08 décembre 2022 | Temps de lecture : 4 minutes

Debunkers et Noël

Autant vous le dire tout de suite, on ne va pas debunker Noël. Certains témoignages nous font même douter de l’existence du père Noël. Alors qu’est ce qu’on va faire ? On a discuté entre nous de ce que cette période représente pour nous, en bien et en mal. Et on vous livre notre avis, qui n’est ni une analyse, ni un manifeste.

Le collectif des Debunkers de hoax est constitué de membres issus de courants différents de la gauche, et donc plusieurs perceptions très différentes. Nous livrons ici un avis sur un nouveau sujet, en essayant de montrer la diversité qu’un collectif comme le notre peut entraîner.

Ça y est, c’est décembre ! En route pour Noël, on entame le calendrier de l’Avent. Mais comme ce qui nous unit est l’antifascisme, on va commencer par cet angle là.

 

père noël punk debunker

Noël, c’est la routine chez les Debunkers

Une période propice au hoax

On aimerait se passer de l’agenda de l’extrême-droite avec lequel chaque jour sa rumeur. Mais que voulez-vous, elle n’a pas pour habitude d’abandonner les coups bas.
Alors on ne risque pas grand-chose en vous spoliant celui de cette année : tel maire islamo-gauchiste bobo bien pensant a supprimé la crèche de Noël de peur de froisser les musulmans. Tant pis d’ailleurs si la loi de 1905 contraint à ne pas davantage favoriser les crèches que le culte musulman. Telle école a dû supprimer les décorations de Noël sous la pression des islamistes, ou tel maire écolo a décidé de ne plus faire couper d’arbre pour le décorer juste un mois avant de le jeter…
sapin bouteille en plastique
Pas d’arbre mort dans ce centre commercial bordelais, mais des bouteilles en plastique.
Une fois de plus, les faits seront démentis, on recommencera quand même l’année prochaine. Les surprises de l’Avent restent faisandées à force de rester dans le calendrier de l’Avent de l’extrême-droite, mais le faisandé est le propre de cette dernière.

…jusqu’aux origines

En ce qui concerne Noël, rappelons que cette fête de la Nativité a pris peu à peu la place de différentes fêtes liées au solstice d’hiver (fête germanique de Yule, fête de Mithra, Saturnales romaines, etc.). Le père Noël, lui, est une invention basée sur Saint-Nicolas à qui on a adjoint le « bonhomme hiver » du Moyen-âge.
Voilà pour les glorieuses « racines chrétiennes » de l’Europe. Rien ne naît de rien. La fête est surtout influencée par le paganisme d’autres « envahisseurs », les barbares, mais après tout, est-ce vraiment grave?

Foie gras et crise de foie

Allez, concédons cette banalité, c’est une fête commerciale. A tous les coups, ce sont ceux qui ont inventé la Saint Valentin qui cherchent à nous refourguer des tonnes de plastiques. Tout le monde a été unanime, c’est une époque de surconsommation.
Contre mauvaise fortune bon cœur, on fait plaisir à nos proches, en particulier les enfants. Encore faut-il les avoir en cette période de vacances, ce qui n’est pas toujours évident en cas de séparation ou d’enfants qui grandissent.
C’est aussi une organisation particulière, prévoir des repas pantagruéliques, qui ira chez qui le soir, le midi, trouver un billet de train… Et ce d’autant plus dans un contexte de crise, de l’inflation et de guerre.
Noël en occident de nos jours, c’est complètement à rebours de tout discours de sobriété. Allez comprendre…

Mais tout n’est pas à jeter

La convivialité

Parce qu’après tout, on a pas besoin de mettre les petits plats dans les grands pour avoir de bons moments. Pour certains, Noël ce sont les bredele, les odeurs de cannelle et de cardamone et de la bonne humeur. Pour d’autres, c’est le vin chaud et les odeurs de sapin. Ce genre de petits trucs qui font appel à la nostalgie. On aime bien ça aussi. Il y a des traditions qu’on aime bien perpétuer sans forcément se taper la messe qui va avec (nous sommes globalement anticléricaux).

C’est aussi le moment où on voit ses proches, certains pour la première fois depuis un an. Les années covid ont rendu ces moments plus précieux.

On peut également détester le capitalisme et ses travers et aimer faire plaisir à ceux qu’on aime. On va pas faire la retape sur les jouets en bois (aussi douloureux quand on marche dessus qu’une célèbre marque danoise), on peut se débrouiller autrement qu’en dépensant ce qu’on a pas dans des chaînes multinationales.

La solidarité

Mais tout ça c’est plus facile à vivre quand on a un toit. Et c’est le moment où la solidarité est la plus importante, pas du genre où on se met en scène (coucou la soupe au cochon). Comme le reste de l’année, des bénévoles feront des maraudes, les 24 et 25 compris, avec peut être un geste en plus. La solitude est un fléau qui s’additionne à la précarité.

Et personne n’oublie qu’on meurt dans la rue.

Bref !
Que vous soyez en famille ou seul avec un plateau télé, les debunkers souhaite un joyeux Noël !

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