11 janvier 2017 | Temps de lecture : 26 minutes

La régression du QI en France? L’immigration bien sûr selon « Riposte laïque »

Papa, maman, le QI, les fafs et moi. (1)

QI et immigration sont-ils liés ? C’est la thèse de Riposte laïque, très commode dans le logiciel d’extrême droite. Mais qu’en est-il vraiment?

Depuis la « révolution intellectuelle » de la « nouvelle droite« , l’extrême droite fait -en général- bien attention à ne plus évoquer « d’infériorité biologique », mais nous parle « d’ethnodifférentialisme« . Elle a remplacé -dans le discours- le bon vieux racisme biologique, par un racisme culturel, qui passe mieux. Le mécanisme reste le même, on invoque la science (le QI) pour justifier le racisme (l’immigration).

Cependant, le racisme à la Gobineau affleure en permanence et ne demande qu’à resurgir dans les discours, que ce soit sous forme de lapsus ou même carrément d’article.
Et « riposte laïque » n’échappe pas à cette règle comme le montre cet article:

Le QI à la sauce « riposte laïque »

 

 

Article que voici in extenso:

   Le QI des Français a baissé de 3,8 points en 10 ans : record du monde !

Mais où va Le Monde, Monsieur ?

Où va Le Monde ? Ce monument de la presse française, ce « grand quotidien de référence », que les esprits critiques ont décliné en révérence, et qui a tant contribué à la formation de nos élites déconnectées, reviendrait-il à un minimum de sens des réalités ?

Je ne le lis plus guère, mais j’ai tout de même acheté son numéro daté du 4 janvier, car sa Une m’a accroché l’œil. C’était « L’être humain a-t-il atteint ses limites ? » L’enquête, signée Sandrine Cabut et Nathaniel Herzberg et menée auprès de nombreuses sommités de la médecine, de l’anthropologie, de la sociologie et du sport, était à la fois attristante et réjouissante. Ou tristement réjouissante en fait.

Attristante parce que, en effet, l’être humain plafonne, voire régresse.

Pour ce qui est de la taille, Crro-Magnon mesurait déjà plus de 1 m 70, nous dit-on. Ses descendants ont rétréci, mais, depuis un siècle, l’humanité s’est remise à grandir de façon spectaculaire, gagnant environ dix centimètres, avec un record à vingt centimètres pour les Sud-Coréennes. Mais cette progression est inégale. Elle est avérée en Europe et en Asie. Mais pas en Afrique, où la taille diminue… comme si les grands étaient mieux armés pour émigrer. L’explication de cette croissance tient évidemment à une meilleure alimentation, et à un système de santé plus efficace, qui évite des maladies provoquant un retard de croissance chez l’enfant. Des facteurs « environnementaux » donc. Cependant, ces effets s’estompent aujourd’hui et la taille des bipèdes plafonnerait désormais, nous dit-on. Jusque là, le commentaire est innocent. Mais il l’est moins lorsqu’il devient « sociologique », en tangentant le politiquement incorrect.  Et qu’on évoque  par exemple des «  paramètres socio-économiques »  (Alain Froment, anthropologue ). Ainsi, en Allemagne, les enfants dont les parents sont chômeurs sont plus petits (Joerg Baten). D’autres études enfoncent le clou en faisant le lien entre taille et QI : «  Les grands feraient de meilleures études et occuperaient davantage des postes à responsabilités ». Heureusement ce ne sont que des statistiques, qui souffrent des exceptions, sinon, nos grands hommes actuels, Le président Hollande, Manuel Valls, Nicolas Sarkozy et surtout Bernard Cazeneuve, s’insurgeraient… sous le regard narquois de Charles de Gaulle, Valéry Giscard d’Estaing et  Jacques Chirac.

En valeur absolue et par nationalité, les Hollandais sont les plus grands : 1 m 83 de moyenne pour les hommes adultes, 1 m 71 pour les femmes. Simple constat : on ne nous dit pas s’il est plus « valorisant » d’être grand !

S’agissant de la durée de vie, on retrouve un peu les mêmes clivages, environnementaux, médicaux et sociologiques. Avec une tendance générale à l’arrêt de la croissance, voire à un fléchissement, surtout chez les « sans dents ». Jay Olshansky, de l’université de Chicago, s’en alarme, particulièrement « chez les Américains blancs défavorisés ». Apparemment, il ne fait pas bon être un « petit Blanc » sous le grand Obama et sa très longiligne épouse. Espérons que Trump va redonner à ses électeurs populaires et à leurs enfants allonge de bras et allongement de vie.

Les performances sportives, aisées à mesurer comme en athlétisme et en natation, ont fait l’objet de grands soins et de batteries d’études. Et là aussi, le constat est plutôt pessimiste. En gros, les records stagnent. Nous sommes sur un plateau nous dit l’IRMES (Institut de Recherche Biomédicale et d’Epidémiologie du Sport), en rappelant les vieux records de Powell en longueur et de Sotomayor en hauteur. Et les améliorations sont plutôt à mettre à l’actif du matériel (les pistes en athlétisme, les combinaisons en natation), de méthodes d’entrainement très professionnelles, de l’entrée en lice de nouvelles populations (les coureurs de fond de l’Est africain )….  et bien entendu du dopage. La soupe à la tortue fait des miracles, comme en ce jour de 1993 où cinq Chinoises ont toutes battu le record du monde du 3.000 mètres !

Mais c’est surtout au tournant du QI que j’attendais Le Monde. Et là, je n’ai pas été déçu. D’abord parce que l’évolution est claire : le QI des humains est en baisse. James Flynn, professeur émérite à l’université de Dunedin, en Nouvelle-Zélande, et « qui fait figure de pape dans les mesures de l’intelligence » l’annonce sans ambages : « Nos enfants sont plus bêtes que nous et les leurs risquent bien d’être encore plus stupides ». Jugement confirmé par trois chercheurs européens selon qui « Les victoriens étaient plus intelligents que nous » : quatorze points de QI perdus depuis 1884, alors que le niveau avait monté dans la première partie du vingtième siècle ! La référence à une période impériale où les « Natives » n’envahissaient pas leur métropole est peut-être sous-jacente. Mais ce sont les explications qui vont crescendo dans le politiquement incorrect. La première est neutre : «  Nous déléguons certaines tâches intellectuelles aux outils numériques ». Autrement dit, les calculettes, les tablettes et les jeux vidéos nous abrutissent. Alors que « L’intelligence est un muscle qu’il faut entretenir » ( toujours selon ce cher Jim Flynn ). La deuxième est inquiétante mais toujours politiquement neutre. Elle met en cause une alimentation frelatée par les produits chimiques. Pour Barbara Demeneix, l’affaire est entendue. Mais d’autres chercheurs tangentent sérieusement la ligne jaune. Ainsi de Edward Dutton, qui déclare «  Les gens les plus éduqués sont ceux qui font le moins d’enfants et ça finit par se voir ». Un regret qui fleure l’eugénisme inversé ! Mais cette ligne jaune est carrément franchie par ceux qui évoquent l’hypothèse selon laquelle «  Les immigrés tireraient l’ensemble vers le bas » Heureusement, leur nom n’est pas cité et ils sont protégés par le secret des sources, dont bénéficient les interlocuteurs des journalistes. Sinon, aucun doute que le CRAN, le MRAP, la LICRA, et autres leur tomberaient dessus avec gourmandise.

J’ai gardé le meilleur pour la fin. Dans quel pays la chute du QI est-elle la plus spectaculaire ? Mais chez le Peuple qui fut le plus intelligent du monde, bien sûr ! En France donc, championne du déclassement avec une baisse de 3,8 points en dix ans, le pays le moins atteint en Europe étant la Suède, avec une perte de seulement 0,26 points. Un record dont nous nous serions bien passés. Quel est le génie qui a parlé de «  Chance pour la France » ?

Enfin, en ce début d’année, essayons d’être optimistes. Le Monde cesserait peut-être de s’obstiner dans le déni de réalité ? A défaut de dire des choses à la fois originales et pertinentes, mieux vaudrait, déjà, que le grand quotidien de référence se mette à énoncer des évidences plutôt que des âneries. Et ça, ce serait une bonne nouvelle !

Eric Burnouf

 

Un article en trois partie qui reprend -de façon biaisée- un article du Monde (sans citer la source d’ailleurs…):

  • Explications sur la « régression de taille »
  • Explications sur la « régression de QI »
  • Implication de l’immigration dans ce phénomène

Ils ne sont pas les seuls à faire cette « analyse de comptoir de kommandantur ». Breizh-info s’y colle aussi avec des « arguments » encore plus péremptoires:

qi et immigration breizh info
QI et immigration, c’était évident !

Voici l’article du Monde in extenso:

L’être humain a-t-il atteint ses limites ?

le Monde 4 Janvier 2017

Après des décennies d’amélioration de la longévité, de la taille, des performances physiques et intellectuelles, de nombreuses données suggèrent que l’homme atteint les limites dans tous ces domaines.

Après le  » plus vite, plus haut, plus fort « , le prochain défi de l’être -humain sera-t-il juste de lutter pour se maintenir à niveau ? Après des -décennies d’amélioration des -caractéristiques humaines (longévité, performances physiques et intellectuelles, taille…), de nombreuses données suggèrent que des -limites sont en train d’être atteintes dans tous ces domaines.

Etat des connaissances et des controverses sur ces nouveaux plafonds de verre.

Age : l’espérance de vie plafonne

Le record de longévité détenu depuis bientôt deux décennies par la Française Jeanne Calment, morte en  1997 à 122  ans, va-t-il être pulvérisé par les générations à venir ?

La question des limites de la durée de vie -humaine fascine autant qu’elle divise. La dernière polémique en date a été soulevée par une étude américaine, publiée en octobre dans la revue –Nature. Selon le biologiste Jan Vijg et ses collègues, l’âge maximal au décès plafonne depuis 1995 autour de 115 ans, et la probabilité de dépasser 125 ans est très faible. Face à ces conclusions, obtenues à partir de données démographiques d’une quarantaine de pays, plusieurs spécialistes ont bondi, pointant des faiblesses statistiques -jugées difficilement admissibles pour une publication du niveau de Nature.

Interrogé par Le Monde, le démographe Jean-Marie Robine (directeur de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale et professeur à l’Ecole pratique des hautes études) se dit réservé au sujet de ces résultats. Expert dans ce domaine – il conduit notamment une étude sur l’évolution du nombre de centenaires dans cinq pays –, il connaît de près les travaux de l’équipe américaine puisqu’il a été l’un des trois relecteurs de leur article.  » Dans un premier temps, la revue Nature l’avait refusé. De mon point de vue, ces chercheurs avaient utilisé de mauvaises données et une mauvaise méthodologie, raconte M.  Robine. Ils ont complètement refait leur étude et sont par-venus aux mêmes conclusions. Je pouvais difficilement aller contre la publication de la deuxième version, qui avait intégré toutes mes préconisations, mais je pense toujours que leur protocole ne permet pas de répondre à la question posée. «

Pendant que l’équipe de Jan Vijg affirme, à tort ou à raison, que la durée de vie humaine a atteint ses limites, un voyant s’allume au niveau d’un autre indicateur : l’espérance de vie à la naissance, définie par l’Insee comme  » la durée de vie moyenne – autrement dit l’âge moyen au décès – d’une génération fictive soumise aux conditions de mortalité de l’année « .

Aux Etats-Unis, pour la première fois depuis vingt ans et le pic du sida, l’espérance de vie a -diminué, passant de 78,9 en  2014 à 78,8 ans en  2015. Entre ces deux années, la mortalité a augmenté pour huit des dix principales causes de -décès (maladies cardiaques, respiratoires…). Seule celle liée au cancer a régressé.

En France, l’Insee fait état de près de 600 000  décès en  2015, de l’ordre de 40 000 de plus qu’en  2014, un record depuis l’après-guerre.  » Sous l’effet du surcroît de mortalité enregistré aux âges élevés en  2015, l’espérance de vie à la naissance diminue nettement, à la fois pour les femmes (–  0,4  an) et pour les hommes (–  0,3  an). Elle s’établit à 85  ans pour les femmes et 78,9  ans pour les hommes « , notait l’Insee en janvier  2016. Une première à ce niveau pour cet indicateur qui a connu une croissance quasi continue au XXe  siècle (exception faite des deux guerres mondiales).

Pour un certain nombre d’experts, ces indices confirment que l’homme atteint des limites. Jay Olshansky, professeur de santé publique à l’université de Chicago (Illinois), est de ceux-là. Il y a une dizaine d’années, il a été l’un des premiers à s’alarmer du fléchissement de l’espérance de vie chez les Américains blancs défavorisés, et à suspecter le rôle majeur de l’obésité.  » Vu l’ampleur de cette épidémie aujourd’hui, l’impact sur l’espérance de vie pourrait bien devenir plus -important, et se faire sentir dans d’autres pays « , craint-il.

Le démographe Jean-Marie Robine est moins pessimiste. Selon lui, les mauvais chiffres français de 2015 sont en partie liés à l’impact  » conjoncturel «  de la grippe chez les personnes âgées. Les autorités -sanitaires françaises ont effectivement enregistré un nombre record de victimes des virus grippaux à l’hiver 2014-2015 : 18 000  décès en excès, dont 90  % chez des plus de 65 ans.  » Il faut regarder l’évolution sur une longue période, et cela montre que nous ne sommes pas à nos -limites, insiste Jean-Marie Robine. En France, par exemple, l’espérance de vie n’a pas cessé d’augmenter depuis 1945. Jusqu’ici, elle a progressé en moyenne de trois mois par an, ce qui est considérable.  » Ces huit dernières années, néanmoins, les hommes n’ont -gagné que dix-neuf mois, les femmes huit mois.

» Ce que l’on observe, c’est que, quelle que soit la cause de décès, elle se produit plus tard, ce qui signifie qu’on résiste plus longtemps. La durée de vie maximale n’augmente peut-être pas, mais on meurt plus tard, dans une fenêtre de temps plus étroite « , dit encore le démographe. Pourvu que ça dure.

Taille :le tassement de la croissance

Jamais l’humain n’a autant grandi qu’au XXe  siècle : une dizaine de centimètres en moyenne, et bien davantage dans certains pays. En Iran, les hommes ont gagné 17  cm en cent ans, les femmes sud-coréennes 20  cm, selon des données publiées le 26  juillet par une équipe internationale dans la revue eLife. Mais cette poussée de croissance marque désormais le pas.  » Beaucoup de signaux indiquent que cette phase séculaire s’est récemment ter-minée « , souligne Jœrg Baten, professeur d’histoire de l’économie à l’université de Tuebingen (Allemagne), qui a analysé les données anthropométriques depuis 1810 dans 156  pays. C’est notamment le cas dans la plupart des pays d’Europe, continent leader par la taille moyenne de ses habitants.  » Aux Pays-Bas, en Allemagne, au Royaume-Uni et dans les pays scandinaves, la taille des jeunes de 20  ans n’a pas augmenté cette dernière décennie « , précise M. Baten.

La stature stagne aussi dans certaines zones d’Asie, au Bangladesh et au Japon, par exemple. Elle a même commencé à -diminuer dans des pays africains. Ainsi, depuis environ une génération, la taille moyenne se réduit en Egypte, en Ouganda, en Sierra Leone… Les jeunes adultes y sont aujourd’hui plus petits qu’il y a cinquante ans.

Comment expliquer ces évolutions, et que présagent-elles pour l’avenir ?

Aubaine pour les chercheurs, les données ne manquent pas et permettent des analyses sur de longues périodes. Militaires, criminels, esclaves ou domestiques ont vu leur taille répertoriée, notamment en Europe, depuis le XIXe  siècle. Les anthropologues, de leur côté, mesurent les squelettes des premiers hommes.  » Sur une échelle de temps longue, les caractéristiques morphologiques humaines ont peu évolué, constate le médecin et anthropologue Alain Froment (Musée de l’homme). L’homme de Cro-Magnon, qui vivait il y a environ quarante mille ans, -mesurait souvent plus de  1,70  m, et son squelette était peu différent du nôtre. La taille a ensuite diminué d’une dizaine de centimètres du néolithique au XVIIIe  siècle, du fait de conditions difficiles. Les gens -vivaient entassés, leur alimentation était très dépendante des récoltes, et ils étaient soumis à de nombreuses maladies infectieuses infantiles, qui peuvent affecter la croissance. «  L’amélioration des conditions de vie, de l’alimentation, les progrès de l’hygiène et de la médecine au XIXe et surtout au XXe  siècle s’est accompagnée d’une croissance impressionnante de la stature moyenne.

Avec des bénéfices non négligeables pour l’espèce.  » Nous avons montré que, jusque dans les années 1970, un centimètre supplémentaire correspond à 1,2  année d’espérance de vie en plus « , indique -M. Baten, en précisant que ce calcul s’applique à une population, pas à l’échelle individuelle. D’autres études ont retrouvé des liens positifs entre la taille et le niveau du QI. Les grands feraient de meilleures études, occuperaient davantage des postes à responsabilités…

La croissance de la taille ces cent dernières années a cependant été variable d’un pays à l’autre, en raison de facteurs génétiques et d’environnement. Au -total, environ 700  gènes sont impliqués dans la détermination de la stature d’un individu.  » Leur rôle n’est pas encore parfaitement élucidé, mais il est évident. Il existe par exemple des nanismes insulaires, liés à l’isolement et l’endogamie « , cite Alain -Froment. Surtout, le poids de l’environnement et des paramètres -socio-économiques apparaît majeur, -notamment par l’alimentation.  » Le -sucre, dont la -consommation a beaucoup augmenté au XXe  siècle, induit une réponse insulinique, qui est anabolisante « , insiste l’anthropologue. L’appétence traditionnelle des Européens (notamment des Néerlandais) pour les -produits lactés, riches en calcium et en protéines, est aussi avancée pour expliquer leur croissance record. Mais les nouvelles habitudes alimentaires, avec une moindre -consommation de lait et de viande, pourraient bien changer la donne.  » Aux Pays-Bas, la consommation de lait a baissé de 5  % entre 2000 et 2010 « , souligne M.  Baten. Le contexte de crise économique pourrait aussi jouer.  » En -Allemagne, on a constaté que les enfants dont les parents sont au chômage sont plus petits « , note encore Jœrg Baten.

Selon ce chercheur, ce coup d’arrêt de la croissance n’est pas forcément définitif.  » Il n’y a pas de raison que les Européens n’atteignent pas au moins le niveau actuel des Néerlandais (recordmen mondiaux), 1,83  m pour les hommes et 1,71 pour les femmes « , estime-t-il. Et à plus long terme ? Développement technologique ou bricolage génétique mis à part, notre corps ne devrait pas changer notablement d’apparence dans les prochains millénaires, prévoit Alain Froment.  » L’espèce est programmée pour une certaine taille, un certain poids. Les extrêmes ne sont généralement pas favorables « , justifie-t-il.

Performances sportives :la stagnation des records

Petit retour en arrière. Le 30  août 1991, à Tokyo, en finale des championnats du monde, l’Américain Mike Powell sautait 8,95  m en longueur et effaçait le record du monde, détenu depuis vingt-trois ans par son compatriote Bob Beamon. Deux ans plus tard, le 27  juillet 1993, au meeting de Salamanque, le Cubain Javier Sotomayor franchissait 2,45  m en hauteur, dépassant de 1  centimètre sa propre marque, établie quatre ans auparavant… Pour les amoureux de l’athlétisme, ces records, toujours invaincus, relèvent de la légende. Pour les scientifiques de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport (Irmes), ils constituent les éléments d’une démonstration.

Depuis dix ans, cette équipe parisienne le martèle avec constance :  » Les performances stagnent. «  Certes, le record du 400  m masculin, ceux des 10 000  m, 100  m haies et lancer du marteau féminin sont bien tombés en  2016. Mais ces arbres ne peuvent masquer la forêt.

Dans un article publié en  2015 dans la -revue Sports Medicine, les chercheurs ont analysé les 3 263  records établis -depuis 1896 en athlétisme, cyclisme, patinage de vitesse, haltérophilie et natation. Ils constatent une progression par paliers, ralentie par les guerres et accélérée par les -innovations technologiques ou pharmacologiques. Entre 1990 et 2009, l’introduction des combinaisons en natation (bannies depuis) a fait chuter les temps des records de 3  %. De même, le monde de l’athlétisme n’a pas oublié ce 13  septembre 1993, quand cinq athlètes chinoises battirent, dans la même course à Pékin, le record du monde du 3 000  m.  » C’était évidemment du dopage « , insiste Jean-François Toussaint, le directeur de l’Irmes. Mais en dépit de ces cahots, l’étude fait clairement apparaître,  » en fréquence comme en amplitude (…), une baisse majeure de la progression, suggérant l’existence d’une limite « .

Les records seraient-ils trompeurs, biaisés par des athlètes d’exception ? L’Irmes a aussi analysé l’évolution des dix meilleures performances, chaque année, dans soixante-dix  disciplines de l’athlétisme et de la natation. Le même  » plateau  » apparaît, au point d’inquiéter certains responsables sportifs, qui craignent de voir -fléchir -l’intérêt des spectateurs.

Les raisons sont multiples. Les techniques d’entraînement se sont professionnalisées et ont atteint une quasi-perfection. De même, la sélection morphologique et phénotypique joue déjà à plein : le vivier des coureurs de fond d’Afrique de l’Est et des sprinteurs venus d’Afrique de l’Ouest et des Caraïbes sature les compétitions. Les conditions ? Difficile de faire de meilleures pistes et pas question de -contrôler les conditions météo. Les scientifiques de l’Irmes s’alarment au contraire d’une hausse des températures et des -intempéries qui pourraient défavoriser les performances.

Pour vaincre cette limite, les chercheurs rêvent… ou cauchemardent. De nouvelles ressources, comme les nanomatériaux ou même des tissus artificiels. D’un changement des règles. De quoi améliorer le spectacle, sans doute pas la réalité humaine. D’autant que cette limite n’est pas propre à Sapiens.  » Les performances s’essoufflent aussi chez les chevaux de course et les -lévriers « , sourit Jean-François Toussaint.

Intelligence : la décrue a commencé

Alerte rouge !  » Nos enfants sont plus bêtes que nous et les leurs risquent bien d’être -encore plus stupides. «  L’homme qui pose ce diagnostic n’est pas un hurluberlu. Professeur émérite à l’université Otago de Dunedin, en Nouvelle-Zélande, James Flynn fait plutôt figure de pape dans les mesures de l’intelligence. En  1987, il a -démontré qu’au cours du XXe  siècle le quotient intellectuel moyen de la population avait enregistré une croissance continue. Établi dans quatorze pays, ce phénomène a pris le nom d’ « effet Flynn » .

Mais en trente ans, le paysage a radicalement changé. Le premier signal est venu de Norvège. En étudiant les tests psychométriques des jeunes conscrits, des psychologues ont constaté une baisse  » significative «  de 0,38 point de leur quotient -intellectuel (QI) entre 1996 et 2002. -Depuis, ces résultats ont été confirmés dans sept pays : l’Australie, le Danemark, le Royaume-Uni, la Suède, les Pays-Bas, la Finlande… et la France. Autrement dit dans tous les pays développés étudiés à l’exception des Etats-Unis.

Deux Britanniques, Edward Dutton et Richard Lynn, ont disséqué le cas français et dressé un triste constat : une baisse de 3,8 points de QI entre 1999 et 2008-2009. Leur méthodologie est différente, leur échantillon – 79 personnes, contre plusieurs milliers en Scandinavie – plus -réduit, donc plus sensible.  » Une paille dans le vent, selon Flynn, mais qui mérite d’être suivie. «  Car, simple brise ou future tempête, un phénomène général frappe l’Europe. Une analyse plus fine des résultats permet de mieux le comprendre. Au cours des décennies passées, les scores réalisés aux tests verbaux et numériques étaient déjà en baisse, compensés par une forte progression aux épreuves graphiques.  » Les tests graphiques stagnent et laissent désormais apparaître un mouvement entamé en réalité depuis longtemps « , indique Edward Dutton, professeur à l’université d’Oulu, en Finlande.

Dans un article publié en  2013 dans la revue Intelligence, trois psychologues européens assuraient ainsi que  » les victoriens étaient plus intelligents que nous « . Analysant les temps de réaction moyens enregistrés depuis 1884 et le taux de génies, ils ont ainsi estimé à 14 le nombre de points de QI perdus depuis la révolution industrielle. En  2012, dans Trends of Genetics, Gerald Crabtree, professeur de biologie du développement à l’université Stanford (Californie), estimait de son côté que le cerveau humain avait atteint son apogée il y a plusieurs milliers d’années et qu’il subissait depuis des mutations délétères.

Pour Pierre-Marie Lledo, qui dirige le -département de neuroscience de l’Institut Pasteur, à Paris, la tendance à la baisse du QI reste cependant délicate à interpréter.  » Cela peut signifier que nous déléguons certaines tâches intellectuelles asservissantes aux outils numériques. Par exemple, on peut considérer que nous externalisons notre mémoire avec les moteurs de recherche « , souligne le chercheur.

Bien d’autres hypothèses sont avancées. Certains invoquent le poids de l’immigration – moins éduqués, les immigrés- tireraient l’ensemble vers le bas. D’autres incriminent une dégradation des systèmes éducatifs. Edward Dutton invoque, lui, un facteur dit  » dysgénique  » :  » Les gens les plus éduqués sont ceux qui font le moins d’enfants, ça finit par se voir. «   » Jim  » Flynn avance une autre explication :  » La société propose de moins en moins d’emplois intellectuels et de plus en plus de jobs basiques dans le secteur tertiaire. Vous ajoutez à cela des adolescents qui, plutôt que lire, préfèrent tuer des Martiens sur Internet, et vous avez la réponse. N’oubliez jamais que l’intelligence est un muscle qu’il faut entretenir. «

Professeure au Muséum national d’histoire naturelle, la biologiste Barbara -Demeneix veut bien croire à l’influence de ces facteurs. Mais, selon elle, l’essentiel est ailleurs.  » Entre 1970 et 2010, la production chimique a été multipliée par 300, dit-elle. Nous avons montré comment ces molécules bouleversent la fonction thyroïdienne des grenouilles, qui n’avait pas changé depuis 450  millions d’années. Et, depuis l’an passé, nous savons qu’une perturbation de la fonction thyroïdienne de la mère enceinte a des effets directs sur le QI de l’enfant. «  Pour la chercheuse, l’affaire est entendue. Et préoccupante.

Car, insiste-t-elle, les dérèglements thyroïdiens subis in utero et aux premiers âges de la vie affectent aussi la peau, le squelette, les muscles, le métabolisme ou le système cardio-vasculaire de l’enfant. Autrement dit, au-delà du QI, l’espérance de vie serait, elle aussi, sérieusement -affectée par les polluants chimiques que nous absorbons. Quant à la taille, elle est conditionnée par l’âge de la puberté… lui-même largement sous l’influence des -perturbateurs endocriniens. Alors, tueur en série ou coupable idéal ? Pour l’heure, en tout cas, personne n’incrimine les -affreuses molécules dans l’incapacité des sauteurs en hauteur à battre les 2,45  m de Javier Sotomayor.

Sandrine Cabut et Nathaniel Herzberg, Nathaniel Herzberg et Sandrine Cabut

On ne peut que constater, dès le premier abord, d’étranges différences entre l’article du Monde et « l’analyse » qu’en fait le plumitif de « RL ».

1)   « L’effet Flynn »

L’article du Monde tente une explication sur la régression que l’on appelle « l’effet Flynn« . Explicitons d’abord ce qu’est cet effet.
Tiré du nom de son observateur, il s’agit d’une augmentation régulière (et parfois considérée comme irréversible) des tests de QI par « matrice de Raven » (voir plus loin).

Les réserves de cet effet sont que:

  • celui ci profiterait principalement aux personnes de la « moitié inférieure » de la courbe de Gauss de mesure de QI, le gain serait inexistant ou minime pour ceux appartenant à la partie supérieure
  • le gain serait de dix points en 30 ans
  • le gain serait proportionnel au QI « de base »

Les causes avancées de cet effet sont très diverses.

Les essais d’explication incluent la nutrition, la diminution de la taille des familles, une meilleure éducation, l’égalité homme/femme, une plus grande complexité d’environnement ou même tout simplement que nous sommes de plus en plus familiarisés avec ces types de test.

Nutrition

Un point très important puisque l’article de « Riposte laïque » reprend celui ci en le déformant considérablement.
Voici ce que dit « RL »:

Pour ce qui est de la taille, Crro-Magnon mesurait déjà plus de 1 m 70, nous dit-on. Ses descendants ont rétréci, mais, depuis un siècle, l’humanité s’est remise à grandir de façon spectaculaire, gagnant environ dix centimètres, avec un record à vingt centimètres pour les Sud-Coréennes. Mais cette progression est inégale. Elle est avérée en Europe et en Asie. Mais pas en Afrique, où la taille diminue… comme si les grands étaient mieux armés pour émigrer. L’explication de cette croissance tient évidemment à une meilleure alimentation, et à un système de santé plus efficace, qui évite des maladies provoquant un retard de croissance chez l’enfant. Des facteurs « environnementaux » donc. Cependant, ces effets s’estompent aujourd’hui et la taille des bipèdes plafonnerait désormais, nous dit-on. Jusque là, le commentaire est innocent. Mais il l’est moins lorsqu’il devient « sociologique », en tangentant le politiquement incorrect.  Et qu’on évoque  par exemple des «  paramètres socio-économiques »  (Alain Froment, anthropologue ). Ainsi, en Allemagne, les enfants dont les parents sont chômeurs sont plus petits (Joerg Baten). D’autres études enfoncent le clou en faisant le lien entre taille et QI : «  Les grands feraient de meilleures études et occuperaient davantage des postes à responsabilités ». Heureusement ce ne sont que des statistiques, qui souffrent des exceptions, sinon, nos grands hommes actuels, Le président Hollande, Manuel Valls, Nicolas Sarkozy et surtout Bernard Cazeneuve, s’insurgeraient… sous le regard narquois de Charles de Gaulle, Valéry Giscard d’Estaing et  Jacques Chirac.

En valeur absolue et par nationalité, les Hollandais sont les plus grands : 1 m 83 de moyenne pour les hommes adultes, 1 m 71 pour les femmes. Simple constat : on ne nous dit pas s’il est plus « valorisant » d’être grand !

S’agissant de la durée de vie, on retrouve un peu les mêmes clivages, environnementaux, médicaux et sociologiques. Avec une tendance générale à l’arrêt de la croissance, voire à un fléchissement, surtout chez les « sans dents ». Jay Olshansky, de l’université de Chicago, s’en alarme, particulièrement « chez les Américains blancs défavorisés ». Apparemment, il ne fait pas bon être un « petit Blanc » sous le grand Obama et sa très longiligne épouse. Espérons que Trump va redonner à ses électeurs populaires et à leurs enfants allonge de bras et allongement de vie.

Un commentaire tout à fait ridicule.

Les citoyens des pays industrialisés sont aujourd’hui nettement plus grands que leurs ancêtres, même sur un siècle. L’évolution de la taille est largement attribuable à une amélioration de la nutrition, le développement cérébral durant la grossesse, et ses répercussions sur l’enfance en seraient donc une conséquence logique. Le gain en taille est de près d’un centimètre par décade avec un gain en volume cérébral appréciable, le problème de cette piste étant que les résultats de QI des personnes de petite taille et plus globalement des femmes ou des asiatiques ne montrent pas de baisse de QI significative à âges, scolarité et milieux comparés. Une étude de 2005 revient à nouveau sur le fait que les gains observés par nutrition ont essentiellement un effet sur les parties inférieures des échantillons où les carences alimentaires sont les plus sévères. Cependant l’interprétation de cet effet, largement validé, est délicate : les gains les plus importants sont observés pendant l’enfance, la population adulte étant peu concernée par ce bénéfice hormis les personnes souffrant de malnutrition qui développent des problèmes intellectuels liés à leur état général physique dégradé.

L’auteur de RL semble prendre le QI pour une mesure définitive et fixe. Rien n’est plus faux. Le QI évolue tout au long de la vie selon des critères sociaux et environnementaux. Un milieu plus riche (intellectuellement et monétairement) à une influence sur la santé et l’éducation…donc le QI. La taille marquant une augmentation relative du niveau de vie (meilleure nutrition donc meilleur développement), il est normal que celle ci soit corrélée. Corrélée mais non la cause comme semble le suggérer l’auteur de RL. Car comme d’habitude, les rédacteurs fascisants ont une fâcheuse tendance à confondre les deux par « effet cigogne ».

Éducation:

Beaucoup d’études montrent que les enfants n’ayant pas une scolarité régulière ou pas de scolarité du tout obtiennent de moins bons résultats aux tests, même si les parties scolaires des tests sont celles dont les résultats stagnent le plus voire régressent. Dans les années 1960, aux États-Unis, certains comtés de Virginie avaient fermé leurs écoles afin de lutter contre la mixité ethniques, des écoles privées avaient été organisées mais uniquement accessibles aux blancs (Mouvement des droits civiques aux États-Unis). Au total, il fut observé une chute de 6 points de QI par an chez les enfants afro-américains à niveau d’âge comparé.
Une autre théorie affirme que beaucoup de parents s’investissent désormais dans le développement intellectuel de leurs enfants et les encouragent nettement plus que dans le passé (avant les guerres mondiales). Des programmes de développement précoce ont démontré des résultats mitigés. Certains programmes pré-scolaires (3-4 ans) tels Head Start n’ont pas produit de changement significatif sur les QI mais plus sur d’autres compétences. Le projet d’alphabétisation précoce, qui est un programme journalier fournissant une variété importante de stimulations environnementales dans la vie des enfants, a par contre démontré un gain de QI qui persistera durant toute la scolarité primaire. Cette intervention très intensive a permis un gain moyen de 5 points de QI mais tous ces types de projet n’ont pas rencontré autant de réussite. Bien des gains se sont avérés s’évaporer jusqu’à l’âge de 18 ans et certains autres projets, s’ils n’ont pas démontré de gains sur le QI, ont eu un résultat significatif sur des aptitudes cognitives.

L’environnement

L’environnement intellectuel du 20ème siècle a radicalement changé à travers l’exposition grandissante à différents types de médias, à la création de nouveaux médias et donc à la stimulation de nouvelles capacités autrefois non stimulées. En particulier au niveau de la surconsommation d’images, venant du cinéma, de la télévision ou des jeux vidéos ou les applications multimédias. C’est ainsi que l’analyse visuelle a été stimulée, ce qui expliquerait également pourquoi les meilleurs résultats d’augmentation de QI sont mesurées grâce aux « matrices progressives de Raven » (voir plus loin).

Si l’on se réfère aux travaux du professeur James Flynn, il se pourrait que ces gains soient dus à la modernisation qui demande de jongler en permanence avec des concepts plus intellectuels et plus abstraits mais aussi à la diminution de la taille des familles depuis un siècle. Une portion importante des tests de QI porte en effet sur des aptitudes qui n’étaient jadis quasiment pas utilisées. Il donne un exemple avec la question suivante : « Qu’est-ce qu’un chien et un lapin ont en commun ? » Un contemporain répondrait qu’ils sont tous les deux des mammifères (réponse abstraite) alors qu’il y a un siècle, la réponse la plus commune aurait été que l’on chasse les lapins avec les chiens (réponse concrète). Cependant, chez les enfants actuels, on pourrait avoir la réponse que ce sont deux animaux de compagnie (réponse concrète), preuve que ce genre de sujet est assez complexe surtout quand plusieurs réponses sont possibles et exactes.

Familiarité avec les tests

Pour ce qui est de l’explication concernant une vulgarisation de plus en plus importante de la population envers les tests eux-mêmes, ils sont aisément démontrés. Des enfants qui passent un test une première fois puis le repassent gagnent facilement 5 à 6 points…

2) Régression de l’effet Flynn

L’article du Monde (et donc celui de « RL ») décrit une régression de cet effet observable ces dernières années. Mais avec des explications « légèrement différentes ».

L’effet Flynn semble désormais stagner voire légèrement régresser dans les pays industrialisés.(ceci à son importance), et toucherait la France, mais aussi d’autres pays tels la Norvège, le Danemark, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Suède ou encore l’Australie.

Nulle part dans l’article du Monde, il est dit que la France subit la plus grosse perte de QI!

Pas plus que pour l’effet Flynn, lui même, la fin de celui ci n’a pas de cause sûre.

  • Effectivement, on évoque l’immigration de personnes n’ayant pas eux-mêmes connus l’effet Flynn. Mais dans ce cas là, ce retard sera bientôt comblé. D’ailleurs les tests de QI sur des immigrés montrent des augmentations significatives sur les sujets testés cinq années après leur installation sur le nouveau territoire.
  • Dans le même ordre d’idée, certains évoquent un effet dysgénique évoqué dans les articles du Monde et de RL. Les familles de personnes à fort potentiel de QI feraient moins d’enfants que ceux moins favorisés. Ceci pourrait entraîner par effet de moyenne sur la population une diminution du QI. Sauf que la rapidité de l’effet Flynn et sa régression ne sont pas très compatibles avec cette hypothèse. En effet les changements génétiques s’effectuent sur des millénaires…
  • Sont aussi beaucoup évoqués les modifications dus aux perturbateurs endocriniens. Hypothèse très sérieuse.
  • On implique aussi ce qui certainement favorisé l’effet Flynn, c’est à dire l’omniprésence des TIC.
    Pour Pierre-Marie Lledo
    , qui dirige le -département de neuroscience de l’Institut Pasteur, à Paris, la tendance à la baisse du QI reste cependant délicate à interpréter.  » Cela peut signifier que nous déléguons certaines tâches intellectuelles asservissantes aux outils numériques. Par exemple, on peut considérer que nous externalisons notre mémoire avec les moteurs de recherche « , souligne le chercheur.
  • Mais ce n’est pas tout.
    Beaucoup de raisons sont avancées telles que des changements dans la pédagogie et la politique, un manque d’innovations, … Il est également possible que le phénomène ait besoin d’une crise grave afin de rebondir, c’est assez courant dans les domaines historiques que de constater que des évolutions sont bloquées par une inertie sociale ou dogmatique que seule une crise grave et parfois sans aucun rapport permettra de résoudre. L’effet Flynn a également été très brutal en un siècle dû entre autres au fait que l’évolution potentielle de l’Humanité avait été contrariée pendant près de deux millénaires par des considérations sociales et des errements d’autoritarisme (merci les droites et les extrêmes droites, merci les religions).

 

En définitive, c’est la piste nexialiste qui pourrait bien résoudre l’hypothèse de l’effet Flynn – et sa régression. En effet, la pédagogie a largement démontré l’influence de tous ces facteurs mais les chercheurs travaillent souvent sur des secteurs trop réduits. Or ce phénomène est multidimensionnel. Donc, globalement, des femmes enceintes qui se nourrissent bien et ont des enfants volontairement, dans un milieu en paix et avec peu de violence mettront au monde des enfants plus sains et plus éveillés. Ces enfants, correctement nourris, ayant accès à de multiples expériences et suivant une bonne scolarité auront forcément un meilleur niveau. Il est logique également que l’amélioration substantielle du niveau intellectuel des femmes et l’égalité homme/femme donne dans un couple un meilleur niveau intellectuel mais aussi de meilleurs soins et choix pour les enfants. Cependant, l’atmosphère actuelle de pollution, divorce/séparation, guerre des sexes, virtualisation à outrance, stress, malbouffe, abandon moral, … génère forcément des effets négatifs expliquant le plafonnement voire la régression de l’effet Flynn.

3)   QI et critique du test de QI

Flynn prétendait à l’origine que l’augmentation la plus large ne traduisait pas une augmentation de l’intelligence globale mais plutôt une augmentation des aptitudes d’abstraction avec relativement peu d’applications concrètes. Ceci nous fait revenir sur la validité des tests de QI mais aussi sur la définition que chacun se fait du terme intelligence. Certains auteurs prétendent également qu’un tel gain de QI aurait du se traduire par une révolution de nos sociétés, qui n’ont en fait pas tant changé que ça.

L’extrême droite, très friande de montrer la supériorité de « son » ethnie sur les autres utilise à tort et à travers ses tests de QI pour leur faire démontrer tout et surtout n’importe quoi, en particulier que l’immigration est un problème. C’est d’ailleurs Francis Galton qui est un des inventeurs de ces tests.

La mesure du Quotient intellectuel fait l’objet de nombreuses critiques. Et ce depuis sa création. Et tout d’abord sur sa pertinence fondamentale: que mesure t’il?

« L’intelligence » répondrez-vous? Certes, mais qu’est ce que l’intelligence elle-même? Ce n’est pas si simple.

L’intelligence est tout d’abord MULTIPLE, certaines personnes étant doués, voire surdoués dans un domaine et « incompétents » dans d’autres. Le cas bien connu de l’autisme de type Asperger en est un bon exemple.

Une définition de l’intelligence: c’est l’ensemble des facultés mentales permettant de comprendre les choses et les faits, de découvrir les relations entre eux. Nous disons bien « l’ensemble des facultés mentales ». L’intelligence serait la capacité d’un individu à découvrir, créer ou résoudre des problèmes afin d’acquérir les connaissances nécessaires pour s’adapter à son environnement et supporter ses modifications. Or, paradoxe, cette mesure est d’origine occidentale et essentiellement autogène. En fait, ce sont les occidentaux qui créent eux-mêmes les systèmes de mesure, d’évaluation, qui servent à mesurer, évaluer… « l’intelligence »…
Alors que cette mesure, ne sert qu’à mesurer l’intelligence…des occidentaux…  Ou plus exactement elle mesure les critères d’intelligence de toute personne selon les critères occidentaux de ce qu’est l’intelligence…
C’est complètement absurde.

Seulement les tests de QI ne mesurent pas l’ouverture d’esprit… Les tests de QI ne mesurent pas a capacité à « sortir » du système de raisonnement habituel, ce qu’on peut appeler la créativité (plus que l’invention); ou bien à évaluer de façon transversale ou discursive un certain contexte. En effet, le test concerne des problèmes clos posés de façon explicite, ce qui ne correspond qu’à une partie peu représentative des problèmes où l’intelligence se montre utile, et où le point difficile est d’arriver à bien poser le problème, plus que le résoudre une fois posé – tâche qui peut dans certains cas être accomplie même par une machine -que l’on ne peut guère qualifier d’intelligente- .

De même façon,le test de QI est très influencé par la motivation

Les problèmes posés sont souvent fastidieux en raison de leur caractère répétitif et coupés dans une certaine mesure du réel. Or l’intelligence répugne en général à la répétition. Un enfant hyperactif ou ayant des problèmes de concentration, par exemple, risque de s’ennuyer; la même machine dont nous parlions plus haut, elle ne connaîtra pas ce problème.

Le QI mesure grâce à une expression chiffrée la MOYENNE DES intelligences. Moyenne fixée à 100, qu’il faut d’ailleurs réétalonner tous les dix ans. Ce qui crée ce que l’on nomme:

Le paradoxe du retard mental chez nos ancêtres

Échelonnée sur plus de 100 ans, l’augmentation des scores aux tests d’intelligence est telle que si on appliquait le même constat à rebours, on devrait conclure qu’une grande partie de nos ancêtres étaient déficients intellectuels. Ainsi, en analysant les scores aux MR chez des individus nés entre 1877 et 1977, Flynn (1999) montre qu’un individu dont le score serait situé dans le 90e percentile en 1877 aurait régressé au 4e percentile en 1977, ce qui impliquerait que la majorité des individus nés vers 1877 étaient déficients. Inversement, les individus actuels, comparativement à leurs arrière-grands-parents, seraient surdoués. Évidemment, non seulement le gros bon sens empêche d’adhérer à un tel raisonnement, qui est d’ailleurs contraire à l’histoire, ce qui fait conclure à Flynn (1996, 2007/2009, 2008) que l’augmentation des scores de QI ne correspond pas nécessairement à une augmentation de l’intelligence.

En fait, non seulement, nos ancêtres n’étaient pas déficients ou moins intelligents, mais leur intelligence était fort bien adaptée à la réalité quotidienne de leur époque, c’est-à-dire ancrée dans le concret.

4)   QI et contexte

Maintenant le gros du problème:

La mesure du QI est pas dépendante du contexte socio-culturel. Il faut le rappeler et le répéter. On utilise alors des tests de type « aculturels » qui élimineraient les erreurs de type « culturelles ». On utilise par exemple, les « matrices progressives de Raven« . Celles-ci, qui consistent en une successions d’items du style « de l’image, rien que de l’image », ne font pas appel aux connaissances ou au vocabulaire de l’enfant. Cela permettrait de tester de la même manière tout le monde…
Sauf que la Culture de l’image, du visuel… diffère selon les cultures, justement ! Non ?

Ces tests ont montré que les personnes autistes fournissaient de meilleures résultats et dans un temps plus court à ces tests que les personnes non-autistes « neurotypiques »… Est-ce pour autant que cela veut dire que « les » autistes sont plus intelligents que les personnes « moyennes »?
Non, cela montre que l’intelligence DES autistes à certainement été sous-estimées et que par ce biais, elles montrent de meilleurs aptitudes sur une PARTIE de l’intelligence que les personnes « moyennes ».

C’est exactement la même chose pour les mesures de QI faites par ce biais sur des populations immigrantes extra européennes… Ce biais ne montre qu’une incapacité à s’accorder sur la  méthode d’évaluation. Pas une déficience de l’intelligence… Des occidentaux passant des tests conçus par des petits génies de ces pays auraient certainement des résultats de QI très inférieurs aux natifs…

Un test de QI mesure simplement la capacité que vous avez à réfléchir et répondre de la même manière que le créateur du Q.I. que vous être en train de faire.

QI et immigration

Comme nous l’avons vu plus haut, nos « petits génies » de l’extrême droite attribuent donc péremptoirement la baisse -supposée- de ce QI à l’immigration. C’est immuable. Le facho ne cherche pas, ne découvre pas, il attribue ses présupposés à toutes les situations. Exit donc les explications externes dont parle l’article du Monde, exit également la mesure de fiabilité de ces tests de QI que nous venons de faire.

Exit également le fait que la Finlande connaisse aussi cette régression, alors qu’elle ne connait quasiment pas d’immigration extra européenne. On notera que c’est au Brésil que l’on note le plus gros écart observé par l’effet Flynn.

En bref, l’immigration n’est pas LA raison, mais -peut être- une des raisons. Et cette raison serait réversible.

 

CONCLUSION:

On rappellera que l’étude de Dutton et Lynn sur La France concerne… 79 personnes. Selon leurs auteurs eux-mêmes:

« il est douteux que l’augmentation du nombre d’immigrants ayant un quotient intellectuel inférieur soit suffisamment grand pour avoir eu un effet majeur. »

Quoiqu’il en soit puisque RL prend Flynn comme référence absolue, celui ci dit lui-même de cette hypothèse:

« Une paille dans le vent, mais qui mérite d’être suivie. »

On est donc très loin de constats sûrs établis dans la réalité et le temps. Il n’est d’ailleurs guère étonnant que dans cette période où le « déclinisme » marche à fonds, on magnifie cette étude qui passait autrefois inaperçue. En clair la réalité est plus complexe que le lien entre QI et immigration.
Et encore moins étonnant, que ce soit les promoteurs de ce déclinisme qui en fasse des tonnes sur le sujet.

Et d’ailleurs, ces déclinistes, eux qui se trouvent si intelligents, ne seraient ils pas…une des causes?

De nombreuses études le montrent, ce sont les jeunes ayant le moins d’instruction qui se tournent vers le Front national. Moins on est instruit, plus on vote FN. On observe que ce sont également ceux qui s’intéressent le moins à la campagne. Leurs préoccupations sont, par exemple, plus portées sur la sécurité et moins sur l’éducation. Ils sont souvent très peu intégrés socialement, avec une certaine précarité professionnelle.

Alors le QI chez les sympathisants d’extrême droite, on en parle?

Pour en savoir plus:

 

 

 

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