02 décembre 2014 | Temps de lecture : 3 minutes

« L’extrême gauche s’en prend aux biens, l’extrême droite aux personnes. »

Nos lecteurs le savent déjà, c’est une méthode fascistoïde largement courue. Vous fabriquez un faux et vous le répétez à l’envie sur tous les tons et surtout sur tous les canaux d’internet des dizaines de fois. C’est ainsi que vous faites passer une « vérité » fascisante (c’est à dire un infaux bien sûr).
Bon exemple trouvé sur le compte twitter d’un sympathisant des droites extrêmes (« PoliticFRANCE »):

Deux photos identiques avec une variante dans les commentaires, mais qui sous entend la même chose: les « gauchistes » ont cassé du flic à Nantes lors de manifestations…. Et c’est répété des dizaines de fois sur son compte vous pouvez le vérifier par vous même. Des dénégations sont venus, mais cela n’a rien changé, cette personne a continué à la partager inlassablement et c’est ainsi que cette photo a pu faire le « buzz » dans la fachosphère. Cette personne soutient la candidature de Wallerand de St Just (candidat FN à Paris), mais il a supprimé ces tweets « commentaires » de cette époque. Maintenant il prépare les élections Départementales et Régionales 2015. Son but est de démontrer que le quartier de Château-Rouge à Paris est le symbole de l’échec de la gauche.

Or comme nous l’avons dit, cette photo est un faux. Elle a été prise en 2009 en Grèce:

http://www.nbcnews.com/id/34298556/ns/world_news-europe/t/violence-erupts-anniversary-greek-riots/#.VH2QMWeEzRt

Il s’agissait d’une manifestation commémorative de la mort d’un jeune de 15 ans, Alexandros Grigoropoulos, tué par la police dans des circonstances particulièrement violentes:

« La mort par balle de l’adolescent a lieu alors que la société grecque fait face à de nombreuses difficultés. Selon un sondage du journal Kathimerini, 60 % des personnes interrogées considèrent que les évènements font partie d’une « réaction sociale » (‘social uprising’) plus large. Mécontents à cause de plusieurs scandales de corruption politique, la plupart impliquant le détournement d’argent public, l’appauvrissement des classes populaires, l’augmentation du taux de chômage, particulièrement parmi les jeunes diplômés et le ralentissement de l’économie suivant la crise de 2008. La communauté étudiante — qui compose le gros des émeutiers — est aussi très mécontente et s’oppose à toute une série de lois proposant la réformes du système éducatif national depuis 2006.
Des manifestations étudiantes devinrent violentes dès 2007, où le comportement des forces de police, largement dénoncé comme agressif et arrêtant arbitrairement des manifestants afin de réduire l’opposition, a accru la tension entre les groupes étudiants et la police. »

Autant dire que la situation n’est pas du tout la même et les tensions compréhensibles…

Cette photo s’inscrit dans le contexte plus large de l’offensive de la fachosphère qui est de faire passer le message suivant dans la population » l’extrême gauche est violente alors que l’extrême droite ne l’est pas ».

C’est une constante depuis plusieurs années. Et qui est démontée par les simples faits. N

ous avions réalisés un petit travail sur les violences commises par l’extrême droite depuis trois ans en juillet 2013, suite à l’assassinat de Clément Méric : voir liste la violence des droites extrêmes

Jusque là aucun faf qui est intervenu sur la page « 100000 personnes contre le fn » n’a pu contrer cette liste NON-EXHAUSTIVE par un « équivalent » commis par des militants d’extrême gauche.

Et pour cause, comme le rappelle le journal « Le Monde »:

Devant la caméra, le discours se veut parfois un peu plus policé. Comme avec les jeunes de Génération identitaire, qui ont installé leur quartier général, la Traboule, dans le centre historique de Lyon. En effet, il existe aussi une version loden et sans crâne rasé de la droite extrême. Mais le discours n’en reste pas moins similaire, qui fait de l’autre le responsable de tous les maux. La violence n’est pas rejetée, elle s’explique. C’est qu’il faut bien se défendre, disent-ils, face à la recrudescence des attaques de l’extrême gauche, et à la persécution policière.
Une version que les faits et chiffres contredisent, comme en témoigne un policier spécialiste du sujet. En cinq ans, un seul cas répertorié : « L’extrême gauche s’en prend aux biens, l’extrême droite aux personnes. » Thierry Vincent rapporte ainsi qu’un peu partout en France des drames du même genre que celui de la mort de Clément Méric n’ont été évités que de justesse. Et le ventre est toujours fécond.

« L’extrême gauche s’en prend aux biens, l’extrême droite aux personnes. »…
Non les extrêmes ne se rejoignent donc pas. L’extrême gauche a un problème avec « l’avoir » (et c’est normal au vu de l’accumulation monstrueuse de biens entre les mains d’une infime minorité tandis que le reste crève) et l’extrême droite avec « l’être ».

C’est un raccourci mais qui est très significatif des violences politiques actuelles ...

Bien entendu nous invitons tout lecteur d’extrême droite à nous démontrer le contraire en réalisant le même style de travail sur « les violences de l’extrême gauche », seulement on leur souhaite bon courage.

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