- Les effets des sanctions occidentales (1)
- Les effets des sanctions occidentales (2)
- 3 exemples d’infoxs: fausse interview de Zelensky, Turkménistan, le faux trafic d’armes en Ukraine
- Anne-Laure Bonnel, passe plat de la propagande Poutinienne à l’ONU
- « Salades » de canons Caesars « détruits », « capturés »
- Les nazis omniprésents de Poutine
- Non l’OTAN n’avait pas garanti de sa « non-extension »

- la montée des extrêmes droites, c’est la faute du « wokisme » (de la gauche donc);
- le racisme, c’est la faute des antiracistes;
- le fascisme, c’est la faute des antifascistes;
- l’homophobie, c’est la faute des homos qui s’affichent;
- l’antisémitisme, c’est la faute des juifs;
- les viols, c’est la faute des femmes qui s’habillent trop légèrement;
“ Der Teufel steckt im Detail” (ce qui se traduit par « le diable se cache dans les détails »)attaquons nous d’abord aux autres éléments « oubliés » de ce qui devrait concerner cette discussion.

I) Les autres traités/constitutions et autres traités ONUsiens
1) Contexte historique des relations russo-ukrainiennes
Les relations entre la Russie et l’Ukraine sont complexes depuis la dislocation de l’URSS. Elles sont émaillées de plusieurs différends économiques (conflits gaziers). Elles se sont amplement tendues depuis 2014, jusqu’à atteindre un conflit indirect à l’occasion de la Guerre du Donbass, dans le cadre du conflit russo-ukrainien, en raison de la crise de Crimée, qui voit la Crimée et Sébastopol (territoires ukrainiens depuis 1954) être annexés unilatéralement par la fédération de Russie à la suite du référendum de 2014, non reconnu par la majorité de la communauté internationale. Elles se sont aussi tendues en raison de la guerre du Donbass, dans laquelle la Russie est impliquée en y menant une guerre hybride. Le 24 février 2022, date du début de l’invasion russe après une crise diplomatique débutée en mars 2021, l’Ukraine rompt ses relations diplomatiques avec la Russie.À la suite de la dislocation de l’URSS en 1991, l’Ukraine possédait le troisième plus gros arsenal nucléaire au monde. De 1994 à 1996 elle retourne ses 1 900 armes nucléaires stratégiques à la Russie pour qu’elles soient démantelées en application du Mémorandum de Budapest dans lequel la Fédération de Russie, avec d’autres pays affirment «leur obligation de s’abstenir de recourir à la menace ou à l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de l’Ukraine».Les relations russo-ukrainiennes sont tendues (notamment à propos de la Crimée abritant la Flotte de la mer Noire de la marine russe mais aussi en raison de la mer d’Azov partagée entre les deux États) et se détériorent grandement à la suite de la Révolution orange en 2004 et des crises gazières de 2006 et de 2008.D’un point de vue géopolitique, la Révolution orange marque un rapprochement de l’Ukraine avec l’OTAN et avec l’Union européenne.Le phare du cap Sarytch, en Crimée, est occupé par l’armée russe depuis le , situation à l’origine d’un différend entre la Russie et l’Ukraine, cette dernière souhaitant le récupérer. L’île de Touzla, dans le détroit de Kertch, constitue un autre point de désaccord récurrent.Le débarquement de matériel militaire américain dans le port de Théodosie, en Crimée, en 2006 en prévision de l’exercice Sea Breeze 2006 a détérioré davantage les relations bilatérales. Il en est résulté un clivage à l’intérieur-même de l’Ukraine entre les pro-Russes, les pro-Occidentaux et les « neutralistes ».Un premier conflit gazier, soulignant la dépendance énergétique de l’Ukraine vis-à-vis de la Russie, débute en pour culminer le , Gazprom refusant d’alimenter les gazoducs ukrainiens à la suite d’un désaccord sur le prix de transit par les gazoducs ukrainiens.
Les Ukrainiens aussi, qui entretiennent le souvenir toujours vif de l’Holodomor, cet épisode de famines qu’il considèrent comme un génocide. Au vu du présent dramatique, c’est ainsi une histoire méconnue qui remonte à la surface, avec Moscou en dénominateur commun.[…]L’Holodomor a activement contribué à l’élaboration d’une pensée nationaliste Ukrainienne. Et malheureusement à de terribles errements dont la collaboration avec l’Allemagne nazie. La terreur stalinienne (et donc l’Holodomor) ont poussé certains ukrainiens dans les bras du reich.


2)La parole de la Russie ne vaut rien.
L’ensemble des règles relatives au droit des traités a été codifié dans une convention, conclue à Vienne le 23 mai 1969, entrée en vigueur le 27 janvier 1980 (NDLR).La Russie a signé divers accords censés garantir son existence et sa sécurité à l’Ukraine. PAS UN n’a été respecté. Passons les en revue.A)L’accord de Minsk (1991)
Chose amusante, la fachosphère parle de longue des « accords de Minsk » ce qui est impropre. On devrait parler des « protocoles de Minsk ». « L’accord de Minsk » ou « traité de Minsk », aussi appelé accord de Belovej, de Bialovèse ou de Belaveja (russe : Беловежские соглашения, Belovejskié soglachenia), est un traité signé le dans la forêt de Belovej, en Biélorussie. Ce document entérine la dislocation de l’Union soviétique et donne naissance à la Communauté des États indépendants (CEI).
- Boris Eltsine, président de la république socialiste fédérative soviétique de Russie ;
- Stanislaw Chouchkievitch, président de la république socialiste soviétique de Biélorussie ;
- Leonid Kravtchouk, président de la république socialiste soviétique d’Ukrain
La parole de la Russie ne vaut rien!
B)Les accords d’Alma Ata
Les accords d’Alma-Ata sont un ensemble de déclarations et de textes signés le par onze des quinze anciennes républiques socialistes soviétiques, relatifs à la cessation d’existence de l’Union soviétique et à la fondation de la Communauté des États indépendants (CEI).
La parole de la Russie ne vaut rien!
C) Les Mémorandums de Budapest (1994 et 2009)
Les mémorandums de Budapest sont trois documents signés en termes identiques le , respectivement par la Biélorussie, le Kazakhstan et l’Ukraine ainsi que par les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie qui accordent des garanties d’intégrité territoriale et de sécurité à chacune de ces trois anciennes Républiques socialistes soviétiques en échange de leur ratification du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
« Le respect par ces États de leurs obligations au titre du protocole au traité START du 23 mai 1992 (Protocole de Lisbonne) et leur adhésion au TNP en tant qu’États non dotés d’armes nucléaires ont renforcé leur sécurité, ce qui s’est traduit, entre autres, dans les mémorandums de Budapest du 5 décembre 1994. À cet égard, les États-Unis d’Amérique et la Fédération de Russie confirment que les assurances consignées dans les mémorandums de Budapest resteront en vigueur après le 4 décembre 2009. »
La parole de la Russie ne vaut rien!
D) Traité d’amitié russo-ukrainien (1997)
Le traité d’amitié, de coopération et de partenariat entre l’Ukraine et la Fédération de Russie est un accord entre l’Ukraine et la Russie, signé le (en vigueur du jusqu’au fixe le principe de partenariat stratégique, la reconnaissance de l’inviolabilité des frontières et le respect de l’intégrité territoriale et l’engagement mutuel de ne pas utiliser son territoire pour atteinte à la sécurité de l’autre.Le traité interdit à l’Ukraine et la Russie de s’envahir l’un l’autre et de se déclarer la guerre, décliné en ces termes:Article 2 The High Contracting Parties, in accordance with the provisions of the Charter of the United Nations and their obligations under the Final Act of the Conference on Security and Cooperation in Europe, shall respect each other’s territorial integrity and confirm the inviolability of their common borders.Article 3 The High Contracting Parties shall base their relations with each other on the principles of mutual respect, sovereign equality, territorial integrity, the inviolability of borders, the peaceful settlement of disputes, the non-use of force or threat of force, including economic and other means of pressure, the right of peoples to control their own destiny, non-interference in internal affairs, observance of human rights and fundamental freedoms, cooperation among States, and conscientious fulfilment of international obligations and other universally recognized norms of international law.Comme nous l’avons vu les événements précédents 2014, puis l’annexion de la Crimée et la guerre hybride au Donbass constituent au moins 3 points de violation totale de ce traité.Le , le président ukrainien Petro Porochenko signe un décret afin de ne pas proroger le traité. Le , le président Porochenko rédige un projet de loi au Parlement pour mettre fin au Traité d’amitié immédiatement avec le soutien des alliés occidentaux au conseil de sécurité des Nations unies. Selon Porochenko, le non-renouvellement « ne nécessite pas un vote » au parlement ukrainien. L’Ukraine a annoncé que, le , elle devrait informer les Nations unies et d’autres organisations pertinentes sur la fin du traité. Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré qu’elle a été notifiée le de la résiliation du traité par l’Ukraine, exprimant son regret… Un comble du cynisme.
La parole de la Russie ne vaut rien!
E) Traité entre la Fédération de Russie et l’Ukraine sur la coopération dans l’utilisation de la mer d’Azov et du détroit de Kertch (24 décembre 2003)
Suite à la crise du détroit de Kertch, la Russie et l’Ukraine signerons cet accord:Les Parties, partant de la nécessité de conserver la zone d’eau définie par Azov-Kertch en tant que complexe économique et naturel intégral, à utiliser dans l’intérêt de la Fédération de Russie et de l’Ukraine, sont convenues de ce qui suit :- La mer d’Azov et le détroit de Kertch sont historiquement des eaux intérieures de la Fédération de Russie et de l’Ukraine.
- La mer d’Azov doit être délimitée par la frontière d’État conformément à l’accord signé par les Parties.
- Le règlement des différends concernant les questions relatives à la zone d’eau définie de Kertch doit être réglé par accord entre les Parties.
- Les navires de commerce et autres navires d’État non commerciaux battant pavillon de la Fédération de Russie et de l’Ukraine jouissent de la libre navigation dans la mer d’Azov et le détroit de Kertch.
- La coopération russo-ukrainienne dans les domaines de la navigation, de la pêche, de la protection de l’environnement marin, de la sécurité écologique et du sauvetage dans la mer d’Azov et le détroit de Kertch doit être mise en œuvre sur la base des accords internationaux existants et par conclusion, dans les cas respectifs, des nouveaux.

La parole de la Russie ne vaut rien!
3) Non décidément, la parole de la Russie ne vaut rien.
Mais ce n’est pas tout…A) Non respect des engagements contractés par l’adhésion au Conseil de l’Europe
La Russie a adhéré le 28 février 1996 au Conseil de l’Europe dont les statuts sont définis par le traité de Londres. A deux reprises, et tout récemment le 26 janvier 2015, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a estimé nécessaire de suspendre les pouvoirs de la délégation russe et sa participation aux différentes instances de l’Assemblée:« Les pouvoirs non encore ratifiés de la délégation russe ont été contestés sur la base des articles 8.1 et 8.2 du Règlement de l’Assemblée parlementaire au motif que le rôle et la participation de la Fédération de Russie dans le conflit qui touche l’est de l’Ukraine, ainsi que le maintien de son annexion illégale de la Crimée, sont contraires au Statut du Conseil de l’Europe (STE n°1) ainsi qu’aux engagements qu’elle a contractés lors de son adhésion au Conseil de l’Europe, ce qui, d’une manière générale, remet en cause le respect par la délégation russe des principes de l’Organisation et des obligations imposées à ses Etats membres ».L’Assemblée réaffirmera à cette occasion que l’annexion illégale de la Crimée par la Fédération de Russie constitue une violation grave du droit international, dont la Charte des Nations Unies, l’Acte final d’Helsinki de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ainsi que le Statut du Conseil de l’Europe et les engagements contractés par la Russie lors de son adhésion à cette Organisation. Le Conseil de l’Europe, qui incarne depuis son origine, l’Europe du Droit et des Droits de l’Homme, s’est préoccupé à de très nombreuses reprises de l’évolution inquiétante de l’Etat de droit en Russie, de ses atteintes répétées aux droits des minorités et des méthodes employées par elle tant en Géorgie en 2008, qu’en Crimée et en Ukraine en 2014. L’Assemblée a émis pas moins de 17 vœux les condamnant et appelant la Fédération à remplir les obligations qu’elle a volontairement souscrites par son adhésion.7 traités rompus, 17 recommandations ignorées. Une paille.
La parole de la Russie ne vaut rien!
B) Acte final d’Helsinki (OSCE)
La Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, ouverte le à Helsinki et poursuivie à Genève du au , est menée à son terme à Helsinki le . Elle s’achève les et par un sommet des chefs d’État et de gouvernement des 35 États participants. Les USA et la Russie sont signataires.
- Égalité souveraine, respect des droits inhérents à la souveraineté
- Non-recours à la menace ou à l’emploi de la force
- Inviolabilité des frontières
- Intégrité territoriale des États
- Règlement pacifique des différends
- Non-intervention dans les affaires intérieures
- Respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, y compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction
- Égalité des droits des peuples et droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
- Coopération entre les États
- Exécution de bonne foi des obligations assumées conformément au droit international
La parole de la Russie ne vaut rien!
C) La Charte des Nations Unies (1945)
La Charte des Nations unies, parfois appelée Charte de San Francisco, est le traité qui définit les buts et les principes de l’Organisation des Nations unies ainsi que la composition, la mission et les pouvoirs de ses organes exécutifs (le Conseil de sécurité), délibératifs (l’Assemblée générale), judiciaires (la Cour internationale de justice) et administratifs (le Conseil économique et social, le Conseil de tutelle et le Secrétariat). Elle a été adoptée à la fin de la conférence de San Francisco, le .
Article 2On le voit ce sont les points 3 et 4 que la Russie viole délibérément et ceux bien avant 2014. Il n’est donc guère étonnant qu’une motion ait été votée contre elle à cet effet.L’Organisation des Nations Unies et ses Membres, dans la poursuite des buts énoncés à l’Article 1, doivent agir conformément aux principes suivants :
1. L’Organisation est fondée sur le principe de l’égalité souveraine de tous ses Membres.
2. Les Membres de l’Organisation, afin d’assurer à tous la jouissance des droits et avantages résultant de leur qualité de Membre, doivent remplir de bonne foi les obligations qu’ils ont assumées aux termes de la présente Charte.
3. Les Membres de l’Organisation règlent leurs différends internationaux par des moyens pacifiques, de telle manière que la paix et la sécurité internationales ainsi que la justice ne soient pas mises en danger.
4. Les Membres de l’Organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies.
5. Les Membres de l’Organisation donnent à celle-ci pleine assistance dans toute action entreprise par elle conformément aux dispositions de la présente Charte et s’abstiennent de prêter assistance à un État contre lequel l’Organisation entreprend une action préventive ou coercitive.
6. L’Organisation fait en sorte que les États qui ne sont pas Membres des Nations Unies agissent conformément à ces principes dans la mesure nécessaire au maintien de la paix et de la sécurité internationales.
7. Aucune disposition de la présente Charte n’autorise les Nations Unies à intervenir dans des affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un État ni n’oblige les Membres à soumettre des affaires de ce genre à une procédure de règlement aux termes de la présente Charte ; toutefois, ce principe ne porte en rien atteinte à l’application des mesures de coercition prévues au Chapitre VII.
(…)
La parole de la Russie ne vaut rien!
D) Et les constitutions alors?
En outre, tant la constitution ukrainienne dans ses articles 73 et 132, que la constitution de la République autonome de Crimée dans ses articles 2 et 6, prévoient le respect des règles juridiques du texte fondamental ukrainien et notamment l’hypothèse d’une modification des frontières qui ne peut être décidée que par l’ensemble des Ukrainiens.La parole de la Russie ne vaut rien!
Ce sont ainsi au moins deux textes fondamentaux de l’ONU, SEPT traités importants et deux constitutions qui sont violés par l’annexion impérialiste russe!!!On comprend donc désormais très bien pourquoi la propagande russe s’attarde longuement sur les protocoles de Minsk. En ignorant tout le reste.II) Les protocoles de Minsk
Attaquons le cœur du sujet, maintenant que nous avons largement débroussaillé celui ci.1) « Le protocole de Minsk I » (2014)
A) Contexte géopolitique
Dès 1991 à l’indépendance de l’Ukraine, les problèmes de souveraineté de celle-ci ont éclaté en Russie. Beaucoup de politiques russes niant dès le début cette indépendance, on peut se poser la question d’un début de guerre larvée avec la Fédération de Russie dès le début. En particulier sur le sujet de la Crimée, mais pas que sur celui-ci. Le Donbass est lui peuplé d’une forte minorité russe (à ne pas confondre avec les ukrainiens russophones), héritage de la conquête par l’empire tsariste, et surtout de l’attraction qu’offrait cette région riche en industries et emplois du temps de l’URSS (environ 1/3 de Russes, 2/3 d’Ukrainiens dont russophones), minorité encore plus forte dans certaines villes (Donestk, environ 48 % de Russes et 47 % d’Ukrainiens).
B) L’accord proprement dit
Comme on le verra un peu plus loin, la désinformation sur ce sujet est d’autant plus dommageable, que pas un des propagandistes sur ce sujet n’a lu ces fameux accords. On peut donc leur faire dire n’importe quoi. Alors que disent ces fameux accords?[Alexandre Zakhartchenko est le dirigeant de la République populaire de Donetsk (RPD) et Igor Plotnitski, celui de de la République populaire de Lougansk (RPL)-NDLR]Relevé de conclusions des consultations du Groupe de contact tripartite relatives aux mesures conjointes destinées à mettre en œuvre le Plan de paix du Président de l’Ukraine P. Porochenko et les initiatives du Président russe V. Poutine
À la suite de l’examen et de la discussion des propositions soumises par les participants aux consultations du 1er septembre 2014 à Minsk, le Groupe de contact tripartite composé de représentants de l’Ukraine, de la Fédération de Russie et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe est parvenu à une entente quant à la nécessité de mettre en œuvre les mesures ci-après :1.Assurer immédiatement la cessation bilatérale du recours aux armes.2.Assurer la surveillance et la vérification par l’OSCE du régime de non-recours aux armes.3.Procéder à une décentralisation des pouvoirs, notamment grâce à l’adoption d’une Loi de l’Ukraine relative aux modalités temporaires de l’exercice de l’autonomie locale dans certains arrondissements des régions de Donetsk et de Lougansk (Loi portant statut particulier).4.Assurer une surveillance de la frontière d’État entre l’Ukraine et la Russie et une vérification permanentes exercées par l’OSCE, avec création d’une zone de sécurité dans les arrondissements frontaliers de l’Ukraine et de la Fédération de Russie.5.Procéder sans retard à la libération de tous les otages et de toutes les personnes illicitement retenues.6.Adopter une loi interdisant toutes poursuites et toutes sanctions à l’encontre de personnes en rapport avec les événements qui se sont produits dans certains arrondissements des régions ukrainiennes de Donetsk et de Lougansk.7.Poursuivre un dialogue national inclusif.8.Adopter des mesures afin d’améliorer la situation humanitaire dans le Donbass.9.Assurer la tenue d’élections locales anticipées conformément à la Loi de l’Ukraine relative aux modalités temporaires de l’exercice de l’autonomie locale dans certainsarrondissements des régions de Donetsk et de Lougansk (Loi portant statut particulier).10.Procéder au retrait du territoire ukrainien des formations armées et du matériel militaire illicites, ainsi que des combattants irréguliers et des mercenaires.11.Adopter un programme de relèvement économique du Donbass et de rétablissement des activités vitales de la région.12.Accorder des garanties de sécurité personnelle aux participants aux consultations.Les participants au Groupe de contact tripartite :Heidi Tagliavini, ambassadriceL. D. Koutchma, deuxième Président de l’UkraineM. Iou. Zourabov, ambassadeur de la Fédération de Russie en UkraineA. V. ZakhartchenkoI. V. Plotnitski

C) Résultats
Le problème est que dans les semaines suivantes, comme nous l’avons vu plus haut, la Russie ne respecte pas les accords. Elle continue à envoyer des soldats grimés en soldats séparatistes et des mercenaires. Les armes lourdes ne sont pas retirées, et un convoi « humanitaire » russe arrive dans le Donbass sans en avertir le gouvernement ukrainien.Deuxième problème, des mercenaires américains sont identifiés du coté de l’Ukraine. Mais avec une grosse nuance: ceux ci ne sont pas identifiés sur le terrain (ce qui serait une violation des accords). Mais la Russie utilise abondamment l’argument. Et coté russe, question violation, il n’y a pas photo.Un nombre important de militaires russes participent au conflit. En aout 2014, au moins 1000 militaires russes sont repérés par l’OTAN sur le territoire ukrainien grâce à des images satellite. Environ 20.000 soldats russes sont massés à la frontière ukrainienne. Le chef du centre de crise de l’OTAN, déclare : « De grandes quantités d’armes de pointe, notamment des systèmes de défense anti-aérienne, de l’artillerie, des tanks et des blindés (sont) transférées vers les forces séparatistes ».Comble du cynisme, les autorités russes admettent que des troupes de l’armée russe sont entrées, selon elles, « par accident ».En novembre, l’OTAN confirme à nouveau l’entrée de convois militaires russes, y compris d’armement lourd, ce qui est démenti par la Russie.Les premiers mercenaires de la milice privée russe Wagner, à l’idéologie néo-nazie, sont présents pendant ce conflit aux côtés des séparatistes pro-russes. Un comble au vu de la propagande russe sur les « nazis ».- suppression de toutes les armes lourdes dans une zone de quinze kilomètres derrière la ligne de contact, par chaque partie du conflit, afin de créer une zone démilitarisée de trente kilomètres de large en tout ;
- interdiction d’opérations offensives ;
- interdiction des vols d’avions de combat au-dessus de la zone de sécurité ;
- retrait de tous les mercenaires étrangers de la zone de conflit ;
- mise en place d’une mission de l’OSCE (Mission Spéciale d’Observation-MSO) pour surveiller la mise en œuvre du protocole de Minsk.
2) « Minsk II » (2015)
A) L’accord de Minsk II
À la suite de l’échec manifeste du protocole de Minsk après des regains de tensions avec une guerre qui repart dès décembre 2014, de nouveaux accords sont prévus. Les accords de Minsk II, du , sont signés selon le format Normandie : François Hollande, Angela Merkel, Petro Porochenko, Vladimir Poutine, et des représentants des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk (sécessionnistes de l’Ukraine) et mettent en place un nouveau cessez-le-feu.
- Cessez-le-feu à minuit le ;
- Retrait des armes lourdes de chaque côté de la ligne de cessez-le-feu ;
- Vérification du cessez-le-feu ;
- Dialogues ;
- Pardon et amnistie ;
- Échange de prisonniers ;
- Convois humanitaires ;
- Restauration des relations économiques ;
- Restauration des frontières de l’Ukraine ;
- Retrait des troupes étrangères ;
- Réforme constitutionnelle de l’Ukraine ;
- Gouvernement provisoire à l’Est ;
- Travail trilatéral.
B) Résultats
Dès le début du cessez le feu, les séparatistes continuent les combats.Deux mois après le début du cessez-le-feu, les ministres des Affaires étrangères ukrainien, russe, français et allemand se réunissent à Berlin pour faire un point sur l’application de Minsk II. Sur les treize engagements de l’accord, trois ou quatre seulement ont été réellement respectés. Globalement, le cessez-le-feu a eu lieu et les armes lourdes ont été retirées du front. Et les deux camps procèdent à de modestes échanges de prisonniers. Mais des combats à l’arme légère continuent. Et rien n’avance pour ce qui concerne les amnisties, la reprise des relations économiques, les réformes institutionnelles, etc. Dès ce moment là, Sergueï Lavrov, ministre des affaires étrangères impute la responsabilité exclusive de cet échec aux Ukrainiens. Un peu facile.La mise en œuvre de l’accord de Minsk II qui était en sommeil durant la présidence ukrainienne de Petro Porochenko est relancée en , lors d’une rencontre dite au format Normandie entre Volodymyr Zelensky, élu président de l’Ukraine en avril 2019, et les chefs d’État et de gouvernement allemand, français et russe. La dernière rencontre au format Normandie avait eu lieu en 2016, et, après trois années de paralysie du processus de paix, les quatre dirigeants sont au moins d’accord que le fait de se retrouver tous réunis est un point positif.
3) Alors, l’échec des protocoles de Minsk: à qui la faute?
France info indique, le 22 février 2022, que les accords de Minsk ont échoué concernant la mise en place d’une réforme constitutionnelle en Ukraine reconnaissant un statut spécial aux régions tenues par les séparatistes : l’échec est dû à une opinion ukrainienne défavorable à cette mesure. Une autre décision non appliquée est celle des élections dans ces régions séparatistes, qui auraient envoyé des députés au Parlement ukrainien.Et nous l’avons vu plus haut, la Russie a martelé que pour elle, le point essentiel de ces accords étaient l’autonomisation des régions du Donbass, au mépris des autres points des protocoles.

Ce sont ainsi au moins deux textes fondamentaux de l’ONU, sept traités importants et deux constitutions qui sont violés par l’annexion impérialiste russe!!!Comment dans ces conditions et ce passif avec la Russie pouvait il en être autrement?
La parole de la Russie ne vaut rien!
III) La propagande autour de « Minsk », un sujet récurrent et « rentable »
1) Les protocoles de Minsk, arme majeure de la propagande russe, relayée par la fachosphère
A)Analyse des résultats
Comme souvent désormais que nous nous attaquons à un mot clé de la propagande fachosphérique, nous sommes allé le passer dans la machine d’analyse internet « TalkWalker« . Les résultats sont assez intéressants disons le.Et tout d’abord sur un point étonnant. C’est la France qui est la plus touchée par cette propagande sur Minsk! Près de 80% des mentions de « Minsk » se font dans l’Hexagone:
B) Les politiques

C) Les relais de la propagande russes
Qu’ils soient carrément des relais du Kremlin, des toutologues auto affirmés omniprésents des plateaux, ou simplement des troisièmes couteaux de la fachosphère:
a) Christelle Néant du « Donbass Insider »


b) Anne-Laure Bonnel
journaliste aux peaux de saucissons sur les yeux quand il s’agit de la Russie de son état.
c)Et l’inénarrable Xavier Moreau de « Stratpol »

D)Les péquins moyens de la fachosphère


2) Les « OUPS! » de la propagande
A) OTAN, USA go home!

B) Zelensky

Le 1er avril 2021, Ukrainiens et Américains font état de mouvements de troupes russes en Crimée et à la frontière russo-ukrainienne, près des territoires contrôlés par les séparatistes prorusses. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, accuse la Russie de masser ses troupes à la frontière et dénonce un risque de « provocations », Washington met en garde les autorités russes contre toute tentative d’« intimidation ».Moscou réagit en affirmant mener des exercices militaires destinés à repousser une attaque de drones. « La Russie déplace ses forces armées sur son territoire comme elle l’entend », déclare le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que « cela ne représente une menace pour personne et ne doit inquiéter personne ».
C) Un peu de tout


CONCLUSION
Le principal blocage est venu de l’insistance de la Russie sur le fait qu’elle n’était pas partie prenante du conflit et n’était donc pas liée par la totalité de ses termes… Accord tellement mal rédigé que pas une fois le mot « Russie » n’est stipulé!!! L’un des deux blocs concerné par le contrat n’y est pas mentionnée une seule fois. C’est ce qui a permis au Kremlin de déclarer qu’il n’est pas partie prenante au contrat, qu’il n’est qu’un observateur parmi d’autres, et a laissé l’Ukraine face à des rebelles que la Russie a déclaré ne pas connaître, forcée d’appliquer sa part de l’accord sans que personne en face n’ait à faire quoi que ce soit.- D’un côté, les régions (Donetsk et Luhansk) ont fait valoir qu’il n’y avait pas eu d’élections, malgré ce que disait l’accord de Minsk. C’était vrai.
- De l’autre, l’Ukraine justifia l’absence d’élections par le fait que les armes lourdes n’avaient toujours pas été retirées d’Ukraine par la Russie. C’était vrai. Mais la Russie déclara que les armes, ce n’était pas à elle de les retirer.

- Le mémorandum de Budapest vu par l’Ukraine
- Les liens russo ukrainiens au début du mandat de Poutine
- Le soft power russe
- Poutine, super héros des extrêmes droites européennes
- Les réseaux russes de l’étranger
- Poutine, financier de politiques européens?