Nell Irvin Painter, vous connaissez?
Elle est ce que l’on peut nommer une TRÈS grande historienne américaine. Irvin Painter est connue notamment pour ses travaux sur la littérature afro-américaine, l’histoire des USA et l’esclavage en Amérique du Nord. Elle a récemment écrit en 2010, un livre extrêmement intéressant intitulé: Histoire des Blancs . (WW Norton. 2010. ISBN 978-0-393-07949-4 .) Elle y raconte « l’histoire de la blanchité » et entre autres thèses (qui sont aujourd’hui communément admises) que la notion de racisme commence avec le siècle des Lumières. Ce n’est que à partir de cette époque que l’esclavage est devenu associé à la race. C’est par la suite que les occidentaux ont commencé à cataloguer des types de race imaginaires en les associant à des critères d’intelligence, de pureté de la race, etc…
Nell Irvin Painter et la blanchité
Ces thèses pourtant argumentées se heurtent aux théorie non scientifiques (non reconnues par des critères méthodologiques de recherche) de l’extrême droite. Thèses qui n’existent que pour justifier les thèses politiques de celle ci. En somme de la propagande.
Car l’extrême droite affirme partout que ce n’est pas le blanc occidental qui a inventé le racisme au XVIIIème siècle, mais que celui-ci existe partout et de tout temps. Ce faisant, elle s’assoie allègrement sur les faits mais aussi sur la définition du racisme qui inclue une notion d’exploitation d’un groupe ethnique sur un autre. Pour simplifier, disons qu’elle réussit ainsi à confondre xénophobie et racisme.
Il n’est donc guère étonnant qu’au passage de cette historienne au magazine « Quotidien » que la fachosphère s’enflamme sur deux déclarations prononcées par celle-ci au cours de l’émission. Et quelles déclarations!
Nell Irvin Painter aurait affirmé coup sur coup que:
- « Le Blanc est stupide, il ment, il est corrompu, il harcèle les femmes » […]
- « Il faut protéger vos enfants avec une peau plus foncée »
La fachosphère blessée dans son orgueil
D’où une indignation vertueuse généralisée de toute la fachosphère!
- Les caciques du FN/RN
- Les identitaires par la bouche de « Damien Rieu »
- Les islamophobes purs et durs de « résistance républicaine »
- « Fdesouche »
- « Damoclès »
- Les intégristes ultra cathos
Comme vous aurez pu le noter, ils sont tous peu diserts et se contentent de reprendre les -soit disant- propos de l’historienne. Ce qui suggère qu’ils se sont contentés de retranscrire sans en rajouter. Tasin n’a bien sûr pu s’empêcher d’y ajouter sa petite goutte personnelle de crasse supplémentaire, d’où le titre de leur bouse:
« Yann Barthès et ses invités, eux, ça les a fait rire ( et ils applaudissent frénétiquement) , quand Nell Irvin Painter, historien américain à ses heures ( quand elle n’est pas occupée à se battre contre un prétendu racisme et contre Trump) a dit que le Blanc était stupide, menteur, corrompu et harceleur. »
Goldnadel, indigné numéro 1
Mais nous réserverons la mention spéciale du pensum fascistoïde à inénarrable « Gilles-William Goldnadel », grand penseur néo cons devant l’Éternel et injustement censuré des médias. C’est pourquoi vous le verrez quotidiennement sur les GG de RMC, BdVoltaire, Valeurs Actuelles, TVL, Le Figaro, « Le Before des Terriens », etc… Sic Transit Gloria Mundi…
Notre Gogolnadel national s’est fendu d’un article pensum dans lequel il analyse la prestation de Nell Irvin Painter à la lumière de ses théories fantaisistes… Et bien disons le, ce n’est pas piqué des hannetons…
Nous n’avons gardé de cette indigeste prose que la partie sur l’émission du Quotidien.
« Mon imagination est impuissante à décrire la réaction médiatique, politique ou intellectuelle si, à partir des actes reprochés à l’acteur noir américain Bill Cosby ou plus récemment encore à l’élu démocrate afro-américain Justin Fairfax, tous deux poursuivis pour viols, une personnalité blanche prêtait les mêmes turpitudes à l’ensemble des noirs.
Je gage, qu’à bon droit, sa réputation serait perdue à jamais.
Or le plus terrible, le plus consternant, habite dans le fait que les animateurs et le public se pâmaient extatiquement. »
Non, M. Goldnadel. Rassurez vous. Car, votre imagination est très puissante reconnaissons le. Notamment à changer du tout au tout les propos d’une universitaire reconnue dans le monde entier alors que vous avez depuis très longtemps atteint les limites de votre incompétence…
Et non plus M. Goldnadel. « Le plus terrible, le plus consternant » n’est pas ce que vous affirmez. Ce sont vos mensonges proférés en toute innocence, toute honte bue.
Beaucoup de bruit pour rien
Car, vous avez bien lus ami(e)s lecteur(rice)s, tout ceci n’est que tissu de mensonge. Rendez-vous compte du chambard national si cette universitaire avait vraiment prononcé les propos que la fachosphère lui prête? Bien sûr, un membre ou un lecteur de la fachosphère vous répondra qu’il est normal que seuls les sites de réinformation…réinforment justement.
Et bien non.
La réinformation ment. Ment énormément. Ment communément.
Qu’en est il réellement?
Voici une vidéo qui reprend l’intégralité de l’émission et non des petits bouts tronqués.
Maintenant que vous avez, comme nous, écouté l’intégralité; vous pouvez, comme nous, convenir de ce que dit réellement Nell Irvin Painter:
Question de Yann Barthès à 7’26 :
« L’élection de Trump, est-ce que c’est les Blancs qui ont eu peur pour leur race, euh, qui ont eu peur de la fin de l’Amérique blanche ? »
Réponse de Nell à 7’46 :
« Mais Trump il a fait sa campagne en disant “Make America great again”, et on a entendu “Make America white again”. Alors c’est une crise de blanchité parce qu’il est l’Homme blanc. »
[Applaudissements]
Nell continue à 8’17 :
« En même temps maintenant le Blanc il est stupide, il ment, il est corrompu et il harcèle les femmes… Maintenant les Blancs américains se questionnent : qu’est-ce que ça veut dire, d’être blancs ? »
Voilà. Comme d’habitude: « Much Ado About Nothing » (« Beaucoup de bruit pour rien »)…
Ne relever que ce qu’on veut bien entendre
Comme nous vous pouvez constater SANS ÉQUIVOQUE POSSIBLE que Nell Irvin Painter ne dit pas que « TOUS LES BLANCS » sont ceci ou cela. Dans sa phrase, « le blanc » ne fait donc pas référence à toutes les personnes de couleur blanche mais bien à Donald Trump à ses déboires politiques et personnels ainsi qu’aux stéréotypes qu’il véhicule selon l’historienne.
C’est très clair.
Quant à la nécessité de « protéger vos enfant avec une peau plus foncée », l’auteur du montage initial publiée sur la fachosphère a supprimé le début de la réponse:
« Maintenant que le monde chauffe, il y a plus de rayons ultra-violets, ça fait des cancers ».
Son rire à la fin laisse bien comprendre qu’il ne s’agit pas d’une nécessité selon elle mais bien de l’illustration humoristique d’une autre thèse.
Conclusion
Et maintenant que peut on conclure de tout cela? Par une simple question.
Combien de ces petits Goebbels de la désinformation ont stupidement relayé un infox, combien l’ont fait consciemment?
Les Debunkers ont leur réponse. Comme nous ne prenons pas ces gens pour des imbéciles, ils ne peuvent être donc que des menteurs zélés, des propagandistes de leur idéologie.
Ça ne les rend pas moins coupables, bien au contraire.
Debunked !!!