Environ 70 % à 80 % des personnes sexuellement actives (sans distinction de genre ou d’orientation sexuelle) ont ou vont contracter un papillomavirus. Moins de 20% à 40% est activement porteuse du virus. La guérison se fait de façon spontanée : 70% des personnes infectées guérissent en 12 mois et 90% en 24 mois. Sida-info serviceLes HPV sont également transmissibles par des rapports bucco-génitaux, et le préservatif ne suffit pas à se protéger complètement, à la différence d’autres IST/MST. La vaccination est largement recommandée depuis quelques années par les différentes autorités et spécialistes :
- La haute autorité de santé, ainsi que sa présidente, l’infectiologue Elisabeth Bouvet
- Vaccination info service
- Sida-info service
- Et enfin le vaccin contre le hpv fait parti de la liste des vaccins recommandés par Ameli (la sécu)

Les réactions
On vous propose de faire un bref passage en revue des positions sur le Gardasil, le vaccin contre les HPV. Nous commencerons par les soignants (ou ex-soignants), puis un aperçu des figures de la sphère antivax complotiste.Les soignants
Un certain nombre de soignants se sont distingués pour leurs positions antimasques et/ou antivax durant la pandémie. Voyons ceux qui ont parlé du Gardasil.Louis Fouché
On commence notre tour avec une des personnalités essentielles de cette sphère, Louis Fouché. Pas de traces de message sur ces infections avant le 28 février, date de l’annonce d’Emmanuel Macron, mais quelques jours plus tard il partage le site de l’AIMSIB. Proche de ReinfoCovid, cette association regroupe des médecins et des intellectuels et s’est illustrée durant la pandémie.
Nicole et Gérard Delépine
Si nous ne devions retenir qu’un nom dans cette sphère, c’est celui du couple Delépine. Les médecins retraités se sont illustrés très trop dans le milieu antimasque.
Alexandra Henrion-Caude
La généticienne est une fervente militante antivax. Et elle relaie régulièrement les positions qui vont dans son sens, comme en décembre dernier où elle se fait porte voix du couple Delépine.
Erik Loridan
Le « Chirurgien empêché d’opérer par Macron » suspendu en janvier embraie le 2 mars avec quelques tweets et retweets, notamment l’article de l’AIMSIB.
Denis Agret
Pour le médecin suspendu reconverti comme yogi, la passion fut éphémère, tout juste un retweet le 28 février, puis plus rien.
Le cas Didier Raoult
Didier Raoult a été l’autorité médicale la plus écoutée par les antivax et antimasques pendant la pandémie. Alors forcément, sa parole post-pandémie était scrutée. Justement, c’est le drame parce que el famoso doctor Raoult défend depuis longtemps la vaccination contre les HPV, et il adoube la campagne annoncée. Reconnaissons lui au moins ça, il ne change pas son fusil d’épaule.Le milieu antivax prend quelques distances avec lui.La complosphère en guerre avec les vaccins, HPV ou non
Silvano Trotta
L’hyper complotiste Silvano Trotta a évidemment un avis sur la question. Dès le 23 janvier, il relaie une information venant d’un site antivax américain. La source originale de l’article sur une étude à charge contre le Gardasil vient de The Epoch Times, organe de communication de la secte d’extrême droite Falun Gong.

Chloé Framery
La prof de maths genevoise a été suspendu pour ses positions sur le Covid. Le 4 mars elle embraie sur telegram en relayant Henriot-Caude puis un post à charge trois jours plus tard contre le Gardasil.Fabrice Di Vizio
L’hyper médiatique avocat des antivax n’est pas en reste. À la différence des autres, il est le premier à aborder le sujet du vaccin HPV, mais dans un contexte où il remet en question tous les vaccins avec cette approche subtile : « c’est pas moi, c’est mon médecin ».
Myriam Palomba
Désormais icône médiatique du complotisme avec l’adrénochrome, Myriam Polomba était déjà une militante antivax très active sur Twitter. Le 28 février, elle est sur le coup, prête à dégainer !Xavier Bazin
Xavier Bazin est un journaliste, auteur du livre Big Pharma démasqué ! à propos de la chloroquine et des vaccins durant la pandémie. Le 28 février, il publie une tribune sur son propre site : « Monsieur Macron, votre décision est honteuse ».
Valérie Bugault
Juriste de formation, Bugault a navigué entre différentes chapelles de la dissidence ces dernières années. À l’UPR hier, elle a participé à fonder BonSens aujourd’hui avec Azalbert, Wonner ou Perronne.
Verity France
Ce collectif de parents antivax sort de son domaine : les effets secondaires du Pfizer, pour s’occuper du Gardasil. Niveau timing, ils suivent le mouvement.Gardasil: l’étonnante précipitation d’Emmanuel Macron pour vacciner les enfants https://t.co/efoISyeH7w
— VERITY France (@verity_france) March 2, 2023
Le libre penseur
Salim Laïbi diffuse le 2 mars un témoignage sur des effets secondaires du Gardasil. Tout ce qui est contre le pouvoir est bon pour lui. Nous avons hésité à l’ajouter aux soignants. En effet, le libre penseur est dentiste. Cependant, nous sommes si loin de son domaine d’expertise que cet ancien compère de Dieudonné et Soral est bien mieux ici.
En vrac
Voilà pour les principales têtes du mouvement antivax. C’est également l’effervescence dans les premiers jours de mars sur plusieurs canaux telegram
- la tribune de Gérard Delépine(fact-checké ici)
- les effets secondaires du Gardasil
- la campagne australienne
Le sujet s’impose de lui même
Nous avons vu ici que les réactions suivent l’annonce d’Emmanuel Macron. Nous allons voir maintenant si le vaccin HPV et les cancers liés étaient un sujet avant.Analyse des tendances
Pour cela, nous allons utiliser l’outil Google trends. Vous pouvez d’ailleurs utiliser cet outil vous-même. Qu’est ce qu’on y apprend ? Et bien, sans surprise, les recherches sur le vaccin contre les infections à papillomavirus humain et Gardasil sont relativement stables ces dernières années. Puis dès la fin février, c’est le pic, les recherches explosent.Comment interpréter ces résultats ? Ces recherches n’étaient pas au centre des préoccupations des français avant l’annonce du président. Ce qui va d’ailleurs dans le sens de la campagne, quand l’HAS regrette un manque d’information.Pourtant, il y a urgence. Selon l’Organisation mondiale de la santé, le cancer du col de l’utérus se situe au quatrième rang des cancers les plus fréquents chez la femme et il est causé dans plus de 95 % des cas par le papillomavirus RadioFranceEffectivement, ce que nous montre Google Trends, c’est que le cancer lié aux HPV est le moins sujet à des recherches, malgré le fait que la maladie soit finalement assez courante. Ce qui nous laisse définitivement supposer que nombre d’entre nous méconnaissent le sujet.
