14 février 2015 | Temps de lecture : 37 minutes

Fachosphère et psychiatrie – histoire d’un emballement

Jean-louis Caccomo, une égérie malgré lui des libertariens

La fachosphère s’intéresse très peu de la psychiatrie, parent pauvre de la médecine. Mais quelle mouche les a piqué?

C’est une bien étrange et douloureuse affaire que nous vous présentons aujourd’hui. Douloureuse car elle concerne, à la base, sans doute ce qu’il y a de plus précieux chez un humain, son intégrité mentale.

Nous n’aurions pas abordé cette affaire sans le battage médiatique organisé par le principal intéressé, mais surtout par ses nombreux relais de la « fachosphère ». Et en particulier, par  « Enquête et débats » et nos grands amis de « Dreuz » qui s’illustrent une fois de plus par leurs mensonges et leur méconnaissance du sujet de la psychiatrie…

fachosphère psychiatrie
L’emballement de la fachosphère sur la psychiatrie
Malgré tout, sur une grande partie de ce sujet, nous nous contenterons de souligner certaines incohérences ou erreurs manifestes du dossier sans que celles-ci ne viennent, au final, remettre la possibilité que le fond en soit vrai.

En revanche, certains éléments sont manifestement faux, mais ils ne sont pas forcément à l’instigation de la victime de cette affaire.
Car qu’il dise vrai ou pas, c’est lui qui est la victime.
Que sa maladie soit avérée ou pas. Dans un cas, il s’agit d’un abus administratif manifeste grave aux conséquences catastrophiques ou bien d’une personne qui à un moment de sa vie a vu sa raison altérée.

Dans tous les cas, l’exploitation éhontée qui est faite de cette affaire est absolument scandaleuse.
Mais les Debunkers et nos lecteurs assidus ne pouvaient pas en attendre autre chose de sites de désinformations comme « Enquête et débat » ou « Dreuz ».

1) Présentation de l’affaire, différents sites

Cette triste affaire commence début janvier. A notre connaissance un seul journal mainstream s’y est intéressé à ce jour, il s’agit du magazine « La Clau » :

et « l’Indépendant » qui a publié un article le 30 janvier :

Trois articles sont publiés par « La Clau », que nous mettons en intégralité ici afin de mieux comprendre la problématique « de base » (ils sont accessibles en ligne).

L’économiste Jean-Louis Caccomo, en poste à l’Université de Perpignan Via Domitia, est sujet à une demande d’internement psychiatrique. Médicalement suivi, cet enseignant-chercheur est l’auteur d’articles et d’ouvrages à portée nationale et internationale.
Une étonnante affaire de psychiatrie concerne l’enseignant-chercheur Jean-Louis Caccomo, maître de conférences à l’Université de Perpignan Via Domitia (UPVD). Âgé de 51 ans, ce docteur en sciences économiques a signé plusieurs ouvrages à portée internationale. Penché sur les enjeux économiques de l’information numérique, responsable des relations internationales du département Economie & Management du campus du Roussillon, il collabore à la revue américaine Economics of Innovation and New Technology. Ce dimanche 11 janvier, il a adressé un courrier désespéré, au contenu confus, au ministère de l’Education et à la cour européenne des droits de l’Homme. Il y signale être l’objet d’une procédure d’internement psychiatrique et précise avoir déjà été interné deux ans « puis transféré à Montpellier pour y subir les électrochocs ».
Tweet de Jean-Louis Caccomo, samedi 10 janvier 2014.
Aidez moi. Ils ont recommencé.
— Jean-Louis Caccomo (@caccomo) 10 Janvier 2015L’universitaire, rescapé du tsunami survenu en 2004 dans l’océan indien, tient un blog consacré aux évolutions de la société française. Il met en avant son impact intellectuel en soulignant que ses livres sont « mondialement reconnus ». Il détaille son parcours récent : « j’ai réintégré mon poste en juin 2014 et je suis depuis suivi par Montpellier qui m’a jugé apte à la reprise du travail ».
L’économiste Jean-Louis Caccomo, professeur à l’Université de Perpignan et rédacteur d’articles sur l’innovation, à diffusion internationale, fait face à sa fragilité mentale. Sa représentante adresse un droit de réponse à la publication de notre article du 12 janvier.
Notre article « Les déboires psychiatriques du professeur Caccomo » relatif au maître de conférences de l’Université de Perpignan Jean-Louis Caccomo suscite la réaction de ses proches. Jeudi 15 janvier, sa représentante, Solweig Ely, nous a adressé un droit de réponse intitulé « L’affaire Caccomo : la liberté d’expression destinée à l’internement psychiatrique ». Elle rappelle le parcours du docteur en sciences économiques et « chroniqueur dans la presse nationale et revues internationales spécialisées ». L’accent est mis sur sa notoriété et ses Chroniques en liberté « reprises par de nombreux sites français et étrangers ».
« Être de droite, un tabou français »
La communiquante souligne que l’universitaire, aux positions « non conformes au politiquement correct de l’université française », a parfois été exclu de promotions, sur le principe « être de droite : un tabou français ». Elle relie son internement psychiatrique, en février 2013 à l’hôpital de Thuir, à la liberté d’expression, car cette mesure serait le fruit de « divergences pédagogiques accumulées au fil des années » entre le professeur et la direction de l’université. L’internement étant « arbitraire », Mme Ely évoque une « violation flagrante de la liberté de l’individu et du droit français en la matière ». L’université ayant demandé une nouvel internement le 9 janvier, elle ne nie pas l’état mental du professeur Caccomo mais souligne une procédure qui viserait à le « faire taire par tous les moyens ».
L’Université de Perpignan dénonce des accusations malveillantes
La rocambolesque démultiplication d’informations autour de la problématique psychiatrique du professeur Jean-Louis Caccomo, en poste à l’Université de Perpignan, comporte désormais des poursuites judiciaires. Les publications malveillantes sont visées et le Conseil d’Administration de l’établissement signe à son unanimité une motion de défense de l’image de l’université, et de son président, Fabrice Lorente.
Les déboires psychiatriques du professeur Jean-Louis Cacccomo, de l’Université de Perpignan Via Domitia (UPVD), ont agité certains milieux de la communication numérique depuis le début de l’année. Le 12 janvier, nous évoquions la situation de cet économiste médicalement suivi, qui expose sa problématique personnelle sur les réseaux sociaux, à la vue de tous. La copie des contenus diffusés étant aisée, une montée en mayonnaise est observée depuis plusieurs jours. Le site américain francophone Dreuz.info, autodéfini comme « chrétien, pro-israélien et néo-conservateur »,  s’est engagé dans cette étrange opération.
Motion unanime de l’Université
Ce vendredi 30 janvier, pour stopper les distorsions d’information, le Conseil d’Administration de l’UPDV, réuni en séance plénière, a adopté une motion. Un communiqué précise que ses membres « s’indignent unanimement des accusations mensongères qui circulent sur certains sites internet et réseaux sociaux, relatives à l’internement prétendument abusif d’un collègue ». Les sages du campus réfutent des « propos jetant l’opprobre sur le fonctionnement institutionnel et l’approche humaine de l’établissement ». Ils « apportent leur plein et entier soutien au Président et à son équipe et leur confirment leur confiance ».
Des poursuites judiciaires sont engagées
Jeudi 29 janvier, le président de l’UPVD, Fabrice Lorente, nous transmettait le communiqué suivant : « Suite aux différentes publications récentes, sur Internet et dans les réseaux sociaux, contre l’Université de Perpignan et son président, nous avons saisi nos avocats qui rédigent les plaintes et recours judiciaires adaptés ». Ce samedi 31 janvier, le quotidien l’Indépendant, à Perpignan, évoque ses propres « investigations », selon lesquelles l’Université « n’a pas grand-chose à se reprocher », d’autant que « de nouveaux signalements de débordements arrivent en janvier 2015 aux oreilles de la direction ».

2)   Récupération par la fachosphère/Résumé des attaques

On pourrait, on devrait même à ce moment se demander ce que viennent faire les médias fascistoïdes là-dedans.
Et à dire vrai, nous n’avons pas de certitudes sur le sujet.

Voici, par ordre chronologique les acteurs principaux de cette « récupération » et leurs articles afin de mieux en comprendre le déroulé et les intérêts de tout un chacun :

  • 16 janvier

Ce premier article n’en est en fait un. Il s’agit d’un droit de réponse écrit par la « communicante » de M. Caccomo publié dans l’article de « La Clau » en intégralité. Aucun commentaire propre « d’enquêtes et débats » (E&D). A ce stade, on ne peut pas encore parler de récupération.
Cette publication est tout à fait justifiable.
Nous la notons car c’est la première notification de cette histoire dans un média de la fachosphère, mais aussi afin de développer le nécessaire droit de réponse de M. Caccomo.

Né le 23 juin 1963, c’est au travers d’un parcours atypique que Jean-Louis Caccomo, est devenu docteur en sciences économiques et qu’il est actuellement maître de conférences à l’université de Perpignan. Auteur de trois ouvrages consacrés à l’innovation, il est aussi le père de plusieurs articles scientifiques, chroniqueur dans la presse nationale et revues internationales spécialisées.
Connu dans le monde entier grâce à sa participation à de nombreux programmes de coopération académique dans la formation et la recherche, le professeur Caccomo est un observateur attentif de la vie politique française, il diffuse depuis 15 ans sur le net ses « Chroniques en liberté » qui sont reprises par de nombreux sites français et étrangers. Exclu de promotions pour certaines de ses prises de position jugées comme non conformes au politiquement correct de l’université française. Eric Brunet déclare par exemple : « Dans mon livre, je raconte l’histoire de ce professeur d’économie français, Jean-Louis Caccomo, connu dans le monde entier, et que l’université française a muté dans l’université décentralisée de Mende, en Lozère » (Etre de droite : un tabou français).
En janvier 2010, un étudiant de l’université de Perpignan poignarde une secrétaire et deux professeurs… A cet époque le professeur Caccomo traverse un passage à vide difficile (NB : une légère dépression décrite dans les différentes émissions réalisées en décembre dernier sur les survivants du Tsunami de 2004). S’appuyant sur la plainte déposée à leur encontre par la famille de la secrétaire, mentionnant la maladie mentale évidente de l’étudiant assassin, l’université décide de le mettre à pied par “principe de précaution”… ( ???)
Le 14 février 2013, le professeur Caccomo est convoqué à l’Hôpital de Thuir où un psychiatre doit le recevoir pour le réhabiliter dans ses fonctions : il ne verra JAMAIS le médecin en question et ne ressortira que 14 mois plus tard…
Alors que depuis ces derniers jours, l’attentat de Charlie Hebdo a relancé le débat sur le droit inaltérable à la liberté d’expression, les raisons et circonstances de cet enfermement ont le mérite de faire débat.
Un extrait de l’assignation déposée par l’avocate de M. Caccomo devant le Tribunal de Grande Instance de Perpignan en novembre 2014, présente des éléments qui laissent pourtant peu de place aux doutes :
« Sur la légalité de la décision d’admission en hospitalisation psychiatrique
 Deux irrégularités majeures sont à relever concernant la décision d’admission en hospitalisation psychiatrique du 14 février 2013 :
– la décision est absente du dossier médical de M. CACCOMO ;
– le tiers à l’origine de la demande n’avait pas qualité pour l’effectuer.
I-2-1) La décision est absente du dossier médical de M. CACCOMO
L’article L 3212-1 du code de la santé publique dispose notamment : « Le directeur de l’établissement prononce la décision d’admission ».
Cette décision du directeur de l’établissement qui est à la base des soins psychiatriques de M. CACCOMO est absente du dossier. Ce document est pourtant essentiel à la régularité de la procédure.
I-2-2) Sur le tiers à l’origine de la demande d’admission
La demande d’admission en soins psychiatriques de M. CACCOMO émane de M. Fabrice LORENTE, président de l’université de PERPIGNAN et employeur de ce dernier.
Or, l’article L3212-1 du code de la santé publique dispose notamment :
« II.– Le directeur de l’établissement prononce la décision d’admission :
Soit lorsqu’il a été saisi d’une demande présentée par un membre de la famille du malade ou par une personne justifiant de l’existence de relations avec le malade antérieures à la demande de soins et lui donnant qualité pour agir dans l’intérêt de celui-ci, à l’exclusion des personnels soignants exerçant dans l’établissement prenant en charge la personne malade. » [….] Il semble que les divergences pédagogiques accumulées au fil des années entre M. CACCOMO et M. LORENTE ont poussé ce dernier à tenter de se « débarrasser » de l’un des agents de l’université en détournant l’esprit de la procédure d’hospitalisation à la demande d’un tiers.
En dehors cette violation flagrante de la liberté de l’individu et du droit Français en la matière, il est bien précisé dans cette assignation que :
« D’une manière générale, les certificats médicaux sont flous sur la question de la forme de la prise en charge et sur le fait qu’elle demeure adaptée ou non au patient.
Il conviendra en tout état de cause de déclarer irréguliers les cinq certificats médicaux susvisés de ce seul fait. »
A ce jour, le corps médical de l’hôpital de Montpellier qui a permis au professeur Caccomo de sortir en Avril 2014 de cet internement arbitraire, l’a reconnu totalement apte à reprendre son activité mais l’Université peine encore à lui rendre l’intégralité de ses fonctions (???) et réitère même son infraction : en date du vendredi 9 janvier dernier, elle demande à l’hôpital de Thuir de venir chercher le professeur Caccomo à son domicile pour le faire à nouveau interner. Bien qu’ils ne donnent aucune d’explication justifiant cette demande, l’hôpital s’exécute (???)….
Seuls la présence de proches soutiens lui évitera un nouvel enfermement…
Les « déboires Psychiatriques » décrits dans l’article du lundi 12 janvier sur La Clau, se confrontent à la réalité des faits : Dans cette affaire, il n’est pas question de remettre en cause l’état mental du Professeur Caccomo mais de le faire taire par tous les moyens, quitte à ce que les pratiques utilisées dans ce but soient inhumaines, illégales et dignes d’un système dictatorial.
La liberté d’expression passe par le droit à chacun de se faire sa propre idée mais il est crucial que les éléments avancés soient véridiques et vérifiables. Espérons que la Justice fera le reste…..
Solweig Ely”
  • 26 janvier

Léger changement de ton qui devient plus péremptoire dans « Nouvelles de France » :

« Nouvelles de France »

Le témoignage du Pr Jean-Louis Caccomo, interné de force pendant 2 ans sur demande du président de son université

Le témoignage du Pr Jean-Louis Caccomo, interné de force pendant 2 ans sur demande du président de son universitéJean-Louis Caccomo, économiste, universitaire, auteur de 70 articles dans des revues universitaires à comité de lecture, et de plusieurs ouvrages dont Le modèle français dans l’impasse, aux éditions Tatamis (2013), a été interné de force en hôpital psychiatrique pendant deux ans, sans la moindre justification médicale, et par une autorité, son université, qui n’a justement aucune autorité en la matière. Sorti récemment de cet enfer par miracle, il a pu la réintégrer et recommencer à des donner ses cours. Mais il est à nouveau harcelé par la même université, qui tente à nouveau de se débarrasser de lui en le faisant interner de force. Il témoigne :

  • 27 janvier

A partir de cet article de NDF, la machine commence à s’emballer. On retrouve très logiquement des reprises sur des sites farfelus. Exemple : « jouir de sa vie »

C’est un site qui rejette manifestement violemment la psychiatrie, mais donne des conseils de médiumnie, de « psycho énergie magique », et de tarots divinatoires.  Croyances « New-Age » à gogo, spiritualité matinée de dieu et des extraterrestres…Bref…
L’article en lui-même est une reprise de celui d’enquête et débat, avec un rajout qui vaut son pesant de cacahuètes :

Nous partageons ce témoignage émouvant du Pr Jean-Louis Caccomo.
Notre mission Jouir de sa Vie est également de dénoncer la manipulation, les abus afin que chacun ouvre sa conscience et son cœur.
Peut-être êtes-vous sous l’emprise de ce que vous dit votre Psychiatre ?
Peut-être veut-on vous faire croire que vous êtes malade ?
Peut-être connaissez-vous quelqu’un qui a besoin d’aide ?
  • 28 janvier

La machine s’emballe désormais et le site « euro jihad » parle carrément maintenant de « complot » et de personnes gênante à abattre… Avec une petite allusion à la thèse désormais bien connue de « l’Eurabia » et un délire paranoïaque sur un soi-disant système de répression psychiatrique en France. On sent que la personne transpose légèrement la situation de l’ancienne psychiatrie politique soviétique avec la situation actuelle en France.

A lire son blog on peut se rendre compte que cet homme est plus intelligent que ceux qui nous gouvernent et dispose de bien plus de capacities intellectuelles.
 Et a l’asile psy lorsqu’il a dit que son internement abusif retardait la publication d’un livre les dingologues l’ont diagnostique
 -atteint de delire symptomatique de grandeur maniaque !
 Ca ne m’etonne pas car des milliers de personnes sont aussi piegees par ce systeme abusif que nul n’ose reformer d’ou les multiples abus.
 Et ce n’est pas le seul j’ai entendu parler d’un militant de droite boucle depuis longtemps a Paris car les dingologues estiment qu’il est atteint d’une alteration mentale pour oser dire qu’il n’aime pas les etrangers et qu’il faut qu’ils partent !!!
 Combien de cas inconnus dans les geoles psychiatriques de francarabia.
 Il faudrait alors interner tous les deputes et senateurs pour delire symptomatique et vicieux d’accaparement des biens de l’etat puisqu’ils achetent des permanences avec l’argent alloue par l’etat,indemnite de frais de mandat IFM et en fin de mandat les revendent et gardent l’argent ou louent les dites permanences pour faire du fric.
  • 28 janvier

Reprise sans aucune critique de l’article précédent sur un blog FN.

  • 28 janvier

C’est le même jour que l’affaire de récupération explose littéralement avec cet article de « dreuz ». Cette fois tout y est :

  • Arguments juridiques
  • Considérations cliniques
  • Argumentation complotiste politique
  • Complot et collusion de l’université et des hôpitaux psychiatriques

Nous reprendrons dans un chapitre suivant chacun des « arguments proposés » ici en les démontant proprement, et nous détaillerons dans un autre chapitre « l’affaire dans l’affaire » de l’agrégation dont parle « dreuz ». Ce qui nous permettra probablement d’émettre quelques hypothèses sur le pourquoi de cette récupération de « dreuz ».

L’article délirant de Dreuz
Comment Fabrice Llorente, président de l’université de Perpignan, a fait illégalement interner le professeur Caccomo
Le 14 février 2013, Fabrice Llorente, président de l’université de Perpignan et employeur du professeur Caccomo, demandait son admission en soins psychiatriques – en toute illégalité.
Grâce à des complicités au sein de l’hôpital, ce dernier sera enfermé et drogué pendant près de 14 mois. Il doit sa libération à un miracle : envoyé pour subir un électrochoc à Montpelier, un docteur consciencieux l’examine, le trouve parfaitement normal et le rend à la vie civile.
Acharné, l’université a tenté de le faire de nouveau interner il y a trois semaines. Cette fois, Caccomo ne s’est pas laissé piéger… mais il est sur le qui-vive.
Guy Millière : « je connais Jean Louis Caccomo. C’est effectivement un économiste libéral. Je l’ai rencontré plusieurs fois. Il est compétent et sympathique. Je n’imaginais pas qu’il puisse lui arriver ce qui lui est arrivé. Je n’imaginais pas que cela, en soi, puisse arriver. C’est très inquiétant et absolument scandaleux. »
Détournement de l’internement psychiatrique pour se débarrasser d’un gêneur
Le 14 février 2013, Fabrice Llorente, président de l’université de Perpignan, signe une demande d’admission en soins psychiatriques de Jean-Louis Caccomo.
Selon la loi (article L3212-1 du code de la santé publique) qui protège les citoyens contre tout internement abusif, pour qu’un directeur d’établissement hospitalier puisse accepter une personne en soins, il doit avoir été saisi d’une demande présentée par :
– un membre de la famille du malade,
– une personne susceptible d’agir dans l’intérêt du malade,
Llorente, n’est ni l’un ni l’autre. Il n’a aucun lien de parenté avec Caccomo, et il ne peut agir « dans l’intérêt du professeur » puisque son mandat de président concerne son université, et qu’à part être un scientifique de talent, de droite et libéral, ce qui est peut-être son crime, Caccomo n’a jamais fait de mal à une mouche, même universitaire, et ne donne pas ses cours armé d’une Kalachnikov.
Cela n’a pas empêché Llorente de signer la lettre de demande d’internement. Ni à l’hôpital complice de l’accepter, et d’interner Caccomo.
Interrogé, Llorente a avancé un « principe de précaution » pour justifier sa demande de soins psychiatriques. Pendant près de 2 ans « par précaution » à partir de … rien !
Entre le président de l’université et Caccomo, un écart frustrant. Jean-Louis Caccomo, brillant professeur d’économie, fait probablement de l’ombre à Llorente.
D’un coté, Fabrice Llorente, jeune diplômé qui se retrouve à la tête d’une université avec pour tout bagage … des diplômes de sport ! (licence Éducation et motricité, DEA de psycho-sociologie du sport), au point que, gêné, il tentera de se justifier en déclarant à la Semaine du Roussillon, en 2012 : « Beaucoup font souvent l’amalgame. Etre en STAPS [Sciences et techniques des activités physiques et sportives], ce n’est pas être tout le temps en salle de sport, ce n’est pas que faire du sport, c’est étudier le sport et les sciences qui s’y rapportent ».
On aura compris…
De l’autre, Jean-Louis Caccomo, à plusieurs coudées au dessus du président de son université, possède un CV à rendre jaloux … un jeune président d’université :
Caccomo est connu internationalement pour ses travaux.
Il est docteur en Sciences économiques, maître de conférences à l’université de Perpignan, responsable des relations internationales du département « Economie & Management », directeur du Master professionnalisé « Economiste Financier »,
Il a créé, au sein de son université il y a dix ans, un master finance dont il était le responsable pédagogique,
Il est l’auteur de trois ouvrages aux éditions L’Harmattan consacrés à l’innovation,
de plusieurs articles scientifiques dans des revues internationales (Journal of Evolutionary Economics, Economics of Innovation and New Technology), et nationales (Revue d’Economie Industrielle, Revue Innovations),
chroniqueur dans la presse nationale (Les Echos, Le Monde, Le Figaro, Le Midi-Libre) et internationale (Le Providence à Boston, l’Express de Toronto, L’Echo de Bruxelles).
Il a publié des chroniques pour l’AGEFI, le quotidien suisse de l’économie et des finances.
Il participe à de nombreux programmes de coopération académique (dans la formation et la recherche) en Suède (Stockholm), en Ukraine (Kiev, Simféropol, Yalta), en Thaïlande (Phuket), aux Comores (Moroni), au Maroc (Marrakech, Casablanca, Safi) en Algérie (Alger, Oran, Annaba) et en Syrie (Damas), ce qui lui a donné une renommé mondiale.
Cette cruelle différence de niveau semble avoir eu du mal à passer, et des divergences pédagogiques se sont accumulées au fil des ans, le professeur dépassant de très loin les compétences de son président au bras long.
Pour tout dire, Caccomo était en chemin pour devenir le directeur de l’IAE Perpignan [Institut d’Administration des Entreprises] voir le président, dont il avait d’ailleurs contribué à la nomination du précédent directeur.
Mais Caccomo est un économiste libéral, de droite, au sein du système universitaire … que l’on sait.
Aussi sera-t-il victime d’une cabale lors de son concours d’agrégation (une lettre ouverte de François Legendre et Yannick L’Horty appelait à pétitionner contre « des candidats à l’agrégation des universités », dont Caccomo, dont la pensée, inspirée de Friedrich Hayek et Frédéric Bastiat, était jugée trop libérale par les marxistes), cabale relayée par Le Monde, Libération et Charlie Hebdo sur laquelle Llorente, loin de soutenir son professeur, a judicieusement rebondi pour livrer sa guerre de pouvoir local pour les postes clés et écarter le célèbre universitaire.
Éric Brunet écrira dans Etre de droite : un tabou français*, que Caccomo a été exclu des promotions en raison de ses prises de position non conformes au politiquement correct de l’université française : « Dans mon livre, je raconte l’histoire de ce professeur d’économie français, Jean-Louis Caccomo, connu dans le monde entier, et que l’université française a muté dans l’université décentralisée de Mende, en Lozère ».
Complicité de l’hôpital de Thuir à Perpignan
Le jour même de la demande d’internement signée du président de l’université, soit le 14 février 2013, Philippe Banyols, le directeur de l’hôpital de Thuir (Perpignan) admet Caccomo en soins psychiatriques selon la procédure d’urgence. Caccomo n’en sortira que le 3 avril 2014…
Pourtant, Banyols ne pouvait prononcer sa décision d’admission que si elle était «accompagnée de deux certificats médicaux circonstanciés datant de moins de quinze jours (…) Le premier ne pouvant être établi que par un médecin n’exerçant pas dans l’établissement accueillant le malade. (…)» (article L 3232-1 alinéa 7)
Ces certificats médicaux n’existent pas, indique son avocat dans l’assignation dont nous avons eu connaissance.
Un seul certificat médical a été établi, par un certain Dr Vichet, qui exerce … dans l’établissement qui devait accueillir Caccomo, en totale infraction avec la loi.
Après la demande illégale d’internement psychiatrique signée par Llorente, l’admission du professeur Caccomo est également entachée d’irrégularités…
Pire, le 4 mars 2013, une expertise est confiée au docteur Marc Bosc qui décrit ainsi l’état de Caccomo :
« lors de l’entretien, en date du 9/03/2013, il apparait que le patient n’est plus en phase aigüe d’un état maniaque.On ne note pas de préoccupation délirante, de fuite des idées, de versatilité de l’humeur, de débordement instinctuel. Son humeur est syntone, son comportement adapté, sans composante ludique ou trouble du sommeil signalé. Son autocritique est de bonne qualité : le trouble à l’origine de l’hospitalisation ne semble plus être présent. La patient est à même de soutenir un échange verbal de bonne qualité »
Et le Docteur Bosc conclut pour … la poursuite de l’internement !
Un détail cependant retient l’attention : le médecin semble avoir un à priori négatif.
Pour démontrer le délire de Caccomo, il note que « il [Caccomo] serait en train d’écrire un livre et il s’était engagé à être présent à trois congrès. Il dit avoir été nommé aux relations internationales et avoir passé des conventions avec des universités au Maroc, Thaïlande et Mexique. »
Si le docteur Bosc avait tapé Caccomo sur Google, il se serait rendu compte que tout était exact ! Mais Google est probablement délirant, pour ce « psychiatre ».
Et cela durera 14 mois… d’enfer.
Interrogé par JPG, Caccomo raconte son internement :
« Je ne pouvais plus parler, je tremblais, je n’arrivais plus à me laver tout seul, j’étais incontinent, j’ai perdu des dents, des ongles. J’avais des hallucinations, je ne pouvais plus fermer les yeux à cause d’elles. J’étais prisonnier de mon propre corps. Et là, pour de bon, on frise la folie. »
« Je ne savais plus quelle année on était, quel mois on était, je n’ai pas vu mes enfants pendant deux ans »
Le miracle : un docteur d’une clinique de Montpelier constate que Caccomo n’est pas « fou »
Caccomo est transféré en avril 2014 dans une clinique spécialisée de Montpelier.
Il y reste deux mois et demi, du 4 avril 2014 au 20 juin.
Très vite, les médecins arrêtent le traitement de cheval qu’il subissait à Perpignan, qui l’avait transformé en légume. Son moral s’améliore, et les médecins considèrent que les soins ne sont plus utiles.
La clinique le reconnait alors totalement apte à reprendre son activité.
L’acharnement de l’université ne s’est pas arrêtée là…
L’Université ne lui a pas rendu l’intégralité de ses fonctions comme la loi l’y oblige, ni les rémunérations qui les accompagnent.
Le 9 janvier, l’université fait une nouvelle tentative d’internement de Caccomo
Mais le plus grave, elle a fait une nouvelle tentative d’internement, cette fois signée par Christine Pagnon, la directrice de l’IAE où travaille Caccomo.
Vendredi 9 janvier, elle demande à l’hôpital de Thuir de venir chercher le professeur Caccomo à son domicile pour le faire de nouveau interner.
Et l’hôpital, une fois de plus, s’est exécuté.
C’est à la présence de ses proches qu’il doit d’avoir échappé, ce jour là, à un nouvel enfermement…
Christine Pagon, la directrice de l’IAE, doit son poste à Llorente.  D’après les témoignages de la DRH de l’université, Pagon a signalé des « comportements bizarres » de Caccomo…
Jean Robin, du site Enquête et Débat, a recueilli le témoignage du professeur :
L’assignation :
Début janvier 2015, Jean Louis Caccomo a assigné le Centre Hospitalier Léon-Jean Grégory, l’agent judiciaire de l’Etat, et réclame 104.000 en réparation de son préjudice.
Entre vol au dessus d’un nid de coucou et enfer du Goulag, cette affaire n’est pas terminée.
Ce matin 28 janvier, le président de l’université a exigé que Caccomo subisse une visite médicale. C’est par ce biais qu’il avait été piégé en 2013.
Selon ses conseils, s’il est encore interné pendant un mois, il perd tout :
il est alors déclaré invalide à vie,
 il perd son poste,
 on lui retire le droit de vote,
 et il perd la garde alternée de ses enfants,
  • 29 janvier

A cette date, on assiste à une très intéressante publication par un think thank ultra libéral, « l’institut des libertés » (IdL) :

Jean-Louis Caccomo a été victime d’une machination orchestrée par la toujours égale ploutocratie pour conserver leur mainmise gauchiste sur la faculté de Perpignan.
Le Combat pour nos universités est perdu depuis longtemps mais pas celui de l’Homme. Alors aidons l’Homme.
Aidons le travail, sur la médiocrité.
Aidons le mérite, sur le passe droit.
Aidons l’initiative sur l’immobilisme
Aidons la liberté sur la pensée unique.
  • 30 janvier

Récidive de Dreuz :

Affaire Caccomo : l’acharnement de l’Université de Perpignan contre son professeur tourne au cauchemar
Nous apprenons que depuis hier 29 janvier, l’Université de Perpignan Via Domitia, prise d’une folie autodestructrice, s’acharne de plus belle contre son professeur, Jean-Louis Caccomo, considéré comme l’un « des plus grands penseurs libéraux enseignants »*, mais qui a le tort … de ne pas être de gauche.
S’il ne s’agissait pas d’un professeur victime d’une machine infernale devenue folle, on croirait à un mauvais film de série B.
Hélas, le président de l’université n’hésite pas à salir l’image de son établissement pour régler ses comptes personnels.
Rappel des faits :
• Après avoir été interné illégalement pendant près de 2 ans dans un hôpital psychiatrique, suite à une demande d’internement visiblement irrégulière et signée par Fabrice Llorente, le président de l’université, Jean Louis Caccomo en est sorti par miracle en avril 2014.
L’université tente de le faire interner de nouveau le 9 janvier
• Le 9 janvier dernier, sur ordre de Christine Pagnon, la directrice de l’IAE où travaille Caccomo, l’université fait une nouvelle demande d’internement, et le directeur de l’hôpital de Thuir envoie chercher le professeur Caccomo à son domicile pour le faire de nouveau interner.
Il en échappe grâce à la présence de ses proches.
Nouvelles menaces le 29 janvier lors d’une visite médicale arbitraire
• Puis le 29 janvier, Caccomo reçoit l’ordre de se présenter à une visite médicale, à la demande du président de l’Université, au cours de laquelle il reçoit des menaces.
« Dans votre intérêt, ne faites pas de vague »
Jean-Louis Caccomo : « je sors de la visite médicale chez la médecine du travail, le médecin m’a trouvé en parfait état de santé, cependant, elle m’a donné un autre rdv dans deux mois. Puis elle m’a invité à ne pas faire de vagues dans l’intérêt de l’université et dans mon intérêt »
Caccomo : « Je lui ai répondu que son avis n’était ni médical ni pro. »
Question : pourquoi cette demande soudaine de visite médicale ?
Question : pourquoi un nouveau rendez-vous dans deux mois si Caccomo a été jugé en bonne santé ?
Question : est-il courant qu’une visite médicale se termine par des menaces ?
Cet acharnement contre un de ses professeurs est en train de porter lourdement atteinte à l’image de l’université…
Hier encore, Llorente a déposé plainte pour diffamation contre Caccomo suite à la vidéo (que vous pouvez regarder ici) où il raconte ses deux ans de calvaire. C’est son droit le plus strict. Cependant…
Il a pris en otage le personnel et les étudiants en les informant par mailing de ses déboires personnels, dans une tentative de polarisation de l’ensemble du personnel et des étudiants contre le professeur, abusant largement de ses fonctions.
Vous aurez constaté que les médias locaux restent silencieux comme des pierres : Jean Louis Caccomo n’est pas dans le bon camp, il n’est pas un homme de gauche, sans quoi l’information aurait déjà fait les gros titres du Monde et de Libération.
Car on ne prend pas la défense d’un homme de droite, c’est un principe journalistique sacré. Au contraire, on l’enfonce …
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Christian Larnet pour Dreuz.info.
* Emmanuelle Gave, DEA de Droit des AFFAIRES PARIS II Assas, LL.M de Duke University, directrice exécutive de l’Institut des Libertés.

3) Les coupables potentiels (revoir les commentaires)/Questionnement

a) Les boucs émissaires désignés

Vous êtes lecteur des Debunkers, vous connaissez donc le déroulement de la « thèse explicative fascisante » : il y a un complot.
C’est une obligation rhétorique. Il n’y a pas un responsable, il y a un coupable désigné, sans aucune preuve. Ce coupable est forcément machiavélique et a tout ourdi depuis des années. Et il est soutenu par « le système ». Système parfois désigné expressément dans ses composantes, mais le plus souvent désigné par un nom vague. Les éléments agissant de ce système sont forcément contre :

  • Le peuple « de souche »
  • L’état
  • La nation
  • L’ordre civil
  • L’ordre naturel (dieu/la famille, etc…)
  • Ils sont corrompus et tricheurs (sinon, ils ne pourraient arriver à leurs fins)

On le voit, cette rhétorique est éminemment infantile : « Eux » sont méchants et ont tous les pouvoirs. « Nous » sommes gentils, manipulés, mais conscients et nous allons battre le mal.
Un véritable scénario de Biouman revu par les inconnus…

Nous entendons déjà les complotistes venir ici nous seriner la sempiternelle ritournelle : vous êtes des bisounours de ne pas voir qu’il existe des complots.
OUI les complots existent.
Même qu’on s’en aperçoit…

OUI il existe des gens qui ourdissent des plans machiavéliques sur des années pour nuire à une personne, par intérêt ou gratuitement, et parfois avec des complicités haut placées.
OUI le système POLITIQUE/ÉCONOMIQUE est souvent corrompu.
OUI ce même système ne change pas selon les désidératas des citoyens (quoique cela se discute) et est sclérosé.

On notera que seules les personnes d’extrême droite utilisent ce terme de système sans arrêt sans en connaitre le sens et le fonctionnement.

Et que s’il existe des complots, le monde entier n’est pas régi par ceux-ci en permanence dans tous les événements possibles et imaginables !

b) Les coupables potentiels désignés par les articles de la fachosphère

Reprenons les éléments un par un des boucs émissaires désignés :

  • Droit de réponse de la communicante du professeur CACCOMO :
« Exclu de promotions pour certaines de ses prises de position jugées comme non conformes au politiquement correct de l’université française. Eric Brunet déclare par exemple : « Dans mon livre, je raconte l’histoire de ce professeur d’économie français, Jean-Louis Caccomo, connu dans le monde entier, et que l’université française a muté dans l’université décentralisée de Mende, en Lozère » (Etre de droite : un tabou français). »
« Il semble que les divergences pédagogiques accumulées au fil des années entre M. CACCOMO et M. LORENTE ont poussé ce dernier à tenter de se « débarrasser » de l’un des agents de l’université en détournant l’esprit de la procédure d’hospitalisation à la demande d’un tiers. »
« Les « déboires Psychiatriques » décrits dans l’article du lundi 12 janvier sur La Clau, se confrontent à la réalité des faits : Dans cette affaire, il n’est pas question de remettre en cause l’état mental du Professeur Caccomo mais de le faire taire par tous les moyens, quitte à ce que les pratiques utilisées dans ce but soient inhumaines, illégales et dignes d’un système dictatorial. »
  • « Jouir de sa vie » :
« Peut-être êtes-vous sous l’emprise de ce que vous dit votre Psychiatre ? »
  • « Euro djihad » :
« Et ce n’est pas le seul j’ai entendu parler d’un militant de droite boucle depuis longtemps a Paris car les dingologues estiment qu’il est atteint d’une alteration mentale pour oser dire qu’il n’aime pas les etrangers et qu’il faut qu’ils partent !!!
 Combien de cas inconnus dans les geoles psychiatriques de francarabia. »
  • « Dreuz »

28 janvier

« Le 14 février 2013, Fabrice Llorente, président de l’université de Perpignan et employeur du professeur Caccomo, demandait son admission en soins psychiatriques – en toute illégalité.
Grâce à des complicités au sein de l’hôpital, ce dernier sera enfermé et drogué pendant près de 14 mois. »
« Entre le président de l’université et Caccomo, un écart frustrant. Jean-Louis Caccomo, brillant professeur d’économie, fait probablement de l’ombre à Llorente. »
« Mais Caccomo est un économiste libéral, de droite, au sein du système universitaire … que l’on sait.
Aussi sera-t-il victime d’une cabale lors de son concours d’agrégation (une lettre ouverte de François Legendre et Yannick L’Horty appelait à pétitionner contre « des candidats à l’agrégation des universités », dont Caccomo, dont la pensée, inspirée de Friedrich Hayek et Frédéric Bastiat, était jugée trop libérale par les marxistes), cabale relayée par Le Monde, Libération et Charlie Hebdo sur laquelle Llorente, loin de soutenir son professeur, a judicieusement rebondi pour livrer sa guerre de pouvoir local pour les postes clés et écarter le célèbre universitaire. »
« Complicité de l’hôpital de Thuir à Perpignan
Le jour même de la demande d’internement signée du président de l’université, soit le 14 février 2013, Philippe Banyols, le directeur de l’hôpital de Thuir (Perpignan) admet Caccomo en soins psychiatriques selon la procédure d’urgence. »
« Mais le plus grave, elle a fait une nouvelle tentative d’internement, cette fois signée par Christine Pagnon, la directrice de l’IAE où travaille Caccomo.»
  • « Dreuz » du 30 janvier :
« Vous aurez constaté que les médias locaux restent silencieux comme des pierres : Jean Louis Caccomo n’est pas dans le bon camp, il n’est pas un homme de gauche, sans quoi l’information aurait déjà fait les gros titres du Monde et de Libération. »
  • « Institut des Libertés » :
« « Jean-Louis Caccomo a été victime d’une machination orchestrée par la toujours égale ploutocratie pour conserver leur mainmise gauchiste sur la faculté de Perpignan.»

Le déroulé est donc clair. Les coupables sont dans l’ordre :

  • Le directeur de l’université
  • Christine Pagnon, la directrice de l’IAE
  • L’université gauchiste de Perpignan
  • Le système universitaire gauchisant français
  • Philippe Banyols, le directeur de l’hôpital de Thuir (Perpignan)
  • L’hôpital de Thuir
  • La psychiatrie
  • Le système psychiatrique « soviétisant français » qui interne les opposants politiques
  • Les politiques corrompus qui installent « l’Eurabia » en France
  • Les médias locaux qui ne relayent pas, donc complices
  • Les médias nationaux qui ne relayent pas, donc complices…

Voilà nous avons fait le tour de la paranoïa (qui est une pathologie en psychiatrie en passant) de la fachosphère française.

Ce qui est intéressant, c’est de voir le déroulé de ces accusations avec un bouc émissaire désigné qui est –forcément- le représentant modèle de tout le système qu’il est censé incarner.

c) Les coupables désignés par les commentateurs des articles

Bien sûr ces acteurs « institutionnels » de l’internet d’extrême droite ne peuvent guère trop sortir des clous sans se voir affublés de moqueries. Ils restent donc, à peu près, dans les bornes des classiques… Ce n’est pas le cas des commentateurs qui eux peuvent carrément partir où ils veulent…sans se retrouver modérés, bien sûr !

Mais, tout d’abord, c’est l’antienne des articles qui est reprise caricaturalement (et oui c’est possible):

  •  L’université gauchiste/marxiste/staliniste
L’université marxiste staliniste
  • Le pays gangréné par la cinquième colonne des socialos communistes

 

 

 

  • Et la psychiatrie qui est, bien sûr, son bras armé:
Psychiatrie, bras armé des gauchistes
  • Quitte à y ajouter des considérations cliniques parfaitement fausses (qui ira vérifier?):
Psychologie de comptoir

On voit que ces gens là ont de bonnes connaissances sur la « mélancolie« , c’est à dire le pendant dépressif de l’épisode maniaque, dont semblait souffrir M. Caccomo. Le passage à l’acte auto agressif est très courant, et la co morbidité est très importante:

Ils sont considérés comme la première cause psychiatrique de suicide. En fonction de la nature et du type de trouble de l’humeur, on souligne habituellement :
un taux de suicide de 20 fois supérieur chez les patients présentant un état dépressif caractérisé

Quand aux gestes hétéro-agressifs (« suicide altruiste ») dans les mêmes conditions, il ne sont malheureusement pas rares.

  • Nous réservons pour la fin les deux boucs émissaires les plus farfelus.

Les prévisibles franc-maçons:

Le passage obligé des francs maçons

Et un imbroglio juridique impliquant des meurtres survenus il y a quelques années à la gare de Perpignan.

Les meurtres sataniques

4) Questionnement des Debunkers

a) CV de Llorente

Le CV du directeur de l’université de Perpignan est-il si « mauvais » ?
Jugeons-en :

« Il commence ses études universitaires par un DEUG d’anglais à Aix-en-Provence, puis intègre l’UFR STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives). Il y valide une licence Éducation et motricité avant d’enchaîner sur une maîtrise de recherche dont il est major de promotion. Il continue avec un DEA de psycho-sociologie du sport dont il sort aussi premier. C’est grâce à ce parcours qu’il décroche une bourse, elle lui permet de financer sa thèse et d’obtenir un contrat de travail avec le Conseil général du département des Bouches- du-Rhône. Il mène donc à bien son doctorat de recherche autour du thème du dopage, son but étant d’étudier le phénomène mais aussi de faire de la prévention auprès des jeunes sportifs. A la fin de son doctorat, il a l’embarras du choix, devenir maître de conférence à Marseille, à Montpellier, partir aux États-Unis… C’est dans les Pyrénées- Orientales qu’il décide de poser ses valises. Pour des raisons personnelles d’une part mais aussi parce que le STAPS de Font-Romeu est pour lui très attrayant. C’est la seule formation de ce genre en altitude en Europe, ce qui lui donne un rayonnement national et international. C’est donc en 2003 qu’il y devient maître de conférence. Quatre ans plus tard, il redescend vers la plaine pour plus de responsabilités. « En 2007, Jean Benkhelil (alors président de l’université de Perpignan) est venu me chercher pour me proposer la place de vice- président des études et de la vie universitaire. »A tout juste 29 ans, il devient donc vice-président. « J’ai de suite été accepté ici, au final on est tous issus du système universitaire ». Il est confirmé dans ce poste lors des élections de l’année suivante pour la période 2008/2012. « J’ai beaucoup appris auprès de Jean Benkhelil, »
(source « la semaine du Roussillon.com », article du 29 juin 2012 )

Le « prof d’éducation physique » a donc un DEA et un doctorat … On peut ne pas l’aimer, ce n’est pas une raison pour faire une lecture partisane de la réalité …

b) Antécédents, « on dit »

M. Caccomo a vécu un traumatisme particulièrement important qu’il relate lui-même. Il a eu la malchance extrême (et la chance extrême de s’en sortir vivant) de connaitre l’enfer du tsunami du 26 décembre 2004  à Phuket (Thaïlande) où il passait ses vacances avec sa famille.
Il parle lui-même du traumatisme psychologique intense de cette terrible épreuve dans l’Indépendant et « Tourmag« .

La lecture des commentaires des articles cités nous donne aussi des indices. Bien sûr on nous objectera qu’il s’agit peut-être de gens malveillants travaillant de mèche avec l’université et l’hôpital, mais ils restent à lire et prendre en compte :

Commentaire :

Je connais le prof. Caccomo. Il a eu un passé d’avenir ( veuillez me pardonner le jeu de mots) et pour de nombreuses raisons en partie à cause de son caractère et d’autres non imputables à sa volonté ou personnalité, il a compromis sa carière. Le plus grand soucis de cet homme est d’avoir accepté d’être la victime de ses « fans », fans comparables au corbeau de la fable:  » Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le Renard s’en saisit, et dit : « Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l’écoute : Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute.  » Sauf que le prof. Caccomo ne reconnait toujours pas le renard et là, légitimement on est en droit de se questionner sur la santé mentale de ce professeur qui ne reconnait pas ses amis de ses ennemis. »
J’ai été un étudiant de M. Caccomo en 2013 lors de son internement. A cette époque l’université a tenté de régler cette affaire le plus humainement possible. Mais M. Caccomo ne voulait rien entendre sur son état de santé mental qui se faisait largement ressentir lors des cours (absences répétées durant les cours pour des motifs extravagants, TD sur des sujets mêlant étrangement intelligence économique et mythomanie…). La faute ne peux aucunement être mise sur l’université qui a essayé de régler une situation qu’elle était la seule à vouloir régler en partenariat avec les étudiants eux-mêmes. »

c) Lois sur la psychiatrie

Trois arguments sont avancés par la communicante de M. Caccomo.

  • Absence de certificat d’admission signé par le directeur dans le dossier du patient
  • Contestation du tiers signant la demande de soins
  • Certificats médicaux « vagues »

NDF et « Dreuz » reprennent ces éléments en les argumentant un peu plus :

« NDF »

« et par une autorité, son université, qui n’a justement aucune autorité en la matière. »

« Dreuz »

Selon la loi (article L3212-1 du code de la santé publique) qui protège les citoyens contre tout internement abusif, pour qu’un directeur d’établissement hospitalier puisse accepter une personne en soins, il doit avoir été saisi d’une demande présentée par :
– un membre de la famille du malade,
– une personne susceptible d’agir dans l’intérêt du malade,
Llorente, n’est ni l’un ni l’autre. Il n’a aucun lien de parenté avec Caccomo, et il ne peut agir « dans l’intérêt du professeur » puisque son mandat de président concerne son université, et qu’à part être un scientifique de talent, de droite et libéral, ce qui est peut-être son crime, Caccomo n’a jamais fait de mal à une mouche, même universitaire, et ne donne pas ses cours armé d’une Kalachnikov.
Cela n’a pas empêché Llorente de signer la lettre de demande d’internement. Ni à l’hôpital complice de l’accepter, et d’interner Caccomo. »
« Pourtant, Banyols ne pouvait prononcer sa décision d’admission que si elle était «accompagnée de deux certificats médicaux circonstanciés datant de moins de quinze jours (…) Le premier ne pouvant être établi que par un médecin n’exerçant pas dans l’établissement accueillant le malade. (…)» (article L 3232-1 alinéa 7)
Ces certificats médicaux n’existent pas, indique son avocat dans l’assignation dont nous avons eu connaissance.
Un seul certificat médical a été établi, par un certain Dr Vichet, qui exerce … dans l’établissement qui devait accueillir Caccomo, en totale infraction avec la loi. »
« Mais le plus grave, elle a fait une nouvelle tentative d’internement, cette fois signée par Christine Pagnon, la directrice de l’IAE où travaille Caccomo.
Vendredi 9 janvier, elle demande à l’hôpital de Thuir de venir chercher le professeur Caccomo à son domicile pour le faire de nouveau interner.
Et l’hôpital, une fois de plus, s’est exécuté.
C’est à la présence de ses proches qu’il doit d’avoir échappé, ce jour là, à un nouvel enfermement… »
« Selon ses conseils, s’il est encore interné pendant un mois, il perd tout :
il est alors déclaré invalide à vie,
 il perd son poste,
 on lui retire le droit de vote,
 et il perd la garde alternée de ses enfants, »

Dans la vraie réalité, vraie de vrai, les choses (en psychiatrie) ne se passent pas comme dans les fantasmes de la fachosphère.

Sur l’absence du certificat dans le dossier du patient :

C’est un gros problème effectivement. Mais cela ne signifie pas a priori que la mesure était invalide. Le directeur a-t-il bien, oui ou non signé la mesure ? Le point reste posé.
Il sera analysé certainement par la justice. A moins qu’il ne soit retrouvé d’ici là ou que ce soit déjà fait.
Les libertariens de dreuz et de l’IDL, pour une fois s’affolent de l’absence d’état… Savoureux.

Sur la « régularité du tiers » :

L’article L3212-1 du code de la santé publique fixe les limites du tiers :

« La demande d’admission est présentée soit par un membre de la famille du malade, soit par une personne susceptible d’agir dans l’intérêt de celui-ci, à l’exclusion des personnels soignants dès lors qu’ils exercent dans l’établissement d’accueil. »

Or les articles de nos fafs favoris raisonnent à l’inverse. Eux partent du principe que la mesure était irrégulière (pour tout un tas de raisons complotistes) et que, par conséquent, le directeur de l’université n’agissait pas dans l’intérêt du professeur.
Ce qui revient à dire que c’est au directeur de l’université de prouver qu’il n’avait pas d’animosité envers M. Caccomo. Or cela ne marche pas comme cela, c’est à l’accusateur (et à l’enquête subséquente) de prouver la culpabilité, ce n’est pas à la personne accusée de prouver son innocence !
C’est une inversion totale de la charge de la preuve !

A priori donc la demande du directeur de l’université semble donc parfaitement fondée.

Sur les certificats médicaux et la régularité de la mesure :
Il existe deux types d’hospitalisation sous contrainte (ce que la fachosphère nomme « internement »-ca frappe plus le lecteur et renvoie aux stigmatisations habituelles sur la psychiatrie).

  • « Soins à la Demande d’un Tiers » – « SDT »

Les SDT sont demandés par l’entourage du malade.

Il s’agit de permettre l’admission en soins psychiatriques d’une personne atteinte de troubles mentaux, si deux conditions sont réunies :

– son état mental impose des soins immédiats assortis d’une surveillance médicale dans un établissement de santé mentionné à l’article L. 3222-1 du Code de la Santé Publique

– ses troubles mentaux rendent impossible son consentement

  • « Soins à la Demande d’un Représentant de l’Etat » – « SDRE »

Les SDRE sont ordonnées par le Préfet.

Il s’agit de contraindre les soins psychiatriques des personnes dont les troubles mentaux nécessitent des soins et compromettent la sûreté des personnes ou portant atteinte, de façon grave, à l’ordre public :

  • soit directement par arrêté préfectoral au vu d’un certificat médical circonstancié  d’un médecin extérieur à l’établissement.
  • soit par arrêté du Maire au vu d’un certificat médical circonstancié, mesure qui devra être confirmée par le Préfet dans les 48 heures.

Dans les 24 heures, puis dans les 72 heures, qui suivent l’admission au Valmont le psychiatre confirme ou infirme la mesure de placement.

Autrement dit dans le deuxième cas, le patient est présumé potentiellement dangereux pour les autres, alors que dans le premier, le patient est dangereux pour lui-même.
Le professeur Caccomo relève manifestement du premier cas…
Et a priori, effectivement, il faut bien deux certificats médicaux pour confirmer la demande du tiers.
Sauf dans le cas de l’exception suivante : le « péril imminent »…

→ soins psychiatriques à la demande d’un tiers, en urgence ou non (SDT ou SDTU),

→ soins psychiatriques en cas de péril imminent sans tiers (SPI),

Et dans le cas qui concerne M. Caccomo, il s’agit très certainement du SDTU qui réclame :

« Exceptionnellement, en cas d’urgence, lorsqu’il existe un risque grave d’atteinte à l’intégrité du patient, et uniquement dans ce cas, le directeur de l’établissement peut prononcer à la demande d’un tiers l’admission au vu d’un seul certificat médical émanant, le cas échéant, d’un médecin de l’établissement d’accueil. Le certificat doit indiquer l’immédiateté du danger pour la santé ou la vie du patient. La demande d’un tiers reste indispensable. Dans ce cas, le 2d certificat médical établi 24h après l’admission doit être établi par un psychiatre distinct. »

Aucune réclamation sur les autres obligations (on peut supposer qu’elles ont donc été remplies). Entre autres, sur les deuxièmes certificats de 24h et 72h, l’examen somatique dans les 24h. Et surtout sur l’audience prévue chez le juge des libertés et de la détention (JLD) dans les 15 jours suivant l’admission… Rien là-dessus. Or le juge est chargé de statuer sur la « régularité » de l’hospitalisation, entre autres vérifier la régularité du tiers, des certificats, et du certificat d’admission du directeur de l’établissement……

Et le patient peut encore faire appel dans les dix jours suivant cette audience. Là non plus rien, celui-ci peut même être assisté d’un avocat.

 

Quant aux supputations cliniques de « dreuz » et consorts, écartons-les d’un revers de main. Un extrait d’un certificat ne signifie rien et  leurs suppositions sur l’obligation de l’absence de troubles et du complot manifeste expliquant nécessairement cette hospitalisation par la malveillance ne rendent pas service à un patient supposé atteint de troubles maniaques.

(désolé pour le lien simple, les personnes intéressées iront chercher un article plus détaillé)

d) Déroulé de la chronologie

Il est extrêmement intéressant de comparer les chronologies de l’hospitalisation du professeur Caccomo avec les publications sur son blog :

  • 6 février 2013
    • « Interné » le 14 février 2013
  • 4 mars 2013
    • expertise
  • 6 mars 2013
  • 16 mars 2013
  • 6 avril 2013
  • 3 avril 2014
    • Levée de la mesure d’hospitalisation sous contrainte
  • 4 avril 2014
    • Transfert en clinique Montpellier pour « électrochocs »
  • 20 juin 2014
    • sortie de la clinique
  • 2 juillet 2014
  • 9 janvier 2015
    • Demande de l’université de réintégration en hospitalisation

 

La première constatation que l’on peut faire ; c’est que pour quelqu’un mis sous contrainte, et « coupé du monde extérieur » pendant deux ans, que les « doses de cheval » de médicaments, ne l’ont pas empêché d’écrire 3 articles au moins dans une première partie de son hospitalisation.
La deuxième chose, c’est que le dernier billet avant son hospitalisation est particulièrement « sombre ». Il parle d’arrêter ses billets, de « faire le point sur ses amis et ses ennemis », de menaces, de messages d’insultes, et surtout d’un manque de reconnaissance flagrant de la part du système universitaire et des éditeurs…

« Finalement, j’avais l’impression de me défouler, suscitant la colère et la haine de mes ennemis (qui n’hésitaient pas à m’envoyer mes menaces ou des messages d’insultes) et l’admiration sincère de mes amis. Mais ces lignes sont comme des gouttes d’eau dans un océan de bruits et de tumultes duquel il ne sortira pas grand-chose puisque tous les avis se brouillent et se neutralisent.
J’aurai secrètement espéré qu’un éditeur repère mes écrits sur les blogs… mais les choses ne se passent pas ainsi dans la vraie vie. Il faut être dans les circuits idoines, dans les lobbies dominants. Il faut avoir des appuis. Comment ai-je pu avoir la prétention de croire que je pouvais espérer m’élever de ma province reculée par la seule force des mots ? »

Il ne faut être bien grand clerc pour s’inquiéter à la lecture de ce genre de choses au vu des antécédents dépressifs graves de M. Caccomo (et qui sont parfaitement justifiés).

5) L’affaire dans l’affaire de l’agrégation

Et enfin nous avons souhaité nous attarder un peu sur la propagande véhiculée dans tous ces messages de « soutiens ».

a) Un point revient dans le discours, c’est « l’affaire de l’agrégation » de M. Caccomo.

Celle-ci est décrite à la mode « complot » en détail dans l’article suivant «d’Enquête et Débat »(E&D) :

« Dreuz » reprend, en résumé, la raison, selon eux, du fond du problème:

« Aussi sera-t-il victime d’une cabale lors de son concours d’agrégation (une lettre ouverte de François Legendre et Yannick L’Horty appelait à pétitionner contre « des candidats à l’agrégation des universités », dont Caccomo, dont la pensée, inspirée de Friedrich Hayek et Frédéric Bastiat, était jugée trop libérale par les marxistes), cabale relayée par Le Monde, Libération et Charlie Hebdo sur laquelle Llorente, loin de soutenir son professeur, a judicieusement rebondi pour livrer sa guerre de pouvoir local pour les postes clés et écarter le célèbre universitaire.
Éric Brunet écrira dans Etre de droite : un tabou français*, que Caccomo a été exclu des promotions en raison de ses prises de position non conformes au politiquement correct de l’université française : « Dans mon livre, je raconte l’histoire de ce professeur d’économie français, Jean-Louis Caccomo, connu dans le monde entier, et que l’université française a muté dans l’université décentralisée de Mende, en Lozère ». »

Rappelons que les soutiens à M. Caccomo émanent principalement de trois entités : Dreuz/E&D/ et l’ « institut des libertés » (tous ultra-libéraux voire libertarien  ).

On ne présente plus « dreuz » chez les Debunkers…

Quant à E&S, un résumé s’impose. Dirigé par l’OVNI « Jean Robin », on remarquera ses prises de position variables, un jour avec soral, le lendemain avec les identitaires, ses soutiens puis ses revirement (soral/zemmour par exemple et d très nombreux autres) et son engagement ultra libéral.

Petit détail : il a fondé avec l’inénarrable M. Borowski (la gauche m’a tuer) un collectif ultra libéral.

Et détail beaucoup plus important ; il connait G. Millière de dreuz… Au point que millière dresse régulièrement des portraits flatteurs de ses livres. Il collabore avec lui à l’association de lobbying ultra droitisant et ultra libéral « contribuables associés ».

Leur soutien appuyé à M. Caccomo, lui-même ultra libéral n’a donc rien d’étonnant. Il est idéologique.

Que s’est-il passé cette fameuse année du passage de l’agrégation contestée ?

C’est Libération qui nous en donne une bonne explication :

« «Scandale». Les enseignants remarquent que trois ou quatre membres du jury (sur sept) partagent avec Pascal Salin, le président, nombre d’affiliations à des associations d’obédience libérale. Ils relèvent des extraits de publications, très marqués idéologiquement, d’au moins six des 40 candidats admissibles à la deuxième épreuve (sur trois) du concours. «On est en face d’un énorme scandale», juge Thomas Piketty, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (et chroniqueur à Libération).
C’est d’abord la personnalité de Pascal Salin qui est contestée. Proche d’Alain Madelin, prof à l’université Paris-Dauphine, il est connu pour son libéralisme revendiqué. Ses pairs sont divisés sur ses compétences scientifiques. «A Dauphine, il est très isolé, selon un maître de conférences de l’université. Tout est fait pour qu’il soit le moins possible en contact avec les étudiants.»
Dans le jury qu’il a composé, on compte l’un de ses proches, Bertrand Lemennicier (Panthéon-Assas), qui s’est distingué pour ses théories sur le marché du mariage ou la privatisation des rues. «Quatre membres sur sept appartiennent à la société du Mont-Pélerin, fondée par Friedrich Hayek (père de la pensée libérale, ndlr), dont les membres trouvent « dangereuse l’expansion des gouvernements, et pas seulement dans le domaine de la protection sociale »», observent les économistes contestataires. «Ce qui est le plus gênant, ce n’est pas le biais idéologique du jury, mais le manque de compétence de ses membres, estime un directeur de recherche au CNRS. Des gens qui n’ont rien démontré en matière de recherche ou de publication, et qui sont chargés de sélectionner les futurs enseignants et chercheurs en économie.» »

« Alternatives économiques » relate aussi l’affaire dans deux articles. (1) (2)

 

Les deux professeurs, à l’origine de la plainte détaillent ici (et dans l’article suivant) leurs motifs :

[…]« Il faut répondre ici très clairement : nous n’avons reproché à aucun de nos collègues d’appartenir à la Société du Mont-Pèlerin ou d’être un « libertarien ». Nous reconnaissons volontiers avoir à apprendre de la pensée de Hayek ou de Nozick. Nous ne confondons pas les positions libérales et libertariennes. De même, nous ne reprochons à aucun candidat d’être spécialiste en économie autrichienne. Le problème n’est pas là. Nous pensons qu’un économiste libertarien doit avoir toutes ses chances de devenir professeur des universités, mais qu’il ne peut en aucun cas devenir professeur des universités parce qu’il est libertarien. Cela s’applique évidemment à toute autre conviction politique ou idéologique.
Les membres du jury de l’agrégation d’économie peuvent défendre les bienfaits de l' »Etat zéro ». Ils sont en droit de légitimer la privatisation des rues, de la mer ou des troupeaux d’éléphants. Ils sont libres de souhaiter la déréglementation des grandes entreprises de réseaux ou la vente libre des armes à feu. Leurs positions idéologiques peuvent légitimement les conduire à privilégier une science économique dépourvue de tout formalisme mathématique et de toute confrontation aux données. Ils sont parfaitement en droit de refuser d’amender leurs positions à l’épreuve de tests empiriques bien construits tirant partie des avancées des statistiques économiques. Les candidats à l’agrégation peuvent même devenir agrégés en soutenant tous des points de vues identiques. Mais ils ne peuvent être reçus parce qu’ils soutiennent ces points de vue. En économie comme ailleurs, on ne peut devenir professeur des universités sur des bases idéologiques. »[…]

En clair comme le rappelle « L’Économie politique » il s’agit d’un problème de … copinage…

Autant dire qu’en terme de démonstration d’une mainmise des « gauchistes/marxisants » de l’université, section économie, tout tend à démontrer l’exact contraire de ce qu’avancent nos duettistes.

Cet article de Marianne, récent montre que cette mainmise des ultra libéraux sur l’économie universitaire française est bien encore présente et très ancrée.

Dans tous les cas, RIEN à VOIR avec un acharnement cette fameuse année de l’agrégation contre M. Caccomo!!!

Enfin il nous reste, à détailler certaines choses.

  • « L’Institut des Libertés » est un think tank ultra libéral minarchiste dirigé par un certain Charles Gave.  qui est aussi membre du conseil d’administration de « l’institut Turgot ». L’auteur de l’article  « d’IdL » sur l’affaire est sa fille Emmanuelle Gave. Qui est connue pour ses positions racistes et s’être faite virée de la liste de Dupont Aignan (excusez du peu).
  • Institut Turgot fondé (entres autres) par un certain Pascal Salin… Et dirigé jusqu’en 2008 par un autre non moins certain… G. Millière…de « dreuz »…
  • Et qui est ce fameux professeur Salin ? C’est un professeur d’économie français libertarien à tendance minarchiste (encore un), qui a pris entre autres, position pour la très fameuse directive Bolkenstein.
  • Et qui fût président du jury de cette fameuse agrégation de 2004 … !!!!!!!

CQFD !!!!

Autant dire que nos jolis libertariens minarchistes qui gueulent tant et plus sur l’université marxisante ; la mainmise de l’état sur celle-ci, ont organisé un joli réseau de copains/instituts et médias  pour squatter celle-ci, y influencer les jurys, et y répandre LEUR idéologie.
On ne peut donc que s’esclaffer bruyamment à la lecture des pleurs de crocodiles (ah oui c’est vrai « le cuir épais et la dent dure » du vieux crocodile de marigot de « dreuz » ou de « l’institut des libertés »). Ces gens qui crachent sur l’état et en réclament toujours moins savent très bien en exploiter les rouages et comment ils peuvent les utiliser pour favoriser leurs potes/confrères…

En un mot comme en cent, la fachosphère ne connaît rien à la psychiatrie.

Et de « fameux économistes » dont les compétences sont PLUS que discutées !!!!!! (voir l’article de Libération plus haut…) Autant dire qu’avec des soutiens comme celui-ci M. Caccomo n’a pas besoin d’ennemis… Rajoutons que tous ces petits thinks tanks soit disant bien éloignés de l’état et de la politique trouvent des relais politiques.

CONCLUSION

Nous ne faisons pas cet article pour enfoncer M. Caccomo qui nous semble être, de toute façon, la victime dans cette histoire, comme nous l’annoncions dans l’introduction. Seulement, il lui faudrait mieux choisir ses amis.

« Mon Dieu, gardez-moi de mes amis ! Quant à mes ennemis, je m’en charge ! » Anthologie
Palatine d’Eustathe (12e siècle) attribué à Antigonos II Gonatas, roi de Macédoine mort en 221 av. JC

Dans tous les cas, toute cette histoire semble farcie d’invraisemblances et de considérations politicardes plus ou moins avouables. Peut être vaudrait il moins de foin et plus de professionnalisme?

Un dernier exemple. « Dreuz » affirme ceci en conclusion de son article:

Selon ses conseils, s’il est encore interné pendant un mois, il perd tout :
il est alors déclaré invalide à vie,
 il perd son poste,
 on lui retire le droit de vote,
 et il perd la garde alternée de ses enfants,

« Invalide à vie » ça n’existe pas. « Perdre son poste » c’est possible, mais ce n’est pas automatique, seule une commission de réforme après avis médicaux pourrait statuer, retirer le droit de vote, uniquement si celui ci est placé sous tutelle et encore après avis spécifique du juge des tutelles, après avis médical,   et quand à la garde alternée, l’autorité parentale est conservée sous tutelle, il ne peut s’agir que d’une mesure décidée par le juge aux affaires familiales (et encore après enquête sociale serrée).

Autant dire qu’à force d’écrire à charge, probablement par idéologie, on en devient flou et certainement pas plus crédible.

To top