15 octobre 2017 | Temps de lecture : 15 minutes

Les liens inavouables du « bus transphobe » avec « El Yunque », secte paramilitaire internationale

« L’idéologie du genre », vous vous souvenez ?, « la théorie du genre qui n’existe pas », ca vous rappelle quelque chose ?
La fachosphère est de retour sur un micro évènement et qui n’a fait l’évènement que sur leurs pages manifestement.

Une organisation quasi inconnue en France « CitizenGo » a organisé une manifestation dont le retentissement n’a eu que l’écho qu’elle méritait : dans les fonds de poubelle. Pas faute pourtant pour nos concitoyens fachosphériques d’avoir relayé ce buzz microscopique !

 

Notre article ne porte pas tant sur « l’idéologie du genre » dont nous avons déjà abondamment parlé :

http://www.debunkersdehoax.org/la-manip-pour-tous-theorie-du-genre-et-co-comment-ee-manipule-l-opinion

 

Ou même des manipulations sordides de l’époque de la soralosphère. L’affaire de Joué les Tours vous vous souvenez ?

http://www.debunkersdehoax.org/curieuse-affaire-a-joue-les-tours-curieux-comportement-de-la-soralodieudosphere

http://www.debunkersdehoax.org/les-suites-de-l-affaire-de-joue-les-tours

 

Affaire qui a fini en procès :

Non cet article porte plutôt sur la nature de l’organisation derrière ce bad buzz…

1) Le bus « anti théorie du genre »

 

Cet été, la fachosphère ayant du mal à se remettre de la défaite de sa candidate, et surtout des conditions de sa défaite crée le bad buzz annuel estival. On a eu les bikinis et burkinis les années précédentes, il faut créer autre chose, se renouveler. Et ce renouveler pour l’extrême droite, c’est tout d’abord recycler les vieilles lunes.
D’où cette histoire de bus « anti théorie du genre ».

C’est bien entendu la fachosphère « Traditionaliste » (voir notre article sur cette catégorisation : http://www.debunkersdehoax.org/les-extremes-droites ) qui est en tête de gondole de ce buzz.

 

 

L’identité des enfants n’est pas un jeu : le bus CitizenGo arrive à Paris
Le bus circulera dans Paris et l’Ile de France du 3 au 8 octobre. Il vient dénoncer l’idéologie du genre, qui s’insinue partout et notamment à l’école.
Une lettre ouverte au ministre de l’Education nationale est à signer ici. De plus en plus, l’Education nationale utilise des « études de genre » pour lutter contre les inégalités hommes-femmes. Et le résultat, c’est qu’au lieu de lutter contre ces inégalités, l’Education Nationale promeut l’indifférenciation sexuelle : il n’y a plus d’inégalité puisqu’il n’y a plus de différence ! S’il y a indifférenciation des sexes, si le genre n’est qu’une question de culture, alors on peut choisir son sexe. Pour les enfants scolarisés, on brouille donc les repères de base. Les enfants sont en train de bâtir leur personnalité. Ils sont fragiles et perméables aux enseignements qu’on leur donne.
Leur inculquer dès le plus jeune âge qu’être homme ou femme n’est que le résultat d’une culture et que l’on peut choisir, c’est mettre en danger leur construction. C’est un mensonge, mais c’est également un énorme danger pour les enfants. Nous croyons fermement que les enfants n’ont pas à subir des expérimentations d’idéologues pendant la période cruciale de construction de leur personnalité. Il y a un véritable risque de  déconstruction de leur personnalité.
C’est pourquoi nous voulons, par cette pétition et par notre bus, faire savoir à tous les parents d’élèves que l’identité des enfants n’est pas un jeu. Et que leur genre n’est pas un choix. On ne devient pas femme : on nait femme. On ne devient pas homme : on nait homme.

 

 

Remarque sur le fond de cet article du « salon ».L’auteur de cet article met en avant une certaine fragilité des adolescents, des enfants qui seraient : « en train de bâtir leur personnalité. Ils sont fragiles et perméables aux enseignements qu’on leur donne. » Ce qui est vrai.Mais si la thèse du « salon » qui est que : « Et que leur genre n’est pas un choix. On ne devient pas femme : on nait femme. On ne devient pas homme : on nait homme. » est vraie, alors que craignent ils d’une « idéologie du genre » ?????C’est tout de même assez curieux que ces gens qui affirment doctement et doctrinairement que le genre est « fixé » à la naissance par l’opération de la « loi naturelle », (sujet fétiche de l’extrême droite) et qui vous explique les dangers de la « théorie du genre ».En fait, ils se contredisent eux-mêmes. Si cette loi naturelle » existe vraiment alors aucune « idéologie » ne devrait pouvoir changer celle-ci. Si les conditions sociales peuvent la changer, c’est que cette loi n’existe pas. CQFD Fin de l’aparté.

Bien entendu, « médiocrité et consternation » les suivent de bien près :

 

 

Mais la fachosphère plus classique n’est pas en reste :

 

 

 

Dans l’ensemble pas de soutiens actifs si ce n’est l’inévitable « frigide barjot » ancienne égérie de la « manif pour tous »:

 

Disons le, les réactions médiatiques furent peu nombreuses, torpeur médiatique estivale aidant :

2) « CitizenGo » et « HazteOir »

L’affaire avait commencé au début du printemps en Espagne et c’est d’ailleurs par « Valeurs actuelles » que cette info était arrivée à la base :

 

Une fois encore, la réponse médiatique française avait été molle, mais néanmoins plus active que cet été :

 

En Espagne l’affaire avait fait grand bruit :

« La biologie dit: les enfants ont un pénis, les filles ont une vulve, pas d’endoctrinement sexuel. » C’est le message controversé avec lequel circule à nouveau ce mardi le bus du groupe ultraconservateur « HazteOir » dans les rues de Madrid. Il y a quelques mois, le même véhicule a été condamné à une amende par le conseil municipal et immobilisé . Le message contre transsexualité est légèrement différent de ce moment – là – Il était alors : « …. Les garçons ont un pénis, les filles ont une vulve. Si vous êtes né homme, vous êtes un homme. Si vous êtes une femme, vous le resterez» – mais un fort rejet et une controverse continuent de l’accompagner.

 

Le bus voyage déjà dans les rues de Madrid et dans quelques jours il ira à d’autres villes comme Barcelone, Pampelune ou Valence. Avec lui, vous voulez promouvoir la connaissance du livre «Savez-vous ce qu’ils veulent enseigner à votre enfant à l’école? » amener les parents à la «réalité» des lois adoptées dans diverses communautés autonomes.
«La question de l’éducation affective sexuelle des mineurs est délicate et ne peut pas être imposée par décret », a affirmé Hazte Oír, qui a déclaré «respecter» les personnes ayant une diversité sexuelle.

Mais cette fois, on ne parle plus de « CitizenGo », mais de l’association « HazteOir »… Kézako ?

En fait les deux sont identiques, l’un étant l’émanation de l’autre.
« CitizenGO » est en fait une « plateforme d’expression citoyenne » fondée par « Hazte Oir » et dont la nocivité n’est plus à prouver :

Espace anti-gay
Doté de deux millions de membres actifs et de correspondants partout en Europe, ce site Internet est devenu l’outil privilégié des anti-gays. Fondé à Madrid en 2013, cet espace d’activisme virtuel relaye les opinions des ultraconservateurs, des ultracatholiques ou encore des antiavortements. Pour Alvaro Zulueta, directeur executif de CitizenGo et ancien manager chez IBM, l’eurodéputée autrichienne n’est par exemple qu’ « une extrêmiste et gauchiste radicale, féministe et représentante du puissant lobby gay »

Mais qu’est ce que cette association « Hazte Oir » ?

« Le Monde » est le seul à nous décrire un peu l’organisation derrière cette manifestation :

Hazte Oír fut l’une des principales organisations à agiter la rue durant les grandes réformes sociétales du mandat de l’ex-président du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero. Lors des manifestations qu’elle menait contre le mariage gay, la libéralisation de l’IVG ou les cours d’éducation pour la citoyenneté qui promouvait la tolérance envers toutes les orientations sexuelles, on voyait défiler aussi bien des évêques que des cadres du Parti populaire (PP, droite). Jusqu’à ce que l’élection du pape François et la nomination d’un nouvel archevêque en Espagne ainsi qu’une ouverture du PP avec le gouvernement de Mariano Rajoy ne lui fassent perdre une part de son pouvoir d’influence.
Qualifiée « d’utilité publique » en 2013 par l’ex-ministre de l’intérieur conservateur Jorge Fernández Díaz, connu comme membre de l’Opus Dei, Hazte Oír ne paie pas d’impôt foncier et ses donateurs peuvent déduire leurs contributions des impôts. Et si elle compte à peine 7 000 membres, l’association aux 2,6 millions d’euros de revenus (selon les comptes de 2015) n’en demeure pas moins puissante.

C’est là que l’on se rend compte de la puissance de cette association espagnole extrêmement puissante et riche. Une sorte de « sens commun » espagnol.

Qui officie ?
Si, côté espagnol, CitizenGo compte parmi ses responsables un certain Alvaro Zulueta, ancien manager chez IBM, côté américain, c’est un dénommé Brian S. Brown qui tire les rênes. Père de huit enfants, ce fervent catholique quadragénaire, président de l’Organisation nationale pour le mariage (l’équivalent américain de la Manif pour tous) est le leader de la fronde contre l’ouverture du mariage aux couples homosexuels outre-Atlantique, et n’avait d’ailleurs pas hésité à rejoindre les cortèges hexagonaux. Le responsable de la section francophone du site, lui, est un certain Stéphane Duté, ancien directeur financier de 52 ans «lassé de manager des gens» et désireux de «faire un truc qui le passionne». En l’occurrence : «se battre sur des idées». Il se définit comme «catholique, mais pas conservateur», contre la peine de mort, l’avortement («qu’une personne soit un criminel ou un enfant dans le ventre de sa mère, c’est une peine de mort») et bien sûr, le mariage homosexuel. Pour autant, il se défend de toute homophobie et réfute le qualificatif «pro-vie», fruit selon lui d’une «pensée sous cellophane». La Manif pour tous ? «Je les connais, mais je n’en suis pas», répond-il.

3) Et HazteOir dans tout cela ?

 Le pedigree des dirigeants de CitizenGO et HazteOir

CitizenGO a été fondée à Madrid en septembre 2013 par HazteOir  pour étendre son champ d’action au-delà des pays hispanophones faisant progresser l’utilisation des pétitions en ligne comme forme d’activisme sur Internet.

Le PDG de CitizenGO est Álvaro Zulueta (mais aussi trésorier d’HazteOir). La Fondation CitizenGO Conseil d’administration est composé d’Ignacio Arsuaga (fondateur et président de CitizenGO mais aussi d’HazteOir), Walter Hintz, Blanca Escobar, Luca Volonte    ( UDC politique), Brian S. Brown   (président de l’ Organisation nationale pour le mariage   ), Gualberto García, Alexey Komov ( allié de Poutine et lien d’oligarques russes avec des extrêmes droites européennes    ), Alejandro Bermudez (directeur exécutif de la CNA  ) et John-Henry Westen (directeur de l’information de lifesitenews, un site relayant l’association canadienne  Campaign Life Coalition  .

Des personnes bien actives à l’extrême droite internationale donc :

Poursuivant la connexion catholique de droite, les membres du conseil Alejandro Bermudez et John-Henry Westen dirigent tous deux des sites d’ information catholiques conservateurs ; Westen a été bruyant dans sa critique des positions du pape sur l’avortement et le mariage homosexuel.
Alexey Komov, membre du conseil d’administration, est le «représentant régional pour la Russie et la Communauté d’États indépendants» pour le Congrès mondial des familles, une organisation anti-choix et anti-queer. Brian Brown, membre du conseil d’administration de Komov et CitizenGo, fait également partie d’un vaste réseau d’individus et d’organisations évangéliques américains et russes engagés dans la propagation de sentiments et de politiques anti-avortement et anti-LGBT à l’étranger.
Brown est président de l’Organisation Nationale pour le Mariage (NOM), une organisation anti-LGBT particulièrement active lors de la campagne Prop 8 en Californie en 2008.
En 2014, la WCF a  décerné le prix «Familia et Veritas» au membre du conseil d’administration de CitizenGo, Luca Volonte. En 2014, Volonte a présidé l’Institut Dignitatis Humanae, un groupe de réflexion chrétien anti-choix basé en Italie, où il a accueilli Steve Bannon le Vatican et en avril 2017, l’ancien législateur italien a été accusé d’un régime de blanchiment d’argent qui a alimenté un grand nombre d’argent d’un législateur en Azerbaïdjan à un certain nombre de groupes de droite, l’argent qui lui aurait été versé en échange de son soutien à diverses positions politiques de l’Azerbaïdjan.

L’organisation « HazteOir » (« fais-toi entendre ») a été fondée en février 2001 dans le but de mener des campagnes de collecte de signatures par Internet, sur des questions principalement liées à la famille et à l’éducation, orientées d’un point de vue « ultra catholique » et néo conservateur/fascisant.  HazteOir  a servi pendant plusieurs années, le Forum espagnol pour la famille , mais le 18 Octobre, 2009 s’en est retiré par des désaccords mutuels.

En mai 2012, HazteOir a organisé à Madrid la VIème édition du Congrès mondial des familles . Lors du VIIème congrès de cette organisation, tenu à Sydney, son fondateur, Ignacio Arsuaga a été nommé « Homme de l’année pour la défense de la famille naturelle ».

En mai 2013, il a été déclaré association d’utilité publique par le ministre de l’Intérieur, Jorge Fernández Díaz ( PP ), ce qui lui confère des avantages fiscaux et économiques ainsi qu’une aide juridique gratuite.

Précisons que ce ministre est membre  surnuméraire de l’Opus Dei  , organisation ultra catholique aux opinions à l’extrême droite.

En août 2013, l’organisation a lancé sa propre fondation, CitizenGo , basée en Espagne, bien qu’elle ait essayé d’étendre son cadre à une portée mondiale. Par la suite HazteOir a été intégrée au sein de CitizenGO, dans ce qui était considéré comme un « rebranding ».  En 2015, il a lancé Actuall, un journal numérique de nouvelles générales qui maintient une ligne éditoriale en accord avec HazteOir.

Il a été identifié en 2007 comme l’une des pages sur Internet qui a servi de plate-forme pour le secteur de la droite espagnole de la doctrine « Theocon »  , pour lequel la défense des identités communautaires se concentrerait sur les principes libéraux.

Pendant le gouvernement de Jose Luis Rodriguez Zapatero entre 2004 et 2011, HazteOir a acquis une notoriété comme coalition d’opposition aux politiques du gouvernement -en particulier la loi du mariage des personnes de même sexe et la loi sur l’ avortement – En En utilisant des techniques de marketing viral .

En 2013, pour montrer leur opposition à la résolution du « rapport sur la santé sexuelle et reproductive et les droits connexes »  (également connu sous le nom de rapport du nom de son rapporteur), il a orchestré une campagne d’envoi d’ e mass – mails aux députés européens à la veille des élections au Parlement européen de 2014. Pour cela la publication d’un guide de vote détaillant les positions des différentes applications, qui suggéraient un vote HazteOir pour ceux qui se sont opposés aux droits des homosexuels et l’accès à la santé génésique.

Deux ans plus tard, elle a organisé une campagne contre Cristina Cifuentes avant les élections autonomiques de 2015 , et a ensuite soutenu en 2017 la candidature de Luis Asúa pour diriger le Parti Populaire de la Communauté de Madrid devant celui de Cifuentes.

 

HazteOir s’est positionné contre la loi contre le blasphème  du Pakistan (ce qui le rendrait plutôt sympathique)  et en faveur des chrétiens persécutés par l’exécution de cette loi. Il a participé à la mobilisation internationale en faveur de la chrétienne Asia Bibi, qui a lui a attribué un prix HO en 2012.

 

D’autre part, il s’est à plusieurs reprises positionné contre des actions qualifiées de blasphématoires ou offensantes pour les sentiments religieux des catholiques en Espagne. En 2010, il s’attribue la paternité de la plainte contre Javier Krahe pour sa vidéo de 1977 intitulée « Comment faire cuire un crucifix ».  En 2011, HazteOir.org et Christian Lawyers portent plainte contre le comédien Leo Bassi et le recteur de l’Université de Valladolid pour une représentation de Bassi à cette université.  En 2015, il proteste contre une œuvre de l’artiste Abel Azcona. En 2014, il a organisé une manifestation contre le magazine satirique Mongolie pour une couverture irrévérencieuse de la Semaine Sainte.

L’association a protesté  à maintes reprises contre la présence des couples de même sexe dans les publicités pour des sociétés comme Coca-Cola (2013),  El Corte Ingles (2016)  ou VIPS (2016),  pour des raisons que cela implique «la promotion de la famille homosexuelle et l’attaque de la famille naturelle». Il a également fait campagne contre Frigo en 2006 pour contrer  le désir lesbien dans une publicité pour la crème glacée Magnum, et un autre contre TVE en 2016 pour montrer un mariage entre deux femmes chez les enfants de la série Cleo .

En février 2017, HazteOir a mis en circulation dans les rues de Madrid un autobus étiqueté avec un message considéré comme transphobe par la Mairie de Madrid et les organisations de défense des droits LGTBI. Peu de temps après sa mise en circulation, le véhicule a été immobilisé par des agents de la police municipale de Madrid , sur la base d’une infraction à l’ordonnance municipale de publicité défendue par la mairie.

L’association a été des organisations telles que les « professionnels de l’ éthique » , CitizenGo, « Médecins pour la vie » , « Institut de politique familiale » et « Grupo Pro-Life Madrid » .

4) HazteOir, représentant de la secte « El Yunque »

Mais le pire reste à venir…

En effet, HazteOir s’est vu accusé d’avoir des liens, voire de n’être que l’émanation d’une société secrète mexicaine « El Yunque ». Et là, si on ne rigolait déjà pas beaucoup, on ne rigole plus du tout.

 

 

Cette identification avec El Yunque a conduit, par exemple, à l’évêché de Getafe en 2015 à interdire à HazteOir de mener des activités et des initiatives au sein de son diocèse .

Révélations qui ont d’ailleurs conduit HazteOir à se refonder en CitizenGO…Une opération marketing pour tenter d’effacer cette marque indélébile.

 

Plusieurs articles ont été rédigé sur la connexion hazteoir/El Yunque :

 

Aujourd’hui, il commence à connaître, et ainsi certaines phrases judiciaires soulignent que Hazteoir n’est rien de plus qu’un écran de quelque chose de plus sinistre ou du moins plus souterrain ; une société secrète aux teintures sectaires et paramilitaires appelée El Yunque, qui a ses racines au Mexique et qui opère en Espagne depuis trente ans, et que bien qu’il veuille quelque chose de semblable à ce qu’il a demandé en public, Hazteoir essaie de l’obtenir subrepticement.
Un certain Fernando López Luengos a quitté Hazteoir et a élaboré un rapport détaillé pour les évêques dans lequel il leur explique des témoins directs de ce qu’est le rôle du Yunque.

Le Yunque est dédié à chercher des enfants croyants, les attraper dans les écoles, dans les universités, dans des activités paroissiales, les manger et devenir des soldats de l’organisation

Ils étaient la version espagnole de l’American Tea Party. Et HazteOir a réuni les secteurs les plus réactionnaires: de Concapa au Forum de la Famille, en passant par les professionnels de l’éthique, du droit de vivre ou de CitizenGo, qui est maintenant devenu la matrice du groupe. Tout cela pour cacher l’organisation authentique qui était derrière le réseau: une société secrète, El Yunque, qui avait ses racines au Mexique et dont l’existence a été reconnue par l’Église espagnole .
Paradoxalement, la croissance de HazteOir a été le début de sa fin. Les désaccords entre les groupes favorables à la famille et la demande d’Arsuaga de contrôler toutes les campagnes (y compris l’aspect économique) ont conduit à une rupture avec le Forum de la famille. À l’époque, certains membres d’El Yunque ont soulevé à la Conférence épiscopale leurs dénonciations sur les complots exercés par leurs dirigeants.
Depuis 2013, coïncidant avec l’arrivée de la Papauté Francisco et la confirmation des allégations concernant El Yunque, la Conférence épiscopale a commencé un retrait progressif de sa thèse.
L’arrivée de l’archevêque Carlos Osoro à Madrid a également signifié la fin des masses de Colomb et le virage dans l’ultra-marginalité des responsables d’HazteOir.

Mais El Yunque, késako ?

El Yunque est une organisation ultra-catholique secrète fondée par le Mexicain Ramón Plata Moreno. C’est le plus grand lobby ultraconservateur en Occident et comprend un réseau englobant divers types d’organisations, de médias, de centres éducatifs et même de partis politiques. Bien qu’en principe, il soit détaché de l’autre grande secte catholique Opus Dei , qui est propriétaire de l’Université de Navarre, la mise en page est simple du cardinal Herrera Oria, co – fondateur de CEU, et Julio Ariza, ancien adjoint du PP catalan et propriétaire de Intereconomía .

Les tentacules de ce léviathan tracent une trajectoire que de nombreuses personnalités publiques ont voyagée librement; tout comme les partis d’extrême droite, les filiales d’El Yunque forment un réseau qui met en relation tous ses membres. Ariza, par exemple, est le patron de la Fondation Vivo de Madrid, dont Rouco Varela est président d’honneur. À son tour, le cardinal a été président de la Conférence épiscopale, propriétaire du COPE, et promoteur de l’amitié dans le Christ-Nuevo Amanecer, dont le conseil sert l’ avocat de l’Association pour la défense de la Vallée des morts , une entité parrainée par une autre membre d’Intereconomía et cofondateur de Hazte Oír, Luis Losada.

L’autre fondateur, Ignacio Arsuaga, ainsi que le neveu de Rodrigo Rato, est le patron d’Actuall et de CitizenGo. Le premier est un médium réalisé par Alfonso Basallo, ex-directeur d’Época, un hebdomadaire d’Intereconomía qui deviendrait plus tard la Gazette. Le second est dirigé par Álvaro Zulueta, trésorier de Hazte Oír et lié à une autre organisation du fondateur d’El Yunque, Cristo Rey Crusaders. En outre, Zulueta est le mari d’Olga Cuquerella, porte-parole de Más Libres, employée fantôme d’Aizoon et soeur de l’ex-directeur d’Intereconomía TV.

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Les annexes d’El Yunque s’étendent aux organisations au Mexique et en Espagne qui à leur tour sont connectées. Ainsi, il n’est pas étrange de trouver le fondateur d’une organisation sous le patronage d’un autre, par exemple.

D’ autres grands noms sont ultra – organisation catholique Kiko Argüello, fondateur des néocatéchumènes ou Kikos – y compris le créateur de la UCAM – et Marcial Maciel (décédé en 2008), fondateur des Légionnaires du Christ, avec lequel l’actuel recteur de l’Université Francisco de Vitoria, Daniel Sada, a entretenu des relations. Sada était aussi conseiller d’Aznar et co-fondateur avec Ana Botella de Integra, et El Yunque a toujours voulu renforcer sa présence dans le parti dirigé par Mariano Rajoy; avant son échec, devait se contenter de la formation de Santiago Abascal, Vox . Au Mexique, cependant, il a trouvé un allié dans la figure du président Fox (2000-2006), même si actuellement sa pénétration dans le Parti d’action nationale est beaucoup plus petite .

http://www.huffingtonpost.com.mx/nacho-esteban/sotanas-en-la-sombra-el-poder-del-ultracatolicismo-mexicano-en_a_21653642/

« El Yunque » (« L’enclume » en français ») est une société secrète fondée au Mexique dans les années 50 pour contrer la montée « anti catholique » et l’influence communiste. Ses idées sont simples :

  • société soumise à la loi de dieu
  • régime autoritaire
  • cherche à «créer la Cité de Dieu en accord avec les Évangiles». Il se voit dans un combat éternel contre toutes les forces alliées pour empêcher la construction d’un État catholique au Mexique: principalement le judaïsme, la maçonnerie et le communisme.

C’est une organisation paramilitaire qui a participé à des dizaines d’assassinats politiques au Mexique. 

Cette secte infiltre fortement le PAN  , un des trois partis les plus influents du Mexique.

La première façade du Yunque a été formée à Puebla en 1955. Elle s’appelait Front Universitaire Anticommuniste (FUA) et, jusqu’à sa dissolution en 1961, ses actions consistaient à confronter des étudiants «autonomistes» à l’Université Autonome de Puebla . En 1961, une organisation similaire a été créée à l’Université nationale autonome de Mexico, à Mexico, sous le nom de Mouvement universitaire orienté vers le renouveau (MURO). La FUA a rejoint le MURO après sa propre désintégration.
Buendía, journaliste assassiné dans des circonstances suspectes et toujours en suspens en 1984, a retracé les groupes d’extrême droite et a rendu compte des liens étroits entre le MURO et un groupe appelé TECOS (Travail éducatif et culturel sur l’ordre et la synthèse, un groupe qualifié de «fasciste» par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme), ainsi que ses liens avec la CIA au Mexique.5 Le MURO, a-t-il indiqué, «a proposé l’assaut violent contre les universités pour former des jeunes [ dans le combat] et d’étendre son influence sur un territoire national plus large, établissant ainsi des alliances avec des membres du clergé partageant les mêmes idées et avec des membres du secteur privé ». Il a également rapporté que parmi les groupes de l’extrême droite, se sont confrontés à d’autres groupes catholiques de droite sur la position relativement tolérante du pape Paul VI à l’égard de la Révolution cubaine6. Le TECOS anti-communiste, par exemple, a déclaré le pape membre du «judéo-maçonnique «Conspiration communiste» et a rompu avec l’église, et donc avec le Yunque, qui est resté fidèle à Rome.
[…]
Le Yunque est l’un des successeurs politiques du mouvement Cristero des années 1920, qui a lancé une rébellion contre la sécularisation du gouvernement et de la société mexicains sous le président Plutarco Elías Calles, connu des croyants catholiques comme «juif» 9. la fin de la rébellion en 1929, plusieurs groupes catholiques se sont regroupés dans la Ligue nationale pour la défense de la liberté religieuse (LNDR), créée par l’église pour résister aux mesures antireligieuses de Calles.Le mouvement sinarquiste, inspiré par le fascisme espagnol (bien qu’il soit antipathique au nazisme, qu’il considérait comme «protestant»), qui a créé l’Union nationale des Sinarchistes en 1937, a obtenu son plus grand pouvoir en 1940-1941 , quand son leader national était Salvador Abascal (le père de Carlos Abascal, secrétaire du travail pendant l’administration Fox) .10
Salvador Abascal était l’un des idéologues les plus en vue de l’ultra-droite catholique. Dans son livre La revolución mundial, dans lequel il affirmait que la Constitution de 1917 détruisait la nation mexicaine et que Lázaro Cárdenas était communiste, il projette clairement la lutte de l’ultra-droite catholique contre l’État laïque mexicain, qui a existé sous diverses formes pendant plus de 150 ans.11 L’état laïc était l’enfant du libéralisme du 19ème siècle, inspiré et dirigé par Benito Juárez, qui au milieu du siècle a mis en application les Lois de Réforme, séparant l’église de l’état, les privilèges de la hiérarchie catholique et la création d’un système d’éducation et de culture laïque qui a duré jusqu’à la fin du XXe siècle.

 

Et avant notre conclusion voici une vidéo d’une cérémonie d’intronisation à cette secte:

 


 

 

CONCLUSION

Sous cette opération qui semble bénigne au premier abord du « bus transphobe » on voit bien que nous avons affaire à une organisation internationale tentaculaire digne du SPECTRE des cauchemars de Ian Fleming.

 

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Une organisation paramilitaire digne de l’opération Condor et qui grenouille au sein de l’Espagne et plus largement tente d’influencer la politique européenne… Une société secrète qui tente de régir les politiques, on dirait un article complotiste de l’extrême droite…

Croyez le ou pas, ça nous fait bizarre.

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