15 janvier 2022 | Temps de lecture : 13 minutes

La christianophobie, ou la manipulation selon CNEWS

PROFANATIONS DES LIEUX DE CULTES. ET SURTOUT: MANIPULATIONS DES ULTRAS CATHOS (3)

3ème épisode des petites manipulations des ultras cathos, cette fois selon CNEWS.
En 2015, puis en 2019, nous vous expliquions par deux articles comment les intégristes chrétiens manipulaient les chiffres des statistiques du vandalisme des édifices religieux chrétiens. Cette fois c’est CNEWS, avec sa grenouille de bénitier en chef Vincent Bolloré qui y officie.

Vincent Bolloré, profession? Grenouille de bénitier

1)Le corps du Christ, pardon du délit

Corpus Christi, Corpus delictum, voilà l’oeuvre:

Les petites manipulations de CNEWS

Attention « un fait confirmé par les chiffres », mazette, ce serait bien la première fois que l’extrême droite prouve quelque chose par les chiffres dont elle se fous éperdument. Les faits ca n’a jamais été un truc d’extrême droite.
Alors voyons voir ce fameux article:

LA CHRISTIANOPHOBIE, UN FAIT CONFIRMÉ PAR LES CHIFFRES

Par Tanguy Hamon –

Mis à jour le Publié le 

Depuis le 1er janvier, au moins huit profanations d’églises ont été recensées en France. Un chiffre important, alors que l’année a commencé depuis treize jours à peine, qui pointe l’existence d’actes anti-chrétiens à travers le pays. Peu dénoncée, la christianophobie est-elle visible dans les statistiques officielles ?

Statues décapitées, inscriptions injurieuses, vitraux brisés, ecclésiastiques et croyants menacés ou agressés…. Les faits à l’encontre des chrétiens de France et ses symboles sont nombreux chaque année.

En 2021, sur 1.380 actes anti-religieux recensés par le ministère de l’Intérieur, 686 concernait cette communauté. Soit quasiment la moitié d’entre eux (49,7%). A titre de comparaison, les actes antisémites ont été recensés au nombre de 523 (37,9%) et les anti-musulmans 171 (12,4%).

Ces actes anti-chrétiens sont principalement des atteintes aux biens, comme des profanations de cimetières ou des dégradations d’églises, avait expliqué le ministère, en 2019. De deux-tiers à trois-quarts des faits sont dans ce cas, avait-il décrit. Ce qui ferait entre 450 et 515 édifices vandalisés en 2021, soit au moins un par jour, voire trois tous les deux jours.

Si la statistique peut être nuancée par le fait que les églises sont bien plus nombreuses en France que les mosquées ou les synagogues, et que certains pointent qu’une église peut être prise pour cible pour un vol, qui n’est pas un acte anti-religieux, les chiffres prouvent malgré tout que la christianophobie est bien présente en France, et dans des proportions importantes.

Dans les cas où il n’est pas question d’un édifice chrétien, il s’agit donc d’agressions verbales, voire physiques à l’encontre d’un croyant ou un ecclésiastique (parfois même d’assassinat terroriste). Si l’on garde les mêmes proportions, entre 170 et 240 actes de ce type se sont produits en 2021. Ce fut notamment le cas en décembre dernier, lorsqu’une trentaine de catholiques avaient été insultés et menacés lors d’une procession aux flambeaux à Nanterre (Hauts-de-Seine). Des propos comme «kouffars» ou «wallah sur le Coran je vais t’égorger» avaient par exemple été proférés et un flambeau aurait été arraché à un participant et jeté sur les autres.

Disons le, tout cela est bien redondant. Car lorsque l’on se penche sur nos articles précédents, la réponse pourra être la même. Et d’ailleurs CNEWS ne dit pas autre chose (« Si la statistique peut être nuancée par le fait que les églises sont bien plus nombreuses en France que les mosquées ou les synagogues, et que certains pointent qu’une église peut être prise pour cible pour un vol, qui n’est pas un acte anti-religieux, »).
Avant toute chose, rappelons ce que nous disions en 2019:

1) Faits et chiffres
Tout d’abord, quelle est l’ampleur de ce phénomène?
Selon Euronews, le chiffre de 2018 de 1036 actes de ce genre est « stable ». Pas d’explosion donc. Mais même « Euronews » parle d’actes « antichrétiens », est ce vraiment le cas? En effet si on note que les motivations des actes dans les mosquées ou les synagogues sont souvent marquées par des motivations racistes est ce réellement le cas dans les actes « contre » les églises?
Nous avions souligné dans notre article de 2015 que:

« Le bilan 2012 des atteintes aux sites chrétiens (édifices religieux et sépultures) marque une légère augmentation du nombre des actes commis par rapport à l’année précédente : 543 en 2012 au lieu de 527 en 2011, soit + 3 %. La plupart sont des dégradations, des vols d’objets ou encore des actes de simple vandalisme, dont les motivations apparaissent rarement fondées sur une idéologie précise. »

Qu’en est il?
D’après Odon Vallet, spécialiste des religions:

« Dans le cas des actes antichrétiens, encore une fois, peu d’informations existent sur les profils des auteurs. “Les autorités de police communiquent très peu à ce sujet »

D’autant qu’il faut relativiser ce chiffre qui semble extrêmement important comme l’explique « Libération » :

« Difficile, cependant, de définir un acte de vandalisme à caractère anti-religieux, tant ce terme regroupe une large variété de faits. Ainsi, tout graffiti sur un bâtiment religieux peut être considéré comme une dégradation, au même niveau qu’une atteinte à un tabernacle ou du matériel religieux saccagé. Le ministère de l’Intérieur évoque par exemple des inscriptions sataniques, le nombre 666, le A barré de l’anarchie, des croix gammées, des tags nationalistes ou néonazis, mais aussi des inscriptions islamistes, comme Allah Akbar («Dieu est le plus grand»). Interrogé sur la proportion de dégradations par revendication (anarchiste, nationaliste, anti-clérical, islamiste, etc.), le ministère refuse toutefois de détailler, et rappelle que «tout bâtiment religieux doit être respecté». »

A l’identique, les motivations semblent loin d’une campagne systématique d’actes « anti chrétiens ».
Et d’ailleurs qui peut, mieux que les autorités catholiques elle-même, relativiser ce phénomène?

Début février, plusieurs églises ont été visées par des actes malveillants en France. Des croix ont été renversées, des hosties émiettées et des autels incendiés. Mais tous ne relèvent pas de la profanation, une distinction qui doit être soulignée, même pour la Conférence des évêques de France.

Jamais les églises de Houilles et Maisons-Laffitte, dans les Yvelines, n’avaient subi de tels actes. Dans l’une, la croix de l’autel a été brisée, tout comme la statue de la Vierge, irréparable. Dans l’autre, le meuble qui porte le tabernacle a été jeté à terre. Le diocèse de Versailles ne souhaite pas s’étendre davantage sur le sujet et ne considère pas ces actes comme anti-chrétiens. Dans l’une des deux paroisses, c’est une personne sans domicile souffrant de troubles psychiatriques qui semble être à l’origine des faits.

Dans le Tarn, c’est la cathédrale de Lavaur, récemment rénovée, qui a subi d’importants dégâts. Le plus grave sans doute, l’autel de l’une des petites chapelles du lieu a été incendié. « Deux personnes ont mis le feu à des toiles qui étaient sur une table d’autel, renversé un Christ en croix et généré une fumée noire considérable dans une cathédrale dont toutes les peintures avaient été restaurées », regrette le maire de la commune Bernard Carayon. Depuis cinq ans, l’édifice vieux de 700 ans fait l’objet d’importants travaux de restauration, un budget de deux millions d’euros a été engagé pour l’occasion. Deux lycéens ont reconnu être l’auteurs de ces dégradations, qui pour les paroissiens relèvent plutôt de la bêtise de jeunesse que d’un réel esprit anti-religion, l’un d’eux est d’ailleurs venu prêter main forte pour réparer les dégâts causés.

Des profanations à Dijon et Nîmes

À Nîmes, les dégradations sont bien moins importantes. Mais en jetant des hosties au sol, « c’est le cœur de la foi qui a été visé » a déclaré le curé de l’église Notre-Dame. Ici, le diocèse n’hésite pas à parler de profanation. Tout comme à Nîmes où une croix a été dessinée au mur à l’aide d’excréments, des hosties émiettées puis jetées au mur. Une plainte a été déposée mais l’enquête n’a pas encore abouti.

Des actes anti-chrétiens stables

Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, les actes anti-chrétiens sont stables d’année en année. En 2018 par exemple, 1 063 actes anti-chrétiens ont été recensés, soit 25 de plus qu’en 2017. Le secrétaire général de la Conférence des évêques de France relativise ces données, déjà parce qu’il y a 45 000 églises en France mais surtout parce que tous ne relèvent pas de la profanation.

Il y a des cambriolages, on vole des œuvres d’art, c’est une attaque à un lieu de culte mais ce n’est pas la même chose qu’une profanation. La profanation est quelque chose de très spécial. C’est ouvrir le tabernacle, prendre les hosties et profaner ce qui pour nous est le cœur de notre foi, c’est-à-dire la présence de Jésus-Christ dans les hosties. Et ça, c’est quelque chose qui est terrible pour nous, c’est dramatique. Mais il y a aussi beaucoup de gens qui ne savent pas ce que c’est qu’une église, qui y entre pour voler, pour dégrader, donc il faut différencier les attaques contre les lieux de cultes. – le père Olivier Ribadeau-Dumas

Ces dégradations et profanations actuelles sont semblables à celles qui ont eu lieu au XIXe siècle explique l’historienne Rita Hermon-Bélot, directrice d’étude à l’EHESS et qui travaille sur la pluralité religieuse et la laïcité. À l’époque, les profanations ont entraîné « des débats parlementaires extrêmement importants et l’adoption d’une loi, dite sur le sacrilège, qui elle-même a été si problématique qu’elle a entraîné la chute du régime politique du moment » explique l’historienne avant d’ajouter « la France du XIXe siècle est un pays où il y a une très large majorité catholique, croyante et pratiquante ».

Pour la Conférence des évêques de France, développer l’enseignement du fait religieux permettrait sans doute de restreindre de tels actes, grâce à une meilleure connaissance des religions et d’instaurer aussi plus de respect et de dialogue entre elles.

INTERVENANTS

 

Réactions de la CEF sur France Culture
Réactions de la CEF sur France Culture

Réactions qui ont d’ailleurs mis en fureur la communauté des intégristes ultras cathos (voir plus loin).

Qu’en penser aujourd’hui? Bien difficile de le dire en l’absence de nouvelles études comme celles que nous citions dans notre précédent article sur le sujet.
On notera tout de même cet article  de 2017 qui ne dit pas autre chose:

Comme l’avaient déjà relevé des études précédentes, les passages à l’acte se produisent souvent en groupe, après une consommation excessive d’alcool, par désœuvrement, ou sont l’œuvre de personnes souffrant de troubles psychiatriques. Mais, si les cimetières de confessions chrétiens représentent à eux seuls 85 à 90% des théâtres des profanations, on parle aussi d’actes à connotations sataniques. Ces actes interviennent souvent le 30 avril (qui est à la fois l’anniversaire d’Adolf Hitler) et de la fondation de l’Église de Satan aux Etats-Unis.

Exemple: dans la nuit du lundi 30 avril au mardi 1er mai 2007, 114 tombes chrétiennes sont vandalisées au Mesnil-sur-Oger, petit village de la Marne: des croix sont descellées pour être placées selon des rites sataniques, et un Christ est renversé et recouvert de peinture. D’autres pics sont observés les 31 octobre de chaque année et les jours suivants, au moment des fêtes d’Halloween et jour de l’an sataniste, mais aussi lors des dates des solstices et d’équinoxes.

Pour les lieux juifs et musulmans, les profanations prennent un caractère raciste et antisémite. Exemple: environ 500 des 576 tombes du carré musulman du cimetière militaire Notre-Dame-de-Lorette, situé près d’Arras (Pas-de-Calais), sont profanées dans la nuit du dimanche 7 au lundi 8 décembre 2008: de grandes lettres tracées à la peinture noire forment des inscriptions insultant la religion musulmane et citant également nommément la ministre de la justice de l’époque, Rachida Dati.

Autre exemple: la synagogue de Melun est totalement profanée dans la nuit du 22 juillet 2010 tout au long de sa longueur, sur environ 70 mètres de long, chaque inscription antisémite fait 70 centimètres de long ou de hauteur, environ. En janvier 2010, une trentaine de tombes du cimetière juif de Cronenbourg près de Strasbourg sont profanées, certaines taguées d’inscriptions antisémites et nazies.

Et on va le voir en reprenant les actes, que CNEWS cite dans un reportage (avec Charlotte d’Ornellas, grenouille de bénitier identitaire aux ordres de CNEWS), quand on reprend ces actes « antichrétiens » commis depuis le début de l’année, nos explications sont toujours valables.
Mais la nouveauté ce sont les chiffres accompagnant cette soit disant démonstration. D’après CNEWS:

les chiffres prouvent malgré tout que la christianophobie est bien présente en France, et dans des proportions importantes.

On doute.
CNEWS ajoute:

En 2021, sur 1.380 actes anti-religieux recensés par le ministère de l’Intérieur, 686 concernait cette communauté. Soit quasiment la moitié d’entre eux (49,7%). A titre de comparaison, les actes antisémites ont été recensés au nombre de 523 (37,9%) et les anti-musulmans 171 (12,4%).

Une bien belle manipulation qui s’apparente aux calculs des antivax sur la présence des vaccinés en soins intensifs. Explication. Voilà ce qu’on trouve par exemple sur twitter:

Manipulations statistiques des antivax

Si l’on prend ce twitt tel qu’elle, la réaction est évidente: « ah bas là c’est foutu, c’est le chiffres, les vaccins ne protègent pas, et on fait pas grève contre les chiffres. » Sauf que présenté ainsi c’est un calcul complètement manipulatoire des antivax qui utilisent ce que l’on nomme le « paradoxe de Simpson« .

Le paradoxe de Simpson

Le paradoxe de Simpson ou effet de Yule-Simpson est un paradoxe statistique décrit par Edward Simpson en 1951 et George Udny Yule en 1903, dans lequel un phénomène observé dans plusieurs groupes s’inverse lorsque les groupes sont combinés. Ce résultat qui semble impossible au premier abord est lié à des éléments qui ne sont pas pris en compte (comme la présence de variables non indépendantes ou de différences d’effectifs entre les groupes, etc.) est souvent rencontré dans la réalité, en particulier dans les sciences sociales et les statistiques médicales.

Comme l’explique Le Monde dans un article:

Pourtant, la proportion des non-vaccinés semble beaucoup moins écrasante si l’on regarde les chiffres bruts de la Drees sur les entrées à l’hôpital depuis le 31 mai 2021.

  • Les non-vaccinés ne représentent « que » 56 % des hospitalisations conventionnelles, contre 38 % pour les personnes complètement vaccinées ;
  • Les non-vaccinés ne représentent « que » 63 % des admissions en soins critiques, contre 31 % pour les personnes complètement vaccinées.

Cet écart avec les chiffres précédents s’explique toutefois facilement. En effet, la taille des deux populations n’est pas égale : on compte neuf fois plus de vaccinés que de non-vaccinés chez les 20 ans et plus. Cela explique pourquoi les chiffres sont biaisés lorsqu’on les regarde en valeur absolue, comme le font certaines publications sur les réseaux sociaux.

Erreur statistique que l’on comprend plus aisément en consultant ce graphique:

Le paradoxe de Simpson pour les Nuls

Vous avez compris, CNEWS fait la même chose avec ses chiffres. L’échantillon statistiques n’est pas le même. Et pire il n’est pas composé des mêmes actes. CNEWS l’avoue d’ailleurs, la majorité des « actes antichrétiens » est commis en immense majorité contre des édifices et cimetières (voir notre article de 2019), alors que ce n’est pas le cas des actes antisémites ou antimusulmans qui sont surtout des actes envers les personnes.
Pire encore, une TRÈS grande partie des actes comptabilisés comme « antichrétiens » ne le sont pas. Mais la proportion n’est pas appréciable du fait que le ministère de l’intérieur ne communique pas sur ce sujet, rappelons le:

« Difficile, cependant, de définir un acte de vandalisme à caractère anti-religieux, tant ce terme regroupe une large variété de faits. Ainsi, tout graffiti sur un bâtiment religieux peut être considéré comme une dégradation, au même niveau qu’une atteinte à un tabernacle ou du matériel religieux saccagé. Le ministère de l’Intérieur évoque par exemple des inscriptions sataniques, le nombre 666, le A barré de l’anarchie, des croix gammées, des tags nationalistes ou néonazis, mais aussi des inscriptions islamistes, comme Allah Akbar («Dieu est le plus grand»). Interrogé sur la proportion de dégradations par revendication (anarchiste, nationaliste, anti-clérical, islamiste, etc.), le ministère refuse toutefois de détailler, et rappelle que «tout bâtiment religieux doit être respecté». »

Les calculs de CNEWS sont déjà bien faussés… Mais nous allons faire une hypothèse d’école. Reprenons les chiffres avancés par CNEWS et FAISONS COMME SI TOUS CES CHIFFRES ÉTAIENT DES DÉGRADATIONS D’ÉDIFICES RELIGIEUX DE CHAQUE « COMMUNAUTÉ. »

Catégories Nombre d’édifices religieux en France (Source) Nombre d’actes par 100 édifices En proportion par rapport aux actes antichrétiens
686 actes « anti chrétiens »soit 49,7% 53000 1,29 N.A.
523 actes antisémites soit 37,9% 448 116,74 90X
171 actes antimusulmans soit 12,4% 1131 15,1 12X

Notre hypothèse d’école est sans appel.
On pourrait la refaire en regard du nombre de croyants de chaque croyance:

Catégories Nombre de croyants en France

(Source)

Nombre d’actes par 100 croyants En proportion par rapport aux actes antichrétiens
686 actes « anti chrétiens »soit 49,7% 37 000 000 0,001 N.A.
523 actes antisémites soit 37,9% 340 000 0,153 153X
171 actes antimusulmans soit 12,4% 5 500 000 0,003 3X

Dans les deux cas les hypothèses sont sans appel. Et elles ne prennent pas en compte la pondération que nous évoquions juste avant… Dans tous les cas, même en maximisant pour les religions chrétiennes, les actes sont sans commune mesure avec ceux commis envers les musulmans et surtout les actes antisémites dont les chiffres sont astronomiques.

Maintenant, comme dans notre article de 2019, reprenons les actes cités par CNEWS censés illustrer cette « explosion » d’actes « antichrétiens ».

2)CNEWS, manipulation, mode d’emploi

Bien entendu, les sites de la fachosphère reprennent ces chiffre en commettant le même grave biais statistique que CNEWS.
CNEWS illustre donc ses chiffres avec un petit tableau diffusé au cours du reportage avec Charlotte d’Ornelas comme analyste « émérite »:

Les actes antichrétiens depuis le début de l’année.
  • 1er Janvier- Poitiers

Deux hommes suspectés, pas d’arrestation à ce jour, pas de motifs

  • 2 janvier- Genouilly

Pas de suspect, pas d’arrestation à ce jour, motif: vol métaux précieux/argent

  • 5 janvier-St Denis 

Suspect arrêté, motif psychiatrique.

Même basilique qui avait été l’objet des attentions du RN en 2018 et d’une superbe infox à cette occasion.

  • 6 janvier-Poitiers

Pas de suspect, pas de motifs à ce jour.

  • 7 janvier-Vitry sur Seine

Pas de suspect, motif: vol de métaux précieux/Argent

  • 8 janvier-Strasbourg

Un suspect. Pas arrêté. Motif probable psychiatrique.

  • 10 janvier-Romainville et Bondy

Pas de suspect, pas d’arrestation à ce jour, motif: vol métaux précieux/argent

A nouveau, comme dans nos précédents articles, l’examen de fonds relativise la portée « anti chrétienne »…
CEPENDANT loin de nous de négliger ces actes, pour nous les auteurs doivent être retrouvé et jugés (ou soignés).
Ce qui nous intéresse ici n’est pas la dimension judiciaire des affaires, mais l’utilisation de propagande qui en faite par l’extrême droite en cette période électorale.

Reste la dimension de l’attentat terroriste dans la basilique de Nice et l’affaire de la procession à Nanterre évoquée par CNEWS.
La première affaire doit elle être traitée comme un acte purement « antichrétien », alors que les terroristes de daesh de ces dernières années tuent indifféremment athées, chrétiens, musulmans et juifs? Cet acte est bien évidemment symbolique. Mais nous aurions tendance à le classer dans la stratégie connue de daesh de créer du sentiment antimusulman. Stratégie que nous avons de nombreuses fois évoquée:

Daesh est une secte millénariste. Ils pensent que la fin du monde est pour très bientôt, et que la bataille finale se passera à Dabik (d’où le nom de leur organe de propagande). Si fin du monde il y a, cela signifie qu’il leur faut du monde pour cette bataille. Et où trouver ces guerriers ? Dans les « zones grises ». Ces zones grises sont celles où les musulman-es vivent en (relativement) bonne harmonie avec des “occidentaux-les”.
La tactique de Daesh est de commettre des attentats dans les pays occidentaux pour faire monter une tension anti-musulmane. Faire monter les partis d’extrême droite en particulier. Et arriver à une telle tension, qu’il y ait des persécutions de plus en plus fortes contre ces musulmans.
Et si ces persécutions sont assez fortes, ces musulman-es quitteront ces pays… pour aller rejoindre Daesh sur leur fameux champs de bataille de la « fin des temps ».
Le projet est totalement illuminé, mais c’est ainsi. Ce ne sont pas les USA, Israël ou les Russes ou les chinois du FBI qui les ont créés. Pas besoin de théorie du complot débile…
Pour l’affaire de Nanterre, il sera intéressant de suivre la suite de l’affaire. En effet, la teneur n’est pas si claire que celà au vu d’un commentaire du Figaro (un journal gauchiste connu et affirmé) dans un article décrivant l’affaire:
Une source policière confirme de son côté le témoignage recueilli par Le Figaro, indiquant toutefois ne pas connaître «la teneur des insultes», et indique qu’«un dispositif de sécurisation des offices a été mis en place à Nanterre» samedi 11 décembre.

CONCLUSION

Nouvel article de CNEWS, nouvelle fièvre/panique morale de l’extrême droite et Xième manipulation donc. Il faut le redire, il n’y a pas en France une explosion des actes antichrétiens, et nous ne sommes pas à Beyrouth.
Et comme pour les articles précédents de ce style, nous publierons des mises à jour des affaires judiciaires décrites.
Debunked !!!

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