12 avril 2014 | Temps de lecture : 3 minutes

Les identitaires crachent sur les morts de la première guerre mondiale

Un des Debunkers vient de dénicher cette affiche des identitaires:

 

 

« La prochaine fois que nous nous battons, ce sera côte à côte » dit elle. Un soldat allemand et un soldat de l’Empire Britannique. Et l’on s’en rend vite compte, c’est une scène de la première guerre mondiale apparemment prise lors de la trêve de noël 1914:
https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/somme/l-histoire-du-dimanche-en-1914-la-treve-de-noel-dans-les-tranchees-de-la-somme-ou-les-soldats-francais-fraternisaient-avec-les-allemands-2381440.html

C’est une illustration de la théorie des « Cercles concentriques » chère au bloc identitaire, issue du très contreversé « Choc des Civilisations » de Huntington. Un ouvrage qui est une théorie fondatrice des extrêmes droite.

Mais c’est aussi une illustration de la nullité crasse des identitaires en matière d’histoire. Ou plus probablement de leur manière très particulière de réécrire l’histoire.

  • C’est tout d’abord « oublier » que la première guerre mondiale est une conséquence des nationalismes exacerbés. Bref de gens qui avaient des vues sur les nations finalement assez proches de nos identitaires…
  • C’est oublier que la guerre « suivante » (« Next time » dit le slogan sur l’affiche), les Britanniques et les Allemands ne se battirent pas côte à côte, mais les uns contre les autres. Par la grâce de gouvernement fasciste et nazis, expression du stade ultime du nationalisme….
  • Si nos identitaires en goguette avaient voulus  réellement évoquer la « prochaine » guerre de fraternisation entre les armées, ils auraient du prendre des soldats de cette seconde guerre. Mais alors prendre des nazis sur une affiche l’aurait foutu mal.
  • C’est oublier les soldats « indigènes (275000 rien qu’en France) qui servirent de chair à canons. C’est aussi oublier la sanglante répression dans ces mêmes colonies pour obtenir leur collaboration de force: http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/enseigner/soldats_indigenes/02armee.htm
  • C’est enfin oublier les réactions des gouvernements contre ces fraternisations et enfin comment ces hommes se sont vus avant tous DES HOMMES et non des gens issus de nations: http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/11/09/ces-tranchees-de-la-fraternite_3510940_3232.html

 

« La même communauté de souffrance rapproche les coeurs, fait fondre les haines, naître la sympathie entre gens indifférents et même adversaires. Ceux qui nient cela n’entendent rien à la psychologie humaine. Français et Allemands se regardèrent, virent qu’ils étaient des hommes tous pareils. »Et puis il adressait, du fond de sa tranchée près d’Arras, une demande. « Peut-être un jour sur ce coin de l’Artois on élèvera un monument pour commémorer cet élan de fraternité entre des hommes qui avaient l’horreur de la guerre et qu’on obligeait à s’entre-tuer malgré leur volonté. »

[Louis Barthas, tonnelier dans l’Aude avant la guerre, caporal pendant les quatre années du conflit dont il est sorti vivant.]

 

%ais en fait ils n’oublient pas tout cela ces identitaires. Ils n’oublient pas les 9 millions de morts de cette guerre dus au nationalisme le plus crasse. Les gueules cassées. Les morts de la « grippe espagnole » conséquence directe du conflit (entre 20 et 50 millions de morts). Le désastre dans les esprits, les cœurs et les corps.
Non ils n’oublient pas.
Ils ont juste choisis de faire en sorte que cela serve leur infâme propagande.

Et plus infâme que la page sur laquelle notre ami a trouvé cette propagande ca parait difficile:

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