09 juin 2013 | Temps de lecture : 3 minutes

« Clément Meric était un violent » : trucage d’une photo de la presse allemande

Il fallait bien sûr s’y attendre. Après l’agression meurtrière contre le jeune Clément Méric, les extrêmes-droites fabriquent et diffusent de nombreux bidonnages et intox pour tenter de salir la victime, pour essayer de se dédouaner.  Les Debunkers préparent un article général où nous passerons en revue ces intox et où nous les démonterons  (1)

 

Par exemple, sur Facebook, un groupe intitulé « Soutenons  Esteban – officiel » voudrait  faire croire que les vraies victimes, ce sont les néonazis . Ils ont l’impudence de prétendre que la victime n’est pas ce jeune homme  qui a été  a été tué sous leurs coups ! ( comme le Procureur de la République et le juge d’instruction l’ont déjà établi ). 

Et comme c’est difficilement crédible, il leur faut salir Clément Méric.

Clément Méric violent
« Clément Méric était membre de ce groupe ci-dessous »

 

 

 

 

Les truqueurs néofascistes imitent leur chef du groupe 3ème Voie / Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires , Serge Ayoub, qui brandissait la même photo, pareillement coupée, devant les caméras d’I.Télé     (on a vu beaucoup Ayoub ces derniers temps sur les télés,  est-ce en vertu du fameux principe de « neutralité » :  » 1 minute pour Hitler, 1 minute pour les juifs » ? )

En réalité …. : c’est une photo prise en 2010, d’un groupe allemand

Clément Méric, qui a à peine vécu 18 ans, n’a jamais appartenu à ce groupe qui pose sur la photo.

Il s’agit d’un groupe allemand, dont la presse d’outre-rhin a parlé, à l’approche du 1er mai 2010 à Berlin. Et faut-il s’en étonner, les soutiens des meurtriers de Clément ne pouvaient l’ignorer et ont délibérément tronqué  la photo originale…

Voir ici l’article du  Tagesspiegel, 26 avril 2010 : il relate une tension grandissante, les néonazis cherchant à défiler dans le centre de Berlin,  et parle de ce groupe qui pose devant un slogan qu’on peut traduire par « Nazis, fermez vos g… ! ».  L’article précise  aussi que les mouvements anti extrême-droites entendaient  bloquer, pacifiquement,  le défilé des néonazis.

En Allemagne, le rejet de toute résurgence des idées et groupes fascistes, sous une forme ou sous une autre, est fort. Les souvenirs du passé l’expliquent aisément.

Mais l’actualité explique aussi ce rejet viscéral. Ainsi, en ce moment, se déroule le procès du groupe NSU, ce groupe néonazi, qui  est l’auteur d’une dizaine de meurtres à la claire motivation raciste.On s’est beaucoup indigné en Allemagne de l’aveuglement, de l’inaction, voire de la complaisance des services de police qui avaient négligé, enterré,  les pistes menant aux tueurs nazis. Après ces révélations, le ministère de l’intérieur a fini par  reconnaître  que  l’extrême droite pourrait être responsable de 63 meurtres à caractère raciste depuis la réunification du pays en 1990. Mais selon la presse allemande, ce chiffre s’élèverait plutôt à 152… (voir le site belge Info-Catho : Allemagne: le procès qui remet le pays face à ses démons )

 

MISE A  JOUR 11 JUIN 16 H Marianne,10 juin 2013 : Serge Ayoub, starlette de la violence […..] Avec une extraordinaire mauvaise foi, Ayoub a tenté de retourner l’événement en la faveur des crânes rasés, incriminant « l’extrême gauche », qui incarnerait la « violence aujourd’hui ». « L’extrême gauche, si vous n’avez pas leur coupe de cheveux, si vous n’avez pas leur blouson, s’arroge le droit de menacer et de frapper les gens », a-t-il osé sur le plateau d’Itélé. […..]

La courte vidéo qui suit (ici, sur Youtube)  lui rafraîchira peut-être la mémoire. Il s’agit d’un extrait de reportage réalisé dans les années 90 (Ayoub était déjà friand des caméras de télévision). On y voit Ayoub arpenter les catacombes avec ses amis, des bières à la main. Et c’est ainsi que « Batskin » raconte qu’ils descendaient « sous la rue » au milieu des années 80 pour « corriger » ceux qui y « faisaient la fête » : « les anarchistes, les communistes et autres drogués ». A la question « qu’est-ce que vous leur faisiez ? », celui qui, aujourd’hui, joue les vierges effarouchées répond fièrement : « Ce que fait tout skin quand il rencontre un ennemi : lui taper la gueule ».
Et comment reconnaît-on l’ennemi ? A « une étoile rouge et une tête de premier de la classe », répond-t-il du tac au tac. Frémissant, au regard des événements et du profil du jeune homme de 19 ans décédé la semaine dernière.

Voir aussi, le toujours bien informé site REFLEXes, 7 juin 2013 :

Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires« Les JNR est un rassemblement de skinheads d’extrême droite, qui a connu deux périodes d’existence : la première de la fin des années 80 au milieu des années 90, et la seconde plus récente, depuis environ 2010. A chaque fois ce groupe était dirigé par Serge « Batskin » Ayoub  […….]

Voir encore La Horde : Un JNR pour protéger Marine Le Pen

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