à 100, nous le considérons comme sans surprise au regard du potentiel de l’Effet Flynn en Afrique (Wicherts, Borsboom et Dolan, 2010) et problèmes psychométriques courants associés à l’utilisation des tests de QI occidentaux chez les Africains. »

Certaines critiques se sont concentrées sur le nombre limité d’études sur lesquelles le livre est basé. Les chiffres du QI sont basés sur 3 études différentes pour 17 nations, deux études pour 30 nations et une étude pour 34 nations. Il y avait des tests réels de QI dans le cas de 81 pays sur les 185 pays étudiés. Pour 104 nations, il n’y a eu aucune étude sur le QI et le QI a été estimé sur la base du QI moyen des nations environnantes.  Le nombre limité de participants à certaines études ainsi que des données obsolètes ont également été critiqués. Un test de 108 9-15 ans à la Barbade, de 50 13-16 ans en Colombie, de 104 5-17 ans en Equateur, de 129 6-12 ans- en Égypte et sur 48 enfants de 10 à 14 ans en Guinée équatoriale, tous ont été pris comme mesures du QI national.

Denny Borsboom a fait valoir que l’analyse des tests contemporains traditionnels ne reflète pas les développements récents substantiels dans le domaine et déclare:

« ressemble étrangement à l’état de l’art psychométrique tel qu’il existait dans les années 1950 ».

Par exemple, il a fait valoir que IQ and the Wealth of Nations , afin de montrer que les tests sont impartiaux, utilisent une méthodologie obsolète – le cas échéant, indiquant qu’un biais de test existe. Girma Berhanu, dans un essai critique du livre, s’est concentré sur la discussion des Juifs éthiopiens. L’examen a critiqué la principale affirmation des auteurs selon laquelle les différences d’intelligence, attribuées à la génétique, expliquent l’écart entre les pays riches et les pays pauvres. Berhanu a critiqué le livre comme étant basé sur une tradition de recherche «raciste, sexiste et antihumaine» et a allégué que «les faibles normes d’érudition évidentes dans le livre le rendent largement hors de propos pour la science moderne».

Le 27 juillet 2020, l’Association européenne du comportement et de l’évolution humaine a publié une déclaration officielle s’opposant à l’utilisation de l’ensemble de données national sur le QI de Lynn, ainsi qu’à toutes ses formes mises à jour, citant diverses critiques de sa méthodologie et de sa collecte de données. Ils ont conclu que « toutes les conclusions tirées d’analyses utilisant ces données sont donc erronées et qu’aucun travail évolutif fiable ne devrait utiliser ces données ».

Oups n’en jetez plus…
Alors qui a bien pu encenser le livre de Lynn puisque « Jean Hansen » l’affirme ses thèses ne font pas débat?
Et bien par exemple Edward Miller , un professeur d’économie qui a publié de nombreux articles controversés sur la race et l’intelligence , a donné au livre des critiques positives dans deux publications nationalistes blanches différentes , le Journal of Social, Political, and Economic Studies et The Occidental Quarterly . Ou bienévalué favorablement par les chercheurs J. Philippe Rushton , Donald Templer , et Gerhard Meisenberg . Curieuse coïncidence non? Des « chercheurs » qui sont discutés pour leurs méthodologies bancales, de pratiquer les pseudosciences et tous membres ou proches de groupes politiques d’extrême droite, eux mêmes proches de Lynn, comme le Pioneer Fund dont nous avons parlé plus haut.
L’entresoi, ca rapporte.

Carte du QI selon l’étiquette politique

Le travail de révision de Lynn sur les différences raciales mondiales dans les capacités cognitives a été cité pour avoir déformé les recherches d’autres scientifiques et a été critiqué pour sa méthodologie et sa distorsion non systématiques. Les travaux de Lynn sur les différences nationales de QI ont été rejetés par les principaux médias universitaires. À partir de 2012, les principaux éditeurs n’ont plus publié, ni révisé son travail.

Conclusion provisoire: les travaux de Lynn et la carte mondiale du QI qui en découlent n’ont de valeur qu’en cas de pénurie de papier toilette…

c) Les autres thèses de Lynn

  • « Théorie des hivers froids »

James Flynn a critiqué cette théorie comme étant incompatible avec la distribution mondiale des scores de QI. Si la théorie était correcte, les habitants de Singapour, originaires principalement de la province méridionale du Guangdong en Chine, posséderaient un QI moyen inférieur à celui des habitants de la Chine continentale, alors qu’en fait l’inverse est vrai. Le psychologue Scott A. McGreal, écrivant pour Psychology Today , l’a décrit comme une histoire « juste comme ça » , disant que la théorie ne tient pas compte des défis spécifiques aux environnements plus chauds, et n’explique pas non plus pourquoi les hominidés qui ont évolué pendant des millions d’années dans des environnements plus froids (tels que les Néandertaliens et Homo erectus ) n’a pas également développé une intelligence similaire.

Pesta et Poznanski dans un article de 2014 montrent qu’une corrélation similaire à celle décrite par les partisans de la théorie peut être observée en comparant les États américains : les températures sont corrélées au QI moyen mesuré ainsi qu’à d’autres indicateurs comme le revenu par habitant. Pourtant la population nord-américaine est beaucoup trop récente pour que la pression sélective ait joué un rôle quelconque.
Enfin les principales découvertes se sont développées dans des civilisations installées dans des climats chauds (comme en Mésopotamie).

  • Les différences entre QI des hommes et des femmes

Les recherches de Lynn semblant établir une corrélation entre la taille du cerveau et le temps de réaction avec l’intelligence mesurée l’ont amené au problème selon lequel les hommes et les femmes ont des cerveaux de tailles différentes proportionnellement à leur corps. En 2004, Lynn et Irwing ont mené une méta-analyse et ont rapporté qu’une différence de QI d’environ 5 points apparaît à partir de 15 ans sur les matrices progressives.

Cependant, dans les années suivantes, des chercheurs tels que Timothy Keith, Johannes Rojahn et Alan S. Kaufman ont trouvé des résultats contradictoires dans les différences de QI entre les sexes, Keith trouvant même un avantage latent chez les femmes adultes dans les facteurs généraux et Kaufman ne trouvant aucune différence dans l’intelligence générale. Keith a déclaré que la différence dans les conclusions de Lynn peut être attribuée au fait de ne pas utiliser de facteurs latents pour mesurer leur méta-analyse des différences entre les sexes. L’étude de Rojahn a révélé que les écarts entre le développement du genre étaient plus petits que prévu par Lynn et étaient en fait si petits qu’ils n’ont que peu ou pas d’importance pratique.

3)Les allèles de l’intelligence

Les experts de l’intelligence savent que les est-asiatiques ont en moyenne une intelligence légèrement supérieure aux européens, ils ont un cerveau plus volumineux, une vitesse de conduction nerveuse plus rapide (le transit de l’information sensorielle vers le cortex est plus rapide). Génétiquement, les est-asiatiques ont une plus haute fréquence d’allèles augmentant l’intelligence (Intelligence, Piffer, 2015).

Leur plus courts temps de réaction les rendent plus performants dans des sports comme le tennis de table. Leur pelvis est plus large que celui des européens, car ils donnent naissance à des nouveau-nés avec un cerveau plus volumineux.

Les ashkénazes ont un Q.I moyen encore supérieur à 110. Ils représentent moins de 10 millions de personne à travers le monde (moins que la population belge) mais constituent 50% des champions d’échecs mondiaux, 50% des champions de bridge et au moins 25% des prix Nobel mondiaux.

Mais revenons à la carte du QI et à son origine initiale: une méta-analyse des scores d’intelligence réalisée dans l’ouvrage “IQ and the Wealth of Nations” datant de 2001.

Sauf que nous sommes en 2020. En près de 20 ans, la recherche sur la question s’est considérablement étoffée.

Il ne fait plus l’ombre d’un doute aujourd’hui que les différences raciales d’intelligence sont en partie causées par des différences génétiques.

En 2006 le prix Nobel de médecine James Watson avait déjà défrayé la chronique en expliquant qu’il était “pessimiste pour l’avenir de l’Afrique car nos postulats d’aide au développement se basent sur l’hypothèse selon laquelle les Africains auraient la même intelligence que les Européens, alors que les données scientifiques disent le contraire”

Les gènes impliqués sont même en partie connus et ils diffèrent, en fréquence, d’une race à l’autre.

Les principaux systèmes biologiques impliqués dans les différences génotypiques d’intelligence (Nature, 2019) sont les suivants:

-Neurogenèse : génération de neurones à partir de cellules souches neuronales
-Gènes exprimés dans la synapse (rôle dans la plasticité synaptique)
-Gènes impliqués dans le développement du système nerveux
-Gènes impliqués dans la projection et la différentiation neuronale
-Gènes impliqués dans la différentiation des oligodendrocytes (myélinisation du système nerveux central)

Les études GWAS sur l’intelligence (2015, 2018, 2019) ont été récemment été réalisée par plusieurs chercheurs. Ces études se penchent sur l’ensemble des variations génétiques augmentant l’intelligence découvertes à ce jour, mises en évidence par GWAS (Genome Wide Association Study, permettant la mise en lumière de nombreux variants génétiques différents impliqués dans un même trait phénotypique).

Ces études ont évalué ensuite les différences raciales dans la fréquence de ces allèles, et ont montré qu’elles étaient strictement parallèles aux différences de Q.I entre populations; En d’autres termes, les races à Q.I plus élevé ont effectivement une fréquence supérieure d’allèles augmentant l’intelligence dans leur patrimoine génétique (tableau ci-dessous).

D. Piffer « A review of intelligence GWAS hits: Their relationship to country IQ and the issue of spatial autocorrelation » Intelligence 53 (2015) 43–50.

Piffer D. (2019) « Evidence for recent polygenic selection on educational attainment and intelligence inferred from GWAS hits: a replication of previous findings using recent data »

En 2019, Dunkel et al. montrent que les ashkénazes ont un plus haut score polygénique pour une haute intelligence.

Dunkel, Kirkegaard et al. (2019) « Polygenic scores mediate the jewish phenotypic advantage in educational attainment and cognitive ability compared with Catholics and Lutherans » Evolutionary Behavioral Sciences.

Cette étude vient corroborer les hauts scores polygéniques des ashkénazes obtenus par Piffer D. dans une toute récente étude (2019).

Ci-dessous, tableau des scores génétiques d’éducabilité (educability genetic scores) basés sur plus de 2400 variations alléliques. Ces scores sont hautement corrélés à l’intelligence, ils seraient même actuellement de meilleurs estimateurs de l’intelligence que les scores purement intellectuels, car les études réalisées ont été faites sur de plus larges échantillons (Plomin, 2018).

Comme on peut le voir, ces scores génétiques d’éducabilité sont parallèles au Q.I.
Les est-asiatiques ont les plus hautes fréquences d’allèles favorables, suivis par les européens. Les africains ont les plus basses fréquences de ces allèles.

Pour vous pencher sur l’ensemble des arguments pointant la causalité hautement génétique des variations raciales, voyez [Suit une liste de liens vers le site de l’auteur-que nous avons retiré-pour ne pas favoriser une montée dans les charts google-NDLR]

Pour terminer, Julien Pain donne la parole à Franck Ramus et Angela Saini.

Une réponse complète à Franck Ramus a été réalisée ici. A noter que Franck Ramus affirme que “le haut QI moyen de la Chine vient des grandes villes et ignorerait la Chine rurale“. C’est un mensonge. @FranckRamus connait bien la littérature scientifique sur la question et sait que c’est inexact. C’est là un mensonge délibéré qui lui épargne simplement d’avoir à reconnaître le haut QI est-asiatique (qui se retrouve au Japon, Singapour, Corée, Taïwan ainsi que chez les est-asiatiques d’Europe ou d’Amérique…).

Voici par exemple une étude analysant le QI moyen dans les 31 provinces de Chine (Franck Ramus connait évidemment cette littérature) pointant la haute intelligence des est-asiatique et en aucun cas un “artefact géographique”.

Angela Saïni est une activiste antiraciste, connue comme telle. Elle n’a publié aucune étude sur l’intelligence. Julien Pain lui donne la parole car il sait qu’elle portera un réquisitoire à charge. Comme celle-ci ne développe pas d’argument scientifique, il n’est pas utile d’apporter une réponse.

Parce qu’elles sont en confrontation frontale avec un des pilier du post-modernisme, ces informations sur les différences raciales d’intelligence d’origine génétique déchaînent une bonne part de la gauche qui y voit une menace à ses aspirations d’égalité.

Scientifiquement cependant, les données sont claires et indéniables. L’arbre idéologique égalitaire ne cachera plus très longtemps une forêt scientifique chaque jour plus fournie et univoque.

Après avoir tenté de discuter avec lui du sujet, @JulienPain m’a immédiatement bloqué sur Twitter.

La raison est simple, les données que je lui fournissais invalidaient les hypothèses auxquelles il désirait croire.

Il est assez triste et pour le moins ironique qu’un individu affichant si fièrement “facts matter” (les faits comptent) soit en réalité tout à fait imperméable aux faits quand ceux-ci ne vont pas dans le sens de son idéologie.

Jean HANSEN, biologiste et webmaster de intelligence-humaine.com (fr) et human-intelligence.org (en)

a) Les attaques ad hominem de « Hansen »

Une fois n’est pas coutume et commençons par la fin.
« Jean Hansen »  commet de nombreuses affirmations sur Franck Ramus et une certaine Angela Saïni.
Tout d’abord il écarte d’un revers de main les accusations de Ramus. Sans s’y attarder plus. Il y a une bonne raison à celà. Ramus est un opposant acharné des pseudos sciences et collaborateurs de l’AFIS, un organisme spécialisé dans la question. On comprend l’embarras de « Hansen » et qu’il ne s’y attarde par trop. C’est aussi (et ce n’est pas un détail) un chercheur émérite sur ces sujets.
Quand à Angela Saïni, ils se moque carrément du monde. En effet c’est aussi une scientifique, mais aussi une grande journaliste scientifique. Mais comme Ramus, avant d’être « une activiste de gauche », c’est surtout une journaliste qui s’attaque aux pseudos sciences, aux biais scientifiques et aux escroqueries scientifiques
On comprend que le petit « Hansen » n’avait guère envie de signaler ces « légers » détails…
Son livre publié en 2019 « Superior: The Return of Race Science » (« Supérieur : Le retour de la science raciale ») est un véritable brûlot scientifique sur les biais racistes de certains « chercheurs du QI ».
Bref on a bien affaire à deux spécialistes des problèmes abordés ici en particulier sous l’angle des biais et escroqueries intellectuelles telles que les ouvrages de Lynn…

b) Les sciences raciales 

La relation entre les notions de race et d’intelligence a été l’objet de recherches et de débats dans la recherche scientifique et la vulgarisation depuis le début du XXème siècle et l’invention des tests de quotient intellectuel. Au XIXème siècle, l’idée de différences naturelles d’intelligence entre les groupes humains était répandue.

Le problème c’est que, de nos jours, l’interprétation de ce que mesure le QI est controversé, et il n’y a pas de définition acceptée de ce que serait une race ; le sujet du lien entre les deux est idéologique : il ne s’appuie sur aucune base scientifique, et est donc extrêmement polémique.

Dans les faits, il n’existe pas de rupture génétique complète entre les groupes biologiques humains actuellement présents sur Terre. La génétique permet de distinguer des groupes biologiques, cependant, la notion de « races humaines » est rejetée par la communauté scientifique, le problème taxinomique de l’existence ou de la non-existence de races au sein de l’humanité est un sujet de polémique scientifique. Les travaux de l’ethnologue Claude Lévi-Strauss, par exemple, insistaient beaucoup sur l’idée que les ethnies humaines se distinguaient par la culture et non par la biologie. Le biologiste moléculaire et généticien Bertrand Jordan, considère que la notion de race est une construction sociale, et non un état de fait biologique.

LE POUR

En juin 2009, une analyse des données issues des génomes SNP de l’International HapMap Project a été publiée qui porte sur l’étude de 53 populations. Selon cette étude, les populations comprenaient trois groupes génétiques fortement distincts : les Africains, les Eurasiens, et les Asiatiques de l’est.

Depuis les années 2000 et 2010, tout en prévenant qu’elles ne rendent pas compte de manière convenable de la diversité de l’espèce humaine, des études sur la génétique humaine affirment qu’il est possible de distinguer des groupes biologiques au sein de l’humanité. L’introduction d’un article du magazine La Recherche, de 2004 résume ainsi la situation dans l’introduction d’un article traduit de « Race: a genetic melting-pot », paru originellement en 2003 dans Nature :

Contrairement à l’idée défendue depuis le milieu du XXème siècle, on peut définir scientifiquement des races dans l’espèce humaine. La connaissance du génome humain permet en effet de regrouper les personnes selon les zones géographiques d’où elles sont issues. En revanche, les usages que l’on prétend faire en médecine d’une classification raciale sont sujets à caution.

Il faut toutefois souligner que ces distinctions génétiques n’ont qu’une valeur statistique: ainsi, par exemple, il se peut que le génotype d’un individu « afro-américain » ne possède pas plus de 20% de gènes provenant d’Afrique: cela veut dire que les classifications « raciales », bien qu’elles reflètent une certaine réalité biologique, ne rendent pas convenablement compte de toute la diversité génétique de l’espèce humaine (Bamshad & Olson, 2003).

LE CONTRE

Cependant, la pertinence du concept est remise en cause en biologie, au profit d’autres outils comme la variabilité génétique ou l’analyse génomique individuelle.

Également, la notion de « race » définie comme « population génétiquement distincte » de par la présence de « barrières nettes » entre ces populations, une des définitions du concept usée par Templeton, ne semble pas correctement représenter la diversité génétique humaine. En effet, il est, selon lui :

essentiel de noter que la différenciation génétique seule est insuffisante pour définir une sous-espèce ou une race sous l’une ou l’autre de ces définitions de la race. Les deux définitions exigent que la différenciation génétique existe à travers des limites précises et non pas comme des changements progressifs, avec des frontières reflétant les divisions historiques. […] Par conséquent, la différenciation génétique est nécessaire mais pas suffisante pour déduire une race. Les populations humaines montrent certainement des différences génétiques à travers l’espace géographique, mais cela ne signifie pas nécessairement que les races existent chez les humains.

Or, même en usant de plus de 10 000 locus, la classification des populations humaines (Africains sub-saharien, Européens, et Asiatiques d’Extrême-Orient) qui atteint une précision proche de 100 %, devient après l’ajout de populations intermédiaires alors plus arbitraire, la diversité génétique humaine décrivant plus un continuum que des groupes séparés clairement identifiables. Selon Rosenberg et son équipe de chercheurs, ce continuum n’est cependant pas ininterrompu et présente des brisures de la distance génétique en corrélation avec les frontières géographiques comme les océans, l’Himalaya et le Sahara, qui peuvent servir de base pour identifier des « noyaux » correspondant aux régions géographiques. La notion, lorsqu’elle se base sur l’identification de « populations génétiquement distinctes » de par la présences de « barrières nettes » entre ces mêmes populations, rend alors peu compte d’une réelle représentation de la diversité génétique humaine:

Les études d’ADN n’indiquent pas qu’il existe des sous-espèces classifiables distinctes (races) chez les humains modernes. Alors que différents gènes pour les traits physiques tels que la couleur de la peau et des cheveux peuvent être identifiés entre les individus, aucun modèle cohérent de gènes à travers le génome humain n’existe pour distinguer une race d’une autre. Il n’y a pas non plus de base génétique pour les divisions de l’ethnicité humaine. » – Human Genome Project, affirmation possiblement véritable pour la notion de « race » lorsqu’elle correspond à des « populations génétiquement distinctes, séparées par des barrières nettes.

Un article de la revue American Psychologist de 2005 sur les liens entre la race et l’intelligence a déclaré qu’aucun gène n’a été démontré comme étant lié à l’intelligence, « donc les tentatives de fournir un lien génétique convaincant de la race à l’intelligence ne sont pas réalisables pour le moment ».  Plusieurs gènes candidats ont été proposés pour avoir une relation avec l’intelligence. Cependant, une revue des gènes candidats pour l’intelligence publiée dans Deary, Johnson & Houlihan (2009) n’a pas réussi à trouver la preuve d’une association entre ces gènes et l’intelligence générale, déclarant:

qu’il n’y a toujours presque aucune preuve répliquée concernant le gènes individuels, qui ont des variantes qui contribuent aux différences d’intelligence.

Un débat de 2009 dans la revue Nature sur la question « Les scientifiques devraient-ils étudier la race et le QI ? impliquaient des exposés de position de Stephen Ceci et Wendy M. Williams affirmant « oui » et Steven Rose affirmant « non ». Il est à noter que les deux parties ont convenu que, comme l’ont dit Ceci et Williams:

« il existe un consensus émergent sur l’égalité raciale et de genre dans les déterminants génétiques de l’intelligence ; la plupart des chercheurs, y compris nous-mêmes, conviennent que les gènes n’expliquent pas les différences entre les groupes. »

Des éditoriaux ultérieurs dans « Nature » ont réaffirmé ce point de vue, par exemple la déclaration de 2017 du comité de rédaction selon laquelle:

« l’écart (réel mais se rétrécissant) entre les scores moyens de QI de groupes de Noirs et de Blancs aux États-Unis a été faussement attribué à des différences génétiques entre les races. « 

En 2018, en réponse à une résurgence de la controverse publique sur la race et l’intelligence, le généticien et neuroscientifique Kevin Mitchell a fait une déclaration dans The Guardian qui décrivait l’idée des différences génétiques de QI entre les races comme « intrinsèquement et profondément invraisemblable » car elle va à l’encontre de la base. principes de la génétique des populations. Il a soutenu:

« Pour se retrouver avec des différences génétiques systématiques d’intelligence entre de grandes populations anciennes, les forces sélectives à l’origine de ces différences auraient dû être énormes. De plus, ces forces auraient dû agir sur des continents entiers, avec des différences extrêmement différentes. environnements, et ont persisté pendant des dizaines de milliers d’années d’énormes changements culturels. »

Mitchell a conclu que:

« Bien que la variation génétique puisse aider à expliquer pourquoi une personne est plus intelligente qu’une autre, il est peu probable qu’il y ait des différences génétiques stables et systématiques qui rendent une population plus intelligente que la suivante. »

Même si une conclusion définitive sur ce sujet est loin d’être acquise, on peut toutefois affirmer que contrairement aux assertions de « Hansen », le monde scientifique n’est pas unanimement favorable aux thèses génétiques de l’intelligence. C’est même exactement le contraire. Le « camps » des « pro génétiques » est bien divisé également. Une minorité (les « pros Lynn ») soutiennent que la génétique est la composante essentielle. Mais on s’aperçoit vite que leurs arguments sont idéologiques et leurs travaux largement bidonnés ou rapidement contredit. Quand au reste des pro génétiques, ils affirment que la génétique reste selon eux un phénomène mineur; qu’il n’est pas question de « génétique des populations » selon les ethnies:

Il y a un consensus émergent sur l’égalité raciale et de genre dans les déterminants génétiques de l’intelligence ; la plupart des chercheurs, y compris nous-mêmes, conviennent que les gènes n’expliquent pas les différences entre les groupes.

Enfin, certains experts ont souligné un biais majeur des études des « pro gènes » sur la confusion manifeste de ceux ci entre hérédité et héritabilité qui invalide la totalité de leurs travaux.

c)Les allèles

Fin mai 2017, des chercheurs de l’Université libre d’Amsterdam (Pays-Bas) ont rapporté dans la revue Nature Genetics avoir identifié 40 nouveaux gènes associés à l’intelligence. Ce qui porterait le nombre de variations génétiques associées à l’intellect à 52. Pour aboutir à ce résultat, les chercheurs néerlandais n’ont pas lésiné sur les moyens : ils ont étudié le lien entre le génome de plus de 78.000 individus européens (adultes et enfants) et leurs résultats à des tests d’intelligence (dont les fameux tests QI). Ce qui fait de cette étude la plus vaste jamais conduite sur le sujet.

Sauf que comme l’explique Hervé Chneiweiss, directeur du laboratoire Neuroscience Paris Seine et président du comité d’éthique de l’Inserm:

« Les 40 gènes identifiés rendent compte de moins de 5% de la variance observée lors des tests d’intelligence (ndlr : la variance permet de caractériser la dispersion des valeurs par rapport à la moyenne), laissant donc 95% aux facteurs épigénétiques, c’est-à-dire les modifications d’expression des gènes liées à des facteurs environnementaux, éducationnels, culturels, socio-économiques… »

(…) »il est donc scientifiquement faux d’affirmer qu’il n’y a aucune influence de la génétique sur nos capacités cognitives, mais tout aussi erroné de prétendre que celle-ci joue un rôle prépondérant ».

A priori, les allèles sont donc non significatifs pour expliquer des variations de QI par ethnie. Cependant « Hansen » insiste abondamment sur les études de Piffer et Dunkel, et dans une moindre mesure un certain Kirkegaard, pour prouver le contraire.
Voyons voir sur ce qu’il en est. Commençons par le plus simple

Davide Piffer

Pourquoi le plus simple?
Parce que Piffer est une source à écarter d’office et ce pour trois raisons:

-Son biais raciste

Piffer a également des opinions « controversées » sur la race et l’intelligence , est associé à la blogosphère de droite alternative HBD et est le cofondateur des pseudojournaux OpenPsych avec Emil Kirkegaard . Mais aussi -oh surprise- Richard Lynn

-Ce n’est pas un expert de la matière et pas non plus un chercheur « émérite ».

Piffer est titulaire d’un baccalauréat en anthropologie et d’une maîtrise en anthropologie évolutive. Il est actuellement doctorant en psychologie à l’Université Ben Gourion du Néguev.

-C’est un promoteur de pseudos sciences complètement loufoques

Piffer a défendu à la fois l’ ESP et la psychokinésie , écrivant sur OpenPsych « Je pense que je possède à la fois la PK et l’ESP » et dit avoir créé des  » expériences de clarvoyance  » pour les tester.

Sur Facebook , Piffer fait la promotion de l’escroquerie psychique Uri Geller .

Pour résumer comme l’explique le site « Rational Wiki« , Piffer est un escroc doublé d’un idéologue raciste notoire:

Piffer a publié dans plusieurs revues universitaires légitimes à comité de lecture, notamment Thinking Skills and Creativity , Creativity Research Journal et Personality and Individual Differences . Wikipédia[7] Cependant, sa crédibilité est sapée par le fait qu’il a publié dans le pseudo -universitaire d’extrême droite Mankind Quarterly , que les critiques (comme le SPLC ) qualifient de suprématiste blanc , le journal controversé Intelligence , (qui a l’habitude d’autoriser les publications racistes publier) ainsi que créer ses propres pseudojournaux (faux peer-review), c’est-à-direOpenPsych . La principale raison pour laquelle Piffer a fondé OpenPsych avec Emil Kirkegaard était que les revues à comité de lecture rejetaient ses contributions sur la race et l’intelligence . En 2015, un critique a rejeté le manuscrit de Piffer sans possibilité de révision, tandis qu’un autre a noté que « l’article regorge de conclusions mal justifiées ». [8] En réponse, Piffer soutient que sa soumission n’a pas été publiée en raison soit d’un « agenda caché » soit d’une « attitude d’étroitesse d’esprit ». Le blogueur HBD RaceRealist88 continuerait à alléguer un parti pris de gauche dans le milieu universitaire qui minimise ou nie « les différences raciales dans l’intelligence [existent] » parce que le manuscrit de Piffer a été rejeté. [9]

Piffer est chercheur à l’ Ulster Institute for Social Research , un institut raciste fondé par Richard Lynn qui publie des pseudosciences racistes ; il s’identifie comme un partisan de l’héréditarisme , par exemple en écrivant dans un article du Mankind Quarterly : « Enfin, il s’agit de la première étude à fournir des preuves systématiques (bien que préliminaires) que les différences entre les pays et les races en matière de QI et de niveau d’instruction sont liées à des facteurs génétiques . » [dix]

Et pendant que nous y sommes notons que le fameux Emil Kirkegaard ne vaut pas mieux. C’est même pire!

Emil Ole William Kirkegaard (alias en ligne : Deleet , [1] Deleetdk , [2] EmilOWK ) est un eugéniste d’extrême droite danois , un parjure [3] et un militant pour la légalisation de la pédopornographie [et aussi l’inceste-excusez du peu-NDLR]. Il a un large éventail de points de vue excentriques et est un négationniste du réchauffement climatique , anti-féministe , capacitiste , anti-végétalien , homophobe , islamophobe , transphobe et a promu la suprématie blanche . [4] [5] [6] [7][8] [9] Il est le plus notoire et odieux en ligne pour son capacitisme et pour appeler les personnes transgenres , les libéraux , les féministes et à peu près tous ceux qui ont des opinions politiques de gauche qui ne sont simplement pas d’accord avec lui comme « malades mentaux ».

Outre ses écrits controversés sur l’eugénisme et la race, Kirkegaard a été impliqué dans d’autres activités telles que la publication de données personnelles de 70 000 utilisateurs d’OKCupid sans autorisation, y compris leurs préférences sexuelles, [10] considéré par Vox comme « sans aucun doute l’un des plus des publications de données manifestement non professionnelles, contraires à l’éthique et répréhensibles ». [11] Ses écrits sur la race et l’intelligence [12] ont suscité la controverse et parce que les revues à comité de lecture refusent de publier son travail, il a créé les pseudojournaux OpenPsych . [13] Cependant, après que ce journal ait été discrédité, il publie maintenant des articles pseudo-scientifiques sur la race dans le Psych en libre accès. journal.[14][15]

Bravo pour les sources Breizh-Info et « Jean Hansen »!!! Un militant de la légalisation de la pédopornographie!

 

Curtis S. Dunkel

Un article de 2017 de Dimitri van der Linden , Curtis S. Dunkel et Guy Madison affirme qu’une plus grande taille moyenne du cerveau chez les hommes rend les hommes naturellement plus intelligents que les femmes. Ces trois auteurs sont des hommes. (Vous ne verriez jamais une femme défendre une telle idée, n’est-ce pas ?) Comme les affirmations raciales sur le volume cérébral et le QI, toute tentative de lier la taille du cerveau aux différences d’intelligence entre les sexes est intrinsèquement ridicule, car elle repose sur l’hypothèse discréditée selon laquelle la taille du cerveau prédit l’intelligence.

Bien entendu la stupidité de cette publication n’augure pas de celle sur le QI, les allèles et les ashkénazes abondement citées par « Hansen ». Non. Mais cela augure. Et l’augure s’avère bon. Nous avons trouvé (et traduite-même si la traduction est loin d’être parfaite) une étude qui démolit complètement celle de Dunkel en particules subatomiques.

 

La conclusion est sans appel:

La critique de Dunkel

Allez hop poubelle aussi.
Comme le reste….

CONCLUSION

Nous l’avons vu tout au long de l’article, non seulement il existe un consensus quasi absolu sur l’inanité de prendre comme référence la génétique pour expliquer les différences de QI, mais encore plus pour définir de soit disant différence de QI moyens entre ethnie (ou races dans le sociolecte des fachos). De telles études sont entachées d’erreur méthodologiques majeures qui les invalident entièrement sans appel. Pire, plus on fait appel à des « études » connues sur le sujet plus on s’aperçoit qu’elles sont complètement grotesques.
Alors comment se fait il que ces études continuent à être produites?
La réponse est évidente: une augmentation des thèses racistes dans la population conduit à faire resurgir des biais racistes.
Mais disons le à des niveaux que nous ne soupçonnions pas. Nous ne savions pas au moment de débuter cet article que ces biais seraient si absurdement évident et méthodologiquement si « lourds ».
Les erreurs monstrueuses de Lynn sont particulièrement stupéfiantes. Non moins stupéfiantes les monceaux de mensonges, d’absurdités, de biais idéologiques racistes de l’article de « Hansen » dans Breizh-Info. Les attaques ad hominem contre le journaliste Julien Pain, le scientifique Franck Ramus, et la journaliste scientifique Angela Saini en paraissent presque mineures. Même si elles servent évidemment le biais idéologique de l’auteur, lui permettant de cacher certaines vérités dérangeantes.
On n’est guère surpris au final de la conclusion de « Jean Hansen »:

La raison est simple, les données que je lui fournissais invalidaient les hypothèses auxquelles il désirait croire.

Il est assez triste et pour le moins ironique qu’un individu affichant si fièrement “facts matter” (les faits comptent) soit en réalité tout à fait imperméable aux faits quand ceux-ci ne vont pas dans le sens de son idéologie.

A l’évidence une projection  ou une inversion accusation de premier choix. Les deux relevant d’un procédé particulièrement détestable et à type de fonctionnement paranoïaque.

En clair : Le QI et la race (origine ethnique) n’ont aucun lien, n’en déplaise à Richard Lynn.

Pour en savoir plus

 

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