10 juin 2024 | Temps de lecture : 2 minutes

Communiqué des Debunkers sur la dissolution de l’Assemblée Nationale

En maintenant, on fait quoi ?

La victoire du RN aux européennes était prévue, la dissolution un peu moins. C’est un cadeau inespéré pour ce parti de la part du Président. Et à l’heure actuelle, c’est le seul parti qui la demandait et qui avait préparé des élections anticipées. Il y a deux ans, le RN capitalisait sur 13 millions de voix, ce dimanche, elle arrivait en tête avec seulement 7 millions. Une victoire qui montre également que le parti n’a pas réussi à mobiliser toute sa base électorale.

C’est donc reparti pour les mêmes poncifs éculés “Après tout, le RN n’a jamais été au pouvoir, on a pas encore essayé”. Non, c’est toujours une erreur. L’extrême droite au pouvoir, c’est trois ans à détricoter tout ce qu’on essaie de protéger face à la droite libérale. La perspective d’une cohabitation “stratégique” ne fera que repousser le problème ; les échecs du RN seront justifiés par les circonstances.

Nous ne sommes pas des jetons de poker

Des décennies de politique tournée sur l’immigration et l’insécurité nous ont menés au bord du précipice… encore. Les mythes et mensonges propagés pendant la dernière campagne ont été mortifères. Et la seule réponse du pouvoir face à ce poison c’est de “jouer au poker” avec nos destins. Non merci, nous ne sommes pas des jetons.

Il est urgent de comprendre une fois pour toute que l’extrême droite est une menace directe et imminente qui impacterait directement nos vies, racisés, LGBT et autres minorités. Les invocations à la magie politique pour régler tous les problèmes en cas d’élections reposent sur le désespoir, résultat de l’atomisation et l’individualisation des citoyens. Le RN c’est une promesse de précarité, de répression antisyndicale et d’atteinte au droit de grève.

Le RN au pouvoir sera également un allié des populistes russe, américain et européens, un frein à l’aide aux ukrainiens par le sabotage diplomatique.

Trois semaines, c’est court pour construire, pour effectuer ce travail de fond que nous appelons, par un investissement syndical, local, associatif. Cette fois, il s’agit de limiter la casse, voilà pourquoi nous appelons à bloquer l’extrême droite dans les urnes les 30 juin et 7 juillet.

Face au RN qui fera très probablement un meilleur score cette fois-ci avec plus de 88 députés, il va falloir trouver une ligne, rappeler quelles sont nos valeurs communes, ce que nous partageons à gauche : la solidarité, des idéaux d’émancipation et l’égalité. Pour défendre cette ligne, nous ne pouvons adopter une posture défensive, repliée sur nous-mêmes, nous devons être offensifs.

La lassitude est évidente, mais nous ne pouvons nous permettre l’indifférence et le cynisme. Et il faut commencer par en finir avec l’idée du vote sanction ou naïf que la gauche pourrait rappeler à la raison, nous faisons face à un vote d’adhésion à un modèle de société individualiste et raciste.

La clé est donc l’unité. Partout où le RN gagne, c’est face à des forces politiques qui sont incapables de s’entendre. Une fois au pouvoir, ils deviennent durs à déloger. Pour contrer ce modèle, il faudra faire front avec toutes les forces de gauche luttant contre le racisme et l’antisémitisme et pour le progrès social.

Nous n’avons pas grand chose à gagner, mais beaucoup à perdre.

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