11 octobre 2016 | Temps de lecture : 13 minutes

Les fantasmes sur la misère et les bidonvilles de « la gauche m’a tuer »

Les bidonvilles de Paris inspirent Mike Borowski.

Nos habitués reconnaitrons cette phrase que nous réécrivons souvent:

« Être un utopiste c’est vouloir que son imaginaire devienne une réalité ; être d’extrême droite c’est croire que son imaginaire est une réalité. »

Nous la réécrivons sans cesse car pour nous elle marque le soubassement de la « réalité » complotiste inhérente à l’extrême droite: peu importe les faits, peu importe la méthodologie, peu importe les règles statistiques, peu importe les preuves historiques, économiques, sociologiques et scientifiques, les enchainements de causalité; rien n’y fait; tout raisonnement, tout développement de la pensée sous fasciste doit correspondre à l’imaginaire fasciste.
Un monde qui correspond à la Théogonie d’Hésiode. Le monde a été crée parfait, et il ne va qu’en se dégradant au cours des ages des races des « hommes métalliques ». Platon justifie même les inégalités sociales par une « loi naturelle » fondamentale, référence de l’extrême droite.  D’où les références continuelles de la fachosphère à un passé fantasmé où tout fonctionnait mieux.
C’est le schéma mot pour mot de la pensée réactionnaire. Tout ce qui vient en épisodes historiques n’est là que pour pervertir l’œuvre initiale censément parfaite.
Au paroxysme ce cette pensée, on trouve les religieux intégristes ou les mouvements politiques désirant recréer un « nouvel age d’or », style régime nazi ou daesh.
Toute cette réflexion pour en venir à ce simple fait: l’extrême droite refait l’histoire selon ses propres désirs et non selon les faits. Quitte à mentir, à raconter n’importe quoi. Et ce nouvel article va en apporter une nouvelle preuve.

« Paris sera toujours Paris »

Et c’est encore une fois inénarrable « mike borowski » du site « la gauche m’a tuer » qui s’y colle. Surnommé sur ce site « frère boro de la très sainte propagande » en raison de sa tendance naturelle à raconter… et bien n’importe quoi du moment que cela conforte son idéologie. Nous nommons son oeuvre « LGMT » pour des raisons de praticité.

Et voici sa nouvelle lubie:

Paris la plus belle capitale du monde est devenue le dépotoir de tous les marginaux venus d’ailleurs

Elle était belle notre France, notre capitale forgée par des siècles et des siècles d’histoire jalousée par tous ces autres nous entourant. Paris, dont la protectrice Sainte-Geneviève repoussa les huns à ses portes, en avait vu des choses, des événements, des batailles, des guerres, des épidémies, pourtant elle a toujours su rester unique, gracieuse et mirifique.

Sa magnificence la rendait unique, procurant la fierté de tout un chacun ayant la chance inestimable d’être Français. Que l’on soit de Marseille, de Lille, de Brest, ou de Pau, notre rêve était de l’atteindre telle la femme rêvée, celle dont on sait qu’on n’a aucune chance ne serait-ce que de la toucher ou de lui parler juste quelques mots comme ça, histoire de rentrer chez soi et de dire à sa femme la chance d’avoir eu à lui glisser ses quelques mots même banals. Inatteignable et éloignée elle signifiait le prestige Français, la grandeur nationale, qui fait qu’être Français est plus important que tout autre, qu’ils soient américains, allemands, anglais ou russes.

Les civilisés de l’étranger n’avaient de leurs bourgades d’yeux que pour elles, ils se couperaient un bras pour la rejoindre. Elle était unique, chez eux qu’ils viennent de New-York, de Londres, ou de Berlin rien de ce qui faisait notre force ne transparaissait. Elles sont assemblées de bric et de broc à la va-vite, et ils le savent, ils enragent de ne pouvoir rivaliser, ils en sont de toute façon incapables, n’ayant pas notre génie du fabuleux et de l’éternel. Par conséquent ils arrivent les yeux grands ouverts captant chaque instant et voulant reproduire ce qu’ils ne peuvent.

Seulement, cette avance tend à disparaître, nos élites cosmopolites laissant le champ à l’immigration la plus sauvage. Pour cette dernière les pierres sur lesquelles elle marche n’a pas plus d’importance que le matelas sur lequel elle s’assied. Elle ne comprend ni le temps, ni l’histoire, ni le passé, ni les morts ayant érigé nos bâtiments. Pour elle, circulé sur les pavés des rues de Bucarest, sur le sable des déserts de l’Orient, ou sur l’ile Saint-Louis, c’est pareil, il n’y a pas de différence tant que l’on pose sa tante permettant de toucher les revenus de l’assistanat. Par conséquent, ces intrus salissent notre patrimoine, notre chair, ce qui dans le fond nous appartient à nous tous puisqu’étant une partie de nous-même. Les bidonvilles se créent un peu partout, les cartons s’amassent autours de nous, les déchets jonchent chaque sol, les bouteilles d’alcools se jettent. Les rats pullulent, ils n’ont jamais connu tant d’allégresse depuis Clovis, ils se nourrissent comme jamais devenant aussi imposant que des lapins d’élevage.

Je n’ai pas de sentiment de culpabilité, ni de désolation ce serait mettre de la faiblesse dans une France qui n’en manque pas, non j’ai plus l’envie d’en découdre, de permettre la révolte, d’être en première ligne non pas d’une fausse résistance n’amenant dans le fond pas grand-chose mais d’un renversement de régime vouant nos existences à l’échec. Nous sommes à la veille de l’effondrement inéluctable, tel un empire romain décadent. Mais la question est qui gagnera ? Ceux qui viennent jusque dans nos bras, ou nous dont le combat est de revenir à l’idéal Français ? Là est toute la question. Ou nous mourons ou nous vivrons. Que voulons-nous ? Aujourd’hui les doutes m’assaillent, ne sentant pas une volonté nationale de faire déguerpir l’inopportun.

Un article séparé en deux parties.

  1. L’une brodant sur l’histoire de Paris, laissant transparaitre l’immondice nationaliste, et mettant en valeur les « qualités de poète » de borowski…
  2. L’autre sur ses fantasmes de la pauvreté, de la misère.

1) Borowski le pouetpouet des faubourgs

Nous devons dire que notre réaction fût hilare en lisant cet extrait de la prose de boro:

Que l’on soit de Marseille, de Lille, de Brest, ou de Pau, notre rêve était de l’atteindre telle la femme rêvée, celle dont on sait qu’on n’a aucune chance ne serait-ce que de la toucher ou de lui parler juste quelques mots comme ça, histoire de rentrer chez soi et de dire à sa femme la chance d’avoir eu à lui glisser ses quelques mots même banals. Inatteignable et éloignée elle signifiait le prestige Français, la grandeur nationale, qui fait qu’être Français est plus important que tout autre, qu’ils soient américains, allemands, anglais ou russes.

Navrant. Pas d’autre mot. C’est un jugement de valeur non lié à une critique esthétique à laquelle nous ne nous essaierons même pas, n’étant pas qualifiés pour cela. Mais c’est navrant. Risible, pathétique, enfantin, mièvre et navrant.

Mais c’est aussi du pur nationalisme. Pur et dur. Pas de celui qui aime son pays, sa capitale et son pays. Non de celui qui le lève au dessus de tous les autres parce que les autres sont détestables.

« La haine, celle de l’impuissance, est en eux [les critiques d’extrême-droite], ce qui est naturel dans le nationalisme : le patriotisme, c’est d’abord l’amour, le nationalisme, c’est d’abord la haine, le patriotisme, c’est d’abord l’amour des siens, le nationalisme, c’est d’abord la haine des autres. » Romain Gary- p. 371, « Pour Sganarelle » (Gallimard, 476 pages), publié en 1965.

Et d’ailleurs le cuistre en rajoute:

Les civilisés de l’étranger n’avaient de leurs bourgades d’yeux que pour elles, ils se couperaient un bras pour la rejoindre. Elle était unique, chez eux qu’ils viennent de New-York, de Londres, ou de Berlin rien de ce qui faisait notre force ne transparaissait. Elles sont assemblées de bric et de broc à la va-vite, et ils le savent, ils enragent de ne pouvoir rivaliser, ils en sont de toute façon incapables, n’ayant pas notre génie du fabuleux et de l’éternel. Par conséquent ils arrivent les yeux grands ouverts captant chaque instant et voulant reproduire ce qu’ils ne peuvent.

Minable.

On y voit transparaitre ce qui fonde le nationalisme, l’essence de l’extrême droite « eux » et « nous ». Il n’y a pas d’altérité reconnue à l’extrême droite selon le sens de Lévinas. Il n’y a pas de rencontre. Ni dans la connaissance, ni dans la sociabilité. Le fasciste ne connait pas la complexité « deux ». Il ne veut connaitre et confirmer ce qui confirme son a priori. Et en raison de cet a priori, il ne veut pas rencontrer cet autre.
Le « eux et « nous » n’est pas compris dans le sens d’altérité mais comme ennemi qui vient troubler la loi naturelle et l’ordre parfait que « nous » connaissions jusque là. Dans certains versions de la pensée d’extrême droite tout ce concept est théorisé comme acceptable (et même souhaitable) et porte le nom « d’ethnodifférentialisme« .

D’où cet intérêt quasi obsessionnel de l’extrême droite de refaire l’histoire. Et d’où les polémiques croissantes sur cette mainmise des fachos sur l’histoire. Et leur falsification permanente.

2) Histoire Parisienne, histoire de France, histoire tout court

On avait déjà pu mesurer cette emprise dès 2010 avec l’affaire du « métronome » ouvrage de propagande de lorant deutsch:

En 2010, chez Laurent Ruquier [3], Lorànt Deutsch affirmait que son royalisme et sa foi catholique n’avaient eu aucune influence sur son travail. Or, en lisant le Métronome, et plus encore en regardant sa version documentaire, on constate que le comédien met les rois et les saints au centre de son récit. Le problème n’est pas ici l’idéologie, mais le fait qu’elle conduit Lorànt Deutsch à tordre -sciemment- les faits historiques pour qu’ils aillent dans son sens. Ne déclarait-il pas sur France Inter : « L’idéologie ne doit pas être détruite au nom du fait scientifique […] » ? [4].

L’histoire selon Lorànt Deutsch est donc une glorification des souverains et des saints, et un peuple le plus souvent ramené à la violence. L’exemple le plus parlant est sa façon de présenter la Révolution française. Dans une sorte d’obsession contre-révolutionnaire, il utilise systématiquement le champ lexical de la violence, avec des termes comme « nouveaux persécuteurs », « fureur révolutionnaire », ou encore « brutalité révolutionnaire ». Il prête même aux Révolutionnaires l’intention d’avoir voulu faire pourrir de l’intérieur l’église Saint-Germain en y entreposant du salpêtre [5].

 

Dans un très long post, l’auteur commence par revenir sur l’une des plus belles erreurs de Lorànt Deutsch, liant le gothique aux Goths. L’auteur évoque à ce propos une “bourde lexicale digne du CM1” qui se vérifie d’un simple clic sur Wikipédia, sans même passer par la case “érudition spécialiste“.

“Pas besoin d’avoir un doctorat. Le mot gothique est une invention rétrospective de la Renaissance, voyant dans l’art médiéval une forme d’expression de la germanité grossière des francs. Ce gothique était aussi appelé tudesque, qui a donné tedesco en italien pour dire « allemand ». Les bagages des Goths ne contenaient ni la voûte à tierceron, ni l’arc-boutant élancé milanais, ni le vitrail parisien, ni les flèches d’Amiens.”

Spécialiste de l’Antiquité, l’historien prend finalement le parti de relever sur à peu près 90 pages les nombreuses erreurs émaillant les propos de Lorànt Deutsch à ce sujet. On croise ainsi un nombre incalculable d’approximations, de déformations et, pire, d’erreurs historiques et factuelles que l’auteur du blog prend un malin plaisir à mettre en avant. Ainsi, à propos du général Postumus, déclaré par ses soldats selon Lorànt Deutsch, “empereur de la Gaule” :

“Ah, on revient à l’histoire nationale. Après avoir raconté du caca sur l’empire romain tardif, Deutsch essaye d’évoquer ce qu’on appelle communément « l’Empire Gaulois », abus de langage dont aucun étudiant en L3 n’est dupe : il s’agit d’un terme conventionnel qui n’a aucun rapport avec l’identité gauloise, l’indépendance de la Gaule. Postumus est simplement un énième général qui veut le pouvoir à Rome, et qui prend le pouvoir localement grâce aux armées frontalières qui le proclament. Postumus n’est pas « empereur de la Gaule » il est « restitutor » de la Gaule (…).”

La liste des erreurs relevées est longue et s’achève par un bref aperçu d’autres “âneries” trouvées ici et là dans Métronome. Une belle charge contre le livre du comédien, qui n’est pas la première du genre.

Le souci, c’est que cette initiative n’est plus isolée et devient tentative de refaire l’histoire comme un simple mythe de propagande:

Une méthodologie 2.0 douteuse

De Lorànt Deutsch à Dimitri Casali, de Franck Ferrand à Stéphane Bern, de Patrick Buisson à Jean Sévillia, le territoire du champ médiatique où se cristallise une vision réductrice de l’histoire s’est élargi, selon le diagnostic posé par William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin. Les “historiens de garde” sont des “militants réactionnaires au sens propre”, précise dans la préface Nicolas Offenstadt, auteur de L’Histoire bling bling – Le retour du national, en 2009 : “Parce qu’ils valorisent un passé idéalisé et fabriqué contre ce qui leur déplaît dans le présent ; mais aussi réactionnaires dans leur conception de l’histoire ; ils négligent tous les subtils progrès d’un champ de recherche qui n’a cessé de s’ouvrir.” Alors que la recherche s’ouvre à des perspectives décisives, l’histoire globale, connectée, décentrée, les figures qui font profession de servir la connaissance historique à la télé font tout l’inverse. Ils manipulent les téléspectateurs avec une vision étriquée, nationaliste, conservatrice, fantasmatique de l’histoire.

Nous en parlions encore, il y a quelques jours sur notre site:

http://www.debunkersdehoax.org/nos-ancetres-les-gaulois-histoire-et-propagande-d-extreme-droite

Et bien c’est exactement ce que fait ici borowski: ajouter une pierre à l’édification du mur de propagande qui ignore les faits historiques et pire encore distille une idée sous-jacente. L’idée que la pauvreté est étrangère. Elle provient non pas des rapports de domination, des rapports d’exploitation, des rapports de classe, mais de l’invasion d’éléments « allogènes » à notre pays qui en modifient la structure vers une « dégénérescence »…

3) Les éléments factuellement faux de l’article de LGMT

a) Les photos

Comme d’habitude, mickey ne cherche pas des éléments de première fraicheur pour illustrer ses articles.

  • La première photo est tirée de cet article qui décrit les difficultés d’intégration des Roms en France et qui date du 22 mai 2014. Par le sentiment xénophobe, leur interdiction de trouver du travail, etc…

 

 

Et derrière ces photos et les commentaires de borowski, la même réalité: la violence et le mépris
Parle t’il de la violence de la guerre en Syrie qui contraint des gens à s’arracher à leur vie?
Parle t’il de la violence et du mépris que vivent les Roms, même dans leurs propres pays?
Le seul discours derrière tout cela est « regardez comment ces gens sont sales et nous pourrissent la vie, par leur seule présence… »

 b) Ratatouille

Impossible d’estimer précisément le nombre de rats à Paris, mais on compte habituellement deux rats par habitants soit une population de six millions de rats pour Paris. Le rat à une longue histoire de cohabitation avec l’homme. En fait le rat est un opportuniste qui vit de la compagnie et de l’activité de l’homme. Il vi de ses déchets et envahit régulièrement son habitat lors des destructions de ses garde mangers ou bien de son habitat (comme les immeubles abandonnés).
Quand aux invasions récentes, elles ne concernent pas uniquement les bidonvilles, même si très logiquement, l’absnce de dératisation et d’hygiène les favorisent.

Et leur nombre tend à diminuer aujourd’hui:
http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-la-chasse-aux-rats-d-egout-est-ouverte-08-04-2016-5698375.php

Rat-é donc pour borowski…

Idem pour la gestion des déchets qui s’améliore plutôt qu’elle ne s’empire:

http://www.planete-echo.net/CollecteParis/EugenePoubelle.html

Et les problème des déchets dans Paris est une longue histoire:

  • https://books.google.fr/books?id=3_tpYQBQeIQC&pg=PA8&lpg=PA8&dq=Paris+d%C3%A9chets+ancien+r%C3%A9gime&source=bl&ots=-yV2irIvOX&sig=zsvFA7uMCjn17A8uPH1efB99-c0&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjVgJaMiNPPAhXEExoKHZaaBOkQ6AEILDAC#v=onepage&q=Paris%20d%C3%A9chets%20ancien%20r%C3%A9gime&f=false
  • http://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1998_num_17_4_2006

4) Des bidonvilles dans Paris de tout temps

Comme nous l’avons déjà dit l’extrême droite à une vision faussée de l’histoire. Ici borowski nous laisse à entendre que les bidonvilles seraient récents et défigureraient notre capitale que grâce à « l’invasion des immigrés ».

  • C’est ignorer les faits historiques comme nous allons le voir
  • C’est, comme d’habitude chercher un bouc émissaire à un problème récurrent
  • C’est accuser des gens pour ignorer un système social/économique d’exclusion qui crée de la misère et donc fabrique les bidonvilles
  • C’est enfin donner une raison « allogène » à cette misère alors que le capitalisme strictement français (si il a jamais existé) a été parfaitement capable de créer la même misère

Pour quelqu’un comme borowski qui se pique de connaitre notre histoire et notre littérature, c’est montrer qu’il ignore de très belles pages de celle ci: notamment « l’Assommoir » de Zola, « Les Misérables » d’Hugo, « l’Enfer » de Barbusse, etc…

Les bidonvilles d’avant le second empire:

  • Paris est une ville très ancienne avec de nombreuses strates d’urbanisation et, au début du 19ème siècle, Paris se présente encore en grande partie comme une ville médiévale
  • le centre de Paris est très congestionné, il est pauvre et dangereux: Paris est une ville malade
  • les bâtiments sont trop hauts par rapport à la largeur des rues : pas de soleil et pas de lumière; d’où des immeubles humides et insalubres
  • de nombreux « bidonvilles » parsèment Paris : Ménilmontant, la Petite Pologne (sud de la Plaine Monceau) : des baraques et des masures, des ruelles recouvertes de boue et de fumier,
  • l’île de la Cité est particulièrement insalubre. Napoléon 1er voulait déjà sa destruction : « ce n’est qu’une vaste ruine, tout au plus bonne à loger les rats de l’ancienne Lutèce »

 

Paris avant le second empire

la ville est malsaine. En 1832, une épidémie de choléra sévit dans Paris: 25.000 parisiens en meurent, dont Casimir PERRIER, alors ministre de l’intérieur. En 1849, une autre épidémie touche Paris faisant près de 20.000 morts
pas d’égouts et pas d’eau courante. Le manque d’eau est un problème important de Paris. Monsieur de RAMBUTEAU, prédécesseur d’HAUSSMANN à la préfecture de PARIS (de 1833-1848) disait: « de l’air, de l’eau et de l’ombre, c’est ce qu’il faut aux Parisiens ». Il multiplie les bornes-fontaines dans Paris : elles passent d’une centaine en 1830 à près de 2000 en 1848 et le volume d’eau disponible chaque jour par parisien de 30 à 110 litres sur la même période.
une ville sans arbres. Malgré les premiers efforts du préfet RAMBUTEAU, qui fit planter 20.000 arbres, il n’y a pratiquement pas d’arbres le long des voies et de jardins ou squares publics pour accueillir les parisiens
la circulation est difficile. Le réseau de circulation est peu adapté à l’augmentation de l’activité économique et pas du tout au trafic généré par les nouvelles gares
la population parisienne est en forte croissance. La révolution industrielle exige une main d’œuvre puisée dans un exode rural massif. De 1845 à 1848, la population parisienne passe de 600.000 à 950.000 habitants.

 

  • Après le second empire

Même si la reconstruction Haussmannienne a restructurée Paris elle n’en a pas éliminée la pauvreté et donc les bidonvilles:

 

Avant que le baron Haussmann ne restructure la capitale entre 1870 et 1890, Paris abrite de nombreux bidonvilles. On peut voir ici celui de la rue Champlain, dans le XXe arrondissement. La modernisation de la ville, lente et progressive, s’est achevée seulement dans les années 1920.

 

 

  • Pour revenir de plus belle dans les années 50

Parmi tous les bidonvilles, ceux de Nanterre et de Noisy-le-Grand furent les plus célèbres en périphérie de Paris.Celui de Nanterre, à une demi-heure de Paris s’est développé dans un quartier de baraques occupées par des de familles de chiffonniers parisiens depuis le début du siècle. A l’emplacement actuel de la faculté, se trouvait le bidonville de la Folie sur un terrain vague de 21 hectares.

Et au final, ils n’ont jamais disparus:

Les mesures prises sont davantage suivies d’effets à partir de 1972-73 et les bidonvilles semblent disparaître peu à peu même si en 1975, le président Giscard d’Estaing visite encore dans l’un d’entre eux à Marseille [7]. Le 16 mars 1976, le dernier grand bidonville du pays, celui du quartier de La Digue des Français, est officiellement détruit à Nice.

Leur éradication officielle n’est qu’une façade

Quant aux cités de transit, conçues en matériau provisoire pour reloger les familles, elles sont vite apparues comme un insuffisant remède aux maux du bidonville doublé d’un lieu de ségrégation.

Motivés par le succès de la politique d’éradication des baraquements, les pouvoirs publics ont pris d’importantes initiatives, débloqué des crédits élevés pour précipiter la résorption des cités de transit au début des années 1980 : les « dernières » seront détruites à Nanterre en 1985.

Pourtant, en y regardant de plus près, cette éradication officielle n’est qu’une façade : de nouveaux bidonvilles sont apparus ça et là dans les années qui ont suivi sans que les médias n’y attachent grande importance.

Avec les récentes affaires, il était temps de s’en rendre compte pour qu’enfin, tombe le mythe de la disparition de ce type d’habitat qui semble avoir encore de l’avenir.

 

 

Conclusion
Comme à son habitude, mister mike a tout faux. Et à nouveau, on se demande si l’on met cet article sur le compte de son ignorance ou de sa propagande. Une chose est sûre. Si cela est de l’ignorance, c’est pardonnable. Sauf que cette ignorance refuse de s’améliorer:

Errare humanum est, perseverare diabolicum » [« L’erreur est humaine, l’entêtement [dans son erreur] est diabolique ».]

Debunked !!!

Pour en savoir plus:

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